Deux nouvelles « âmes » à l’essai dans la famille Moto Guzzi
Nous avons pu tester les nouvelles Audace et Eldorado, soit une muscle bike et une rétro sur (bonne) base de California 1400.
[vc_row][vc_column][vc_column_text]Les deux fois, c’est Ewan « Kenobi » Mc Gregor qui sert de faire-valoir dans la vidéo de présentation de la nouvelle moto. La présentation à la presse internationale des Moto Guzzi Audace et Eldorado (modèles 2015), dans le nord de l’Italie, n’avait rien de révolutionnaire pour qui connaît déjà la California 1400 de la même marque (lire notre test). Mais ces deux nouvelles déclinaisons, qui ont abandonné l’appellation California, représentent deux « âmes », deux manières différentes de concevoir l’expérience émotionnelle que constitue une chevauchée sur une moto portant l’aigle de Mandello del Lario (siège et fabrique, au bord du lac de Côme). Le côté « bad », noir, souterrain et musculeux d’un côté, avec l’Audace, et le côté rêves, imagination et hippies à fleur de l’autre, avec l’Eldorado, qui porte le même nom que la célèbre Moto Guzzi V7 850 GT vendue dès 1971 aux Etats-Unis. Et coup de pot, Ewan « Obiwan » Mc Gregor, lui même collectionneur de motos de cette marque, personnifie ces deux « âmes » avec le même bonheur.
Nous avons pu tester l’Audace et l’Eldorado (dans cet ordre) sur différentes routes autour du lac de Côme, en changeant de monture juste après les deux premières séances photo. Bien qu’elles utilisent le même majestueux moteur de presque 1400 centimètres cubes, doté d’un accélérateur électronique, des modes de conduite, et d’un contrôle de traction paramétrable, bien que les châssis soient à peu de choses près identiques, les positions de conduite font de ces deux engins des animaux très différents.
Pour résumer, l’Audace se pilote avec un certain dynamisme, grâce au grand guidon plat placé relativement en avant et à des repose-pieds « normaux » beaucoup moins avancés sur les autres déclinaisons de la California 1400. Et à l’opposé, l’Eldorado s’apprécie dans un style relax, avec son guidon en « cornes de boeuf » (traduction de l’anglais) dont les poignées viennent presque vous prendre par les mains, avec aussi ses planches repose-pieds très confortables bien en avant, style Harley, et une selle d’un grand moëlleux. Ah, et puis on peut incliner l’Audace trois degrés de plus de chaque côté, et la suspension arrière est réglée un peu plus haute. Ca fait toute la différence…
Comme le dit Miguel Galluzi, le légendaire designer moto argentin, à qui l’on doit notamment la première Ducati Monster et la plus récente Aprilia RSV 4, rouler sur l’une de ces deux Guzzi est une « expérience unique », émotionnellement et physiquement parlant. Ca commence dans les deux cas avec le moteur, énorme, qui pousse la moto à droite quand on donne un coup de gaz à l’arrêt. Et qui vibre copieusement à l’arrêt. Dès qu’on roule par contre, le brevet déposé par les ingénieurs Piaggio-Aprilia est bien mérité. Les vibrations parasites disparaissent, il ne reste plus que les « good vibes ». Le couple abondant dès les premiers tours est un allié précieux pour mouvoir les plus de 300 kilos avec les pleins de l’Audace, dans un souffle grondant.
Musique et souffle du twin
Mais quand la route se fait moins encombrée et que l’on prend de l’altitude au-dessus du lago di Como, on a aussi du plaisir à faire monter l’aiguille du compte-tour jusqu’à passée la barre des 5000. Et là, ce twin monstrueux se fait presque rageur. Miguel Galluzzi nous avait prévenus: les deux silencieux de type mégaphone, propres à l’Audace, contribuent à l’unicité de cette expérience.
En ville, c’est plus facile et plus doux en choisissant les modes de conduite Turismo ou Pioggia. Et la selle étant basse et pas trop large, on pose facilement les deux bottes à plat. Il reste que l’Audace n’est pas le premier véhicule auquel on pense pour parcourir les embouteillages.
