Royal Enfield dévoile sa nouvelle Himalayan, faite pour les plus hautes routes du monde
Beaucoup de voyages moto en Inde se font sur des Royal Enfield. Outre le fait que ces machines sont produites en Inde par une compagnie indienne, leur robustesse et leur facilité sont des atouts importants pour explorer ce quasi continent où l’on rencontre tous les types de routes, de pistes et de climats. Y comprisl a- très – haute montagne. Mais Royal Enfield ne proposait jusqu’ici que des motos avec des suspensions faites pour la route, même si l’on pouvait facilement les emmener sur des pistes. Avec la toute nouvelle Himalayan (lire notre précédent article), enfin dévoilée officiellement par la compagnie, et qui a droit à un grand article dans le blog du journal Times of India, les choses changent.
Il s’agit, comme nous l’avions déjà rapporté, d’une vraie moto d’aventure (ou d’adventure, si l’on veut rester anglophone), avec des suspensions longues, et des pneus adaptés au tout-terrain.
Siddharta Lal, le boss de Royal Enfield, explique (traduction actumoto.ch)
« Je roule dans l’Himalaya depuis maintenant plus de 20 ans. C’est le paysage le plus extraordinaire que je connaisse, avec des miles et des miles de terrain dénudé, de la neige, des montagnes et des cols intimidants. Mon premier