Victory Cross Country, l’anti Street Glide
La Cross Country Zach Ness ajoute une grosse louche d’exclusivité au bagger de l’américain Victory.
Les petits brillants sur les poignées sont là pour rendre attentifs les autres usagers de la route, des trottoirs et des terrasses au fait que cette moto-là est unique. Ils font partie d’une foule de petits détails ouvragés qui donnent un peu plus de caractère à la Victory Cross Country dans cette édition limitée créée par Zach Ness, le fils du célèbre customizer américain Arlen Ness, un familier de cette marque de motos américaine dont le propriétaire n’est autre que le géant Polaris
(comme Indian).
Les ajouts concernent les ailettes du moteur, la selle, le carénage et plein d’autres choses. Reste que cette Victory est aussi faite pour rouler. C’est un bagger: pare-brise bas et valises rigides, étanches et ouvrables d’une seule main, mais qui n’emportent pas un casque. Dans la gamme Harley, l’équivalent s’appelle Street Glide. L’imposant moteur «Freedom» en V à 50 degrés de la Victory cube la bagatelle de 1731 centimètres. Ce qui fait 106 «cubic inches» en langage américain. Etonnamment, il ne rôtit pas les jambes au feu rouge, ni à basse vitesse. Il est peut-être un poil moins démonstratif que la référence Harley, en poussée pure et en
sonorité. Celle du Freedom est plus liquide et moins tracteur. Et il faut monter un peu plus dans les tours pour avoir les bras arrachés. On a l’impression sonore de piloter un train.
Cette impression est cependant battue en brèche par la propension de la moto à se pencher dans les virages, une vraie surprise. Et en plus, elle conserve la trajectoire! Bon, même avec un moteur doux à bas régime et un centre de gravité bas, les manoeuvres en petit comité ne sont pas une sinécure, avec
347 kilos à sec, 2,65 m de long et un empattement de 1670 mm entre les deux roues. Au moins la selle, fine à l’entrejambe, mais hyperconfortable, n’est distante
du sol que de 667 mm.
A part ça, les suspensions sont de bonne facture, le freinage avec ABS aussi, et le confort est royal. On a même droit à une radio et à un tempomat. La moto de test nous a aimablement été prêtée quelques jours durant par le concessionnaire Classic Motor’s Bike à Carouge (GE).
Victory Cross Country Zach Ness, à partir de 30800 francs. Cross Country « normale » dès 26200 francs.
Par Jérôme Ducret/inspiré de l’article paru dans le supplément Auto-Moto de la Tribune de Genève