Les nouveautés motos et scooters que vous verrez à Swiss-Moto
Après le salon international de Milan en novembre, l’exposition nationale de Zürich en février est l’occasion de faire le tour de ce que proposent les constructeurs de deux (et trois) roues.
Une Kawasaki avec compresseur et look d’avion furtif (H2), une sportive Yamaha (R1) où l’on peut changer les réglages par wi-fi, ou encore une Ducati Multistrada au moteur révolutionnaire. Les nouveautés que vous pourrez voir au salon Swiss-Moto du 19 au 22 février prochain sont dynamiques.
Les constructeurs diversifient leurs gammes, et offrent de plus en plus de personnalisations. On le voit avec le retour du Scrambler Ducati (photo), moto essentielle, abordable, qui se décline en autant de versions qu’il y a d’utilisateurs. Moto Guzzi suit une voie similaire avec ses «petites» V7 II et ses grandes California. Harley-Davidson s’y est mis depuis des années, mais la nouveauté consiste en l’arrivée de machines dont le prix de départ ne dépasse pas les 10000 francs.
Le retour des sportives
2015 marque aussi un renouveau parmi les sportives, soit chez Yamaha, qui surfe sur la vague Valentino Rossi pour présenter une nouvelle R1 ultra-évoluée et d’aspect futuriste, ou chez Aprilia ou Ducati, qui font passer la barre des 200 chevaux à la RSV 4 et à la Panigale. BMW continue pour sa part le travail sur sa superbike, la S 1000 RR, qui gagne en puissance, en couple, en équipements, en agilité et en facilité de conduite. D’une certaine façon, on peut considérer que les Kawasaki H2 et H2R font partie de cette tendance.
Même Honda s’y met, avec un prototype baptisé RC213V-S, proche de la production, qui reproduit pour la route les ingrédients des engins de Moto GP. Dont le fabuleux moteur V4 de 1000 centimètres cubes. Attendez-vous à un prix et un équipement élitistes, et à ne pas pouvoir l’acheter cette année, selon toute vraisemblance.
Ces motos ne se contentent pas de proposer des performances époustouflantes allant bien au-delà de ce que l’utilisateur moyen peut désirer. Elles incluent des aides au pilotage de plus en plus sophistiquées qui permettent par exemple de paramétrer le frein moteur quasi mètre par mètre pour un circuit ou une piste donnés.
On note aussi l’émergence d’un segment qui avait pour ainsi dire disparu, celui des petites sportives, accessibles tant par leur prix que par leurs performances, dont les moteurs cubent autour de 300 centimètres cubes. La nouveauté 2015 est sans conteste la Yamaha R3, qui vient concurrencer la Kawasaki Ninja 300, la KTM RC 390, et les Honda CB 500 R et CB 300 R, sans oublier les 125, Yamaha YZF-R 125, KTM RC 125, Aprilia RSV 125 et Honda CBR 125 R, toutes trois un cran au dessous.
Des motos plus connectées
Et l’électronique de bord des motos et même des scooters prend aussi un visage connecté, avec des applications pour smartphone interfacées directement avec les commandes du deux roues. Ducati, Piaggio ou Yamaha ont suivi cette voie et commencent à la concrétiser sur des modèles de série.
Dans la jungle des trails
Le secteur des «trails», routiers ou moins routiers, est toujours en pleine expansion, quitte à devenir de plus en plus touffu et à rendre des comparaisons parfois impossibles. Ducati, Triumph, Yamaha, Kawasaki, Honda, KTM et BMW présentent des nouveautés cette année.
Certains amènent des techniques nouvelles. La Ducati Multistrada 1200 2015 possède une ouverture des valves d’admission et d’échappement variable et garantit puissance et couple maximaux quelles que soient les conditions de roulage (régime de rotation du moteur, notamment). Cette avancée a aussi des avantages économiques et écologiques, puisqu’elle permet de réduire encore un peu plus les émissions polluantes et de consommer encore un peu moins de carburant.
De manière générale, les trails peuvent se classer selon l’orientation: tendance tout-terrain véritable, comme la KTM 1190 Adventure R, par exemple, comme la Yamaha Super Ténéré ou la Triumph Tiger 800 XC (et XCx). Ou tendance route seule, comme l’Aprilia Caponord 1200, la Honda Crosstourer ou la Ducati Multistrada (capable d’un peu de tout-terrain grâce à ses suspensions à géométrie variable, mais limitée par ses roues de 17 pouces). Les distinctions sont cependant difficiles à tracer, comme le montre la célèbre BMW R 1200 GS, capable dans les deux disciplines et limitée seulement par son poids et sa taille lorsqu’elle quitte le bitume.
On voit aussi que toute une génération de moyennes cylindrées s’est établie, là aussi avec des inclinations plus ou moins marquées pour le tout-terrain. Cela va des monocylindres de 600-700 centimètres cubes aux motos plus puissantes, avoisinant les 800-900 centimètres cubes, se rapprochant parfois du type supermotard. BMW, KTM, Yamaha, Triumph, Honda, Suzuki, Kawasaki, Ducati et même Aprilia s’y sont mis. Les nouveautés existent aussi dans ce segment, avec la refonte complète de la petite Kawasaki Versys, avec celle des Triumph Tiger 800, ou avec l’arrivée de la Yamaha MT-09 Tracer, qui combine le caractère et le fun de la MT-09 avec une certaine aptitude au voyage et une certaine praticité, pour moins de 12600 francs. On peut aussi citer la Honda Crossrunner, complètement revue pour 2015, qui devient tant par son aspect que par ses capacités, une VFR 800 sur échasses.
Le retour des motos accessibles
Une autre évolution, bienvenue, consiste à proposer dans sa gamme des engins qui ne sont pas dépassés techniquement mais sur lesquels un travail de réduction des coûts a été effectué, que ce soit au niveau des équipements, des matériaux ou simplement de la taille et du lieu de production. Honda avait ouvert le bal avec ses familles CB 500 et NC 700, puis 750. Yamaha avait suivi l’an dernier avec les nouvelles MT. L’automne dernier, c’est la Honda CB 650 F (et sa soeur R) qui sont enfin arrivées en Suisse, tout comme les KTM RC 125 et RC 390, construites en Inde. Ducati a sorti, on l’a vu, son nouveau Scrambler. Kawasaki persiste avec sa famille ER-6, y compris la Versys 650. On peut citer encore Moto Guzzi, avec les petites V7 II, qui viennent de baisser de prix en raison de l’évolution dramatique du taux de change franc-euro. La petite Harley Street 750, fabriquée elle aussi en Inde pour les livraisons sur le marché européen, obéit à la même logique. Et les versions de base des Triumph Tiger (XR et CX, par opposition à XRx et XCx) modèles 2015 sont aussi à classer dans cette catégorie.
Grosses « naked » et petits « cruisers2
Il n’y a guère que les segment des « naked » et celui des « customs »-« cruiser » qui marquent un peu le pas cette année en termes de nouveautés. Cela n’empêche pas, pour le premier, Suzuki d’enfin arriver avec un gros roadster issu de sa sportive 1000. On attendait une GSR 1000, le nom sera finalement GSX-S 1000, avec une version carénée GSX-S 1000 F qui devrait se poser en concurrente, par exemple, de la Kawasaki S 1000 SX.
Pour ce qui est des cruisers, malgré un certain manque de renouvellement cette année, une marque comme Harley-Davidson, qui en est spécialiste, occupe toujours la première place du marché moto en Suisse, tous segments confondus, grâce à la grande variété de sa gamme, qui exploite à fonds les déclinaisons esthétiques à partir de bases techniques communes. Et qui a pris la deuxième place dans les motos de tourisme, grâce à la refonte intégrale de ses modèles, sous le nom de code « Project Rushmore ». Indian, une autre marque américaine, réapparue il y a deux ans après des décennies d’éclipse, prsentera son nouveau modèle Scout, de « seulement » 1100 centimètres cubes, le premier équipé d’un moteur à refroidissement liquide. Ou ce que cette marque conçoit en termes de moto accessible. Et Kawasaki lance un cruiser mid-size, quasiment seul sur son segment (650 cc), le Vulcan S, sur base d’ER-6. De quoi toucher un public nouveau.
Scooters multiroues
Quant aux scooters, là non plus, pas d’avalanche de nouveautés à Swiss-Moto. Honda propose un successeur au S-Wing, le Forza 125, à l’esthétique moderne, équipé de l’ABS, d’un bon espace de rangement et d’un châssis performant. Avec comme pour les SH et PCX un système Start and Stop qui arrête le moteur au feu, et le fait repartir d’une simple rotation de l’accélérateur. Enfin on peut tout de même parler de révolution dans le domaine des « plus que deux roues ». Le Yamaha Tricity 125 est un modèle arrivé en 2014, mais il devrait continuer sa pénétration du marché suisse cette année, nanti cette fois de l’ABS, toujours à un prix abordable et sans excès de poids. A l’autre bout de l’échelle, le Piaggio MP3 500 sera là dans une nouvelle mouture, avec ABS et antipatinage, et la marque suisse Quadro va présenter le premier scooter à quatre roues inclinables de série, le Quattro.
Actumoto.ch vous présentera aussi prochainement un petit panorama des casques et vêtements que vous devriez pouvoir trouver au salon de Zürich.
Par Jérôme Ducret, photos dr