Aprilia Caponord, une moto, mille chemins, des suspensions « invisibles »
L’enduro de voyage fabriquée à Noale adopte l’un des systèmes semi-automatiques les plus sophistiqués du marché.
[vc_row][vc_column width= »1/1″][vc_column_text]Aprilia, membre du groupe italien Piaggio, a mis au point un système d’amortissement entièrement automatique. Nous l’avons testé sur plus de 500 kilomètres au sud de la France, par bosses, trous, vent, froid, pluie et même neige.
Sur la gauche, une branche d’arbre. Et sur la droite, une plage d’asphalte détrempée et craquelée. La largeur de la route n’excède pas celle de deux ânes mis côte à côte. Ou d’un seul camping-car, à la rigueur. La moto passe, imperturbable malgré ses 250 kilos tous pleins faits. Ce passage particulièrement ardu faisait partie d’un raid de plus de 500 kilomètres sur deux jours, à l’invitation de la marque italienne Aprilia. Histoire de prouver la polyvalence de son modèle touristico-sportif, la Caponord 1200, et surtout de son système de suspensions innovant.
Aprilia, membre du groupe italien Piaggio, affirme en effet avoir trouvé la solution pour que l’on n’ait plus jamais à se préoccuper des réglages de l’amortisseur arrière et de la fourche télescopique à l’avant, quels que soient le type de conduite adopté et le genre de voyage choisi. L’œuf de Colomb motocycliste porte le nom d’ADD (Aprilia Dynamic Damping, en bon italien). Nous avons pu le tester dans le sud de la France, entre les départements des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence. Le trajet partait de Saint-Paul-de-Vence en direction de Barcelonnette, et retour le lendemain, sur toutes sortes de routes, avec de grandes variations de conditions climatiques, et des bagages.
Le départ s’effectue par temps clair mais pas radieux, au petit matin. Après avoir mis le cap sur Grasse et la célèbre route Napoléon, qui sert de balcon à la Méditerranée sur son versant sud, le premier constat tombe. La Caponord, bien que relativement lourde à l’arrêt, est extrêmement facile à emmener d’un virage à l’autre. La base, notamment l’équilibrage des masses, l’adhérence des pneus, le confort et l’ergonomie de la selle et des commandes, la dosabilité des freins et la précision de l’accélérateur, est déjà bonne. Ça ne peut qu’aider. Mais les routes parcourues sont plutôt de bonne qualité, sans trop de trous ou de bosses.
Les vraies épreuves arrivent quelques dizaines de kilomètres plus loin, dans les gorges du Verdon, où les tournants se font plus resserrés et où le bitume est plus dégradé. Mais grâce à l’ADD, on ne le remarque presque pas. La moto conserve son assiette et son confort, à un rythme pourtant conséquent. L’attention qui n’est plus portée sur les suspensions peut se reporter sur le grondement rauque du moteur. Malgré la vitesse, on se surprend même à admirer les formations rocheuses à pic, la végétation luxuriante et les panoramas sans cesse changeants.
Le secret de l’ADD, comme d’ailleurs des systèmes mis au point par d’autres marques comme BMW ou Ducati, est de rigidifier ou d’assouplir les suspensions en temps réel, milliseconde par milliseconde, seulement lorsque c’est nécessaire. On a à la fois les avantages d’un réglage sportif, plus dur, et d’un amortissement touristique, plus souple.
Le voyage se poursuit en direction du col de la Bonette (2715 mètres) et du parc national du Mercantour.
Après un arrêt essence et nourriture, on franchit le canyon du Daluis, avec ses roches rouges et violettes, et sa départementale qui passe au flanc des formations géologiques ou dans des tunnels fantasmatiques, non éclairés.
Vers la station de Valberg, la pluie débarque sans crier gare. On sélectionne le mode de gestion du moteur appelé Rain, ce qui adoucit la courbe de puissance. Fourche et amortisseur continuent à s’adapter sans anicroche, et l’on avance toujours à un bon rythme. Ce n’est que lorsqu’un orage de grêle s’abat sur le cortège de motos qu’il faut se résoudre à mettre pied à terre et à s’abriter sous un auvent.
Après que les cieux se sont calmés, nous continuons, de montagne en montagne, tout d’abord sur une route parsemée de plaques de neige mouillée, extrêmement piégeuses. La Caponord passe, à une vitesse certes nettement réduite (max. 60 km/h). Puis le bitume redevient «simplement» mouillé. Entre le bord de mer et la cime de la Bonette, les températures oscillent entre 30 et 5 degrés.