Puis viennent les premières épingles à cheveu. Mais là où la California ou la California Custom étaient physiques à emmener dans ce genre d’exercice, l’Audace devient joueuse et démontre le potentiel de son châssis, déjà excellent chez ses soeurs plus anciennes. Les quelques modifications, dont la roue avant de 18 pouces, etc, font la différence. Bon, si on insiste, on trouve très vite la route avec un des deux repose-pieds, et il faut un peu malmener le gros gommard arrière. Mais c’est presque jouissif.
Le contrôle de traction veille
La selle, elle, bien qu’un chouïa sportive, est plutôt du côté du confort. Elle permet par contre de s déplacer à loisir pour, pourquoi pas, se déhancher. Même si on a un peu l’impression d’être ridicule en faisant cela. Les routes étant à pein remise d’un abondant déluge de la veille, on a apprécié la sécurité fournie tant par les freins, puissants mais pas piégeurs, et par le contrôel de traction, pas intrusif, mais efficace. Et surtout réglable dans son degré d’intervention.
Une fois atteintes les hauteurs, c’est au tour de l’Eldorado et de ses pneus à flancs blancs. Tout de suite, on est accueilli par la somptueuse selle. Les kilos supplémentaires par rapport à l’Audace ne se sentent pas. Et lemoteur est toujours aussi plaisant. Mais bizzarrement, il ne nous vient pas à l’esprit l’idée de tenter de faire frotter les planche repose-pieds. Ca ne fait pas partie de l’expérience, c’est tout, même si la moto est capable des mêmes finesses que l’Audace, ou presque. Le guidon vous laisse vous asseoir en arrière. Et passer les vitesses (montantes) au talon est un petit plus au niveau du plaisir et du confort. La Lombardie n’est certes pas la Californie, mais l’esprit est bien là.
Moins absorbé par les virages, on prend le temps d’examiner les paysages, le reflet des arbres dans les flancs de résevoir chromés et miroitants.
Ou les commandes – très ergonomiques à part le tempomat franchement indigent – et le tableau de bord. Celui-ci est beau, comme une grande montre semi-digitale, complet, lisible sauf lorsque le soleil le visite en rase-motte. Si l’option MG-MP est installée, on peut relier les contrôles de la moto à un smartphone, comme ici un iPhone qui nous renseigne sur le degré d’inclinaison ou l’accélération en temps réel.
On se demande toutefois pourquoi diable l’inscription « BRAKE » apparaît sans crier gare. Et pourquoi l’horloge, accessible comme les autres fonctions grâce à bouton multi-usages sur le commodo gauche, persiste à indiquer « 0.00 ».
Non nous ne sommes pas sortis du temps. C’est juste que la montre de cette moto particulière, à peine sortie d’usine, n’avait jamais été réglée. Et pour l’autre inscription, un technicien nous explique qu’elle apparaît quand on appuie plus de 30 secondes sur la pédale de frein arrière. Pour vous dire que ce n’est pas raisonnable de grignoter comme cela les pastilles, avec le poids de la bête. Bon, ok, on remet une louche à la poignée droite et la moto se rue à l’assaut de la prochaine colline. C’est bien joli, le flower power, mais on aime aussi l’odeur d’huile brûlée qui s’échappe du twin refroidi par air de Mandello. Ca fait partie de l’expérience, comme nous le dirait certainement Ewan « The Long Way Round » Mc Gregor.
Moto Guzzi Audace, disponible de suite en noir ou noir et rouge, pour 20390 francs sans les frais de transport. Moto Guzzi Eldorado, disponible de suite en noir ou rouge, pour le même prix.
Par Jérôme Ducret, photos Milagro
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Fiche technique
Propulsion Moteur bicylindre transversal, quatre temps, refroidi par air, double ACT, en V à 90 degrés. Injection électronique. 1380 centimètres cubes. Alésage x course: 104 mm x 81,2 mm. Taux de compression 10,5 : 1. Conforme à la norme de bruit et de pollution Euro 3 (Euro 4 pour l’Audace). Commande d’accélération électronique, trois modes de conduite: « Pioggia » (pluie, puissance et couple réduits, réponse douce), « Turismo » (tourisme, pleine puissance, réponse douce) et « Veloce » (rapide, pleine puissance, réponse rapide). Contrôle de traction MGTC déconnectable et réglable sur trois niveaux d’intervention. Régulateur de vitesse simple. Embrayage monodisque avec antidribble. Transmission secondaire par cardan, six vitesses (sixième surmultipliée).
Châssis et partie cycle Cadre de type double berceau en tubes d’acier, montage du moteur sur des points « élasto-cinématiques » réduisant les vibration, système breveté par Moto Guzzi. Suspension antérieure: fourche télescopique, diamètre 45 mm (46 mm pour l’Audace). Excursion roue antérieure: 120 mm. Suspension postérieure: bras oscillant avec cardan, et deux amortisseurs réglables en précharge (avec un outil, et en détente et précharge avec réservoir séparé pour l’Audace), excursion route postérieure: 120 mm. Freinage (Brembo): double disque diamètre 320 mm, fixation radiale, quatre pistons (AV), disque diamètre 282 mm, deux pistons (AR). ABS déconnectable à deux canaux. Roues en aluminium à rayons (Eldorado): 3,5″ x 16″ (AV), 5,5″ x 16″ (AR). Roues en aluminium à bâtons (Audace): 3,50″ x 18″ (AV), 6″ x 16″ (AR).
Performances Puissance maximale: 96 chevaux (71 kW) à 6500 tr/min. Couple maximal: 120 Nm à 2750 (!) tr/min (121 Nm à 3000 tr/min pour l’Audace). Vitesse de pointe: un peu plus de 200 km/h (selon constructeur).[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_column_text]Dimensions et poids Longueur x largeur x hauteur: 2445 mm x 940 mm x 1180 mm. Garde au sol: 165 mm. Empattement: 1695 mm. Hauteur de selle: 740 mm (720 mm en option). Châsse: 144 mm (145 mm pour l’Audace). Angle de châsse: 38 degrés ( degrés d’inclinaison du ). Poids en ordre de marche: 314 kg (Eldorado), 299 kg (Audace). Pneumatiques: 130/90 x 16″ (AV Eldorado), 180/65 x 16″ (AR Eldorado).
Conso Réservoir de 20,5 l d’essence, dont 5 de réserve. Consommation mesurée: entre 5,7 l/100 km et 7,3 l/100 km. Autonomie théorique: entre 360 et 280 km.
Disponibilité, prix, coloris Disponibles de suite en « nero classico » (brillant) ou « rosso pregiato » brillant (Eldorado), pour 20390 francs. Et en « nero travolgente » (mat) ou « rosso » mat (Audace) pour 20390 francs. Prix avec eurobonus actuel. Y ajouter les frais de transport.
Options/accessoires Près de 60 accessoires dédiés. Dont le MG-MP, la plate-forme multimédia Moto Guzzi, soit le même concept déjà utilisé pour les scooters Piaggio et Vespa et les motos Aprilia, tous membres du groupe Piaggio, comme Moto Guzzi. Il s’agit d’un boîtier électronique faisant interface avec un smartphone que l’on peut poser sur le guidon, à la place d’un navigateur GPS (attention à la météo). Il peut servir de navigateur, ou d’écran de contrôle à fonctions enrichies, indiquant par exemple l’accélération (et la décélération) en g, l’angle d’inclinaison à gauche ou à droite, mesurant la glisse, etc. Si l’on se sert pleinement du couple du moteur sans exagérer dans les tours, un aigle vert apparaît, signe d’une conduite « éco » (-logique ou -nomique). Et sinon, plusieurs pare-brises sont disponibles, ainsi que des valises semi-rigides latérales, des top-boxes, des protection de radiateur différentes, des pièces en carbone (pour l’Audace), des rétroviseurs en alu différents, des couvres culasses rouges (pour l’Audace), etc. Et une alarme anti-vol.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/1″][vc_gallery type= »image_grid » interval= »3″ images= »10723,10724,10726,10728,10748,10747,10746,10742,10740,10741,10745,10744,10743,10737,10732,10736,10734,10739,10749,10754,10751,10753,10752,10755,10756″ onclick= »link_image » custom_links_target= »_self »][/vc_column][/vc_row]
bonjour ,
je suis a mon deuxieme moto guzzi 1400 ( california touring et eldorado ) , pourquoi une telle conso ( entre 8 et 9 litres ) en roulant normal !!!! , cela devait etre corrigé entre la vente des modèles 1400 annés 2013 a cette année 2016 au niveau cartographie , mais cela n a apparament pas etait vu , dommage !!! car bonnes machines …
Dommage …c’est difficile de faire moins sur une cylindrée 1400 . Et puis le moto reste un objet de plaisir et pas d’économie