Cela ne change rien au comportement du véhicule. Seul le vent, qui fait osciller les valises dans les courbes rapides, parvient à désorganiser un peu le travail des amortisseurs.
Ça fonctionne aussi à deux
Après une énième séance photos, ma Caponord refuse de démarrer. Il n’y a plus qu’à laisser partir en roue libre dans la descente du col, insérer une vitesse et relâcher l’embrayage, comme aux temps anciens. Arrivé en presque plaine, à Barcelonette, il faudra se résoudre à éteindre l’engin pour faire le plein, et plus moyen de le redémarrer. Un mécanicien viendra le chercher plus tard, ce qui me donne l’occasion de jouer le passager derrière l’un des guides du raid. Et, là aussi,il maestro ADD fait son travail. Il adapte notamment la «hauteur» de l’amortisseur arrière pour faire face à mes plus de 80 kilos. Et comme le repas n’est pas loin, les derniers kilomètres de petites routes sont avalés avec la même vigueur que précédemment, dans un confort remarquable.
Pour savoir si ce système utilise vraiment les meilleurs réglages possibles, nous avons le lendemain changé les paramètres du test. Au lieu du mode automatique, on peut choisir trois configurations: pilote seul, que le tableau de bord traduit par un petit casque, pilote avec passager, où deux casques apparaissent, et enfin pilote avec bagages, où la machine ajoute un symbole de valise.
Entre Barcelonnette et Valberg, nous passons par une départementale mal asphaltée et glissante, pleine de «vaguelettes», où l’on franchit des petits ponts en cascade et où les traces de gravier ne sont pas rares. Incontestablement, le voyage se fait plus rude, les chocs sont plus durs, et il faut rendre la main. Une courte pause au sommet du col de la Cayolles permet de remettre le mode automatique, et tout redevient calme, vitesse et volupté, tandis que le soleil reprend possession de la Provence.
Aprilia Caponord 1200,version Travel Pack, actuellement à 16 790 francs
Par Jérôme Ducret, images Aprilia, article paru dans la page Routes de 24 heures
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Fiche technique
Moteur et propulsion Bicylindre en V à 90 degrés, refroidi par liquide. 1197 centimètres cubes. Alésage x course: 106 mm x 67,8 mm. Taux de compression de 12,5:1. 2 ACT, 4 soupapes par cylindre. Injection électronique. Accélérateur électronique, avec trois modes préétablis: Sport, Touring et Rain. Contrôle de traction Aprilia. Embrayage multidisques en bain d’huile, commande hydraulique. Six rapports de vitesses. Transmission secondaire par chaîne.
Partie cycle et châssis Cadre mixte en tubes d’acier, platines en aluminium et boucle arrière en acier également. Suspensions AV: fourche télescopique inversée (Sachs), diamètre 43 mm, débattement 167 mm, réglable en précharge, compression et détente. Suspensions AR: bras oscillant en alliage d’aluminium et monoamortisseur (Sachs) réglable en précharge et détente, débattement 150 mm. Système d’amortissement et de réglage de la précharge semi-automatique, Aprilia Dynamic Damping (ADD), réglable en mode tout automatique, ou en quatre degrés de précharge. ABS Continental désinsérable. Freins AV: deux disques de 320 mm, quatre pistons, étriers radiaux Brembo. Frein AR: un disque Brembo de 240 mm, un piston.
Performances Puissance maximale de 128 chevaux à 8500 tr/min. Couple maximal de 116 Nm à 6500 tr/min. Vitesse de pointe: plus de 200 km/h (selon constructeur).
Dimensions et poids Longueur: 2240 mm. Hauteur: 1456 mm. Empattement: 1565 mm. Hauteur de selle: 840 mm. Chasse: 125 mm. Angle de chasse: 27 degrés. Poids avec les pleins: environ kg.
Consommation Réservoir d’essence de 24 l (dont 5 de réserve). Conso mesurée: environ 7,4 l/100 km. Autonomie théorique: environ 320 km.
Disponibilité, coloris et prix Version Travel Pack (telle qu’essayée, avec les valises, l’ADD, le contrôle de traction et l’ABS, mais pas la ligne d’échappement Arrow, qui fait partie des accessoires) à 18290 francs. Disponible de suite en gris, blanc, noir ou rouge.
Par Jérôme Ducret, photos Aprilia (Groupe Piaggio)
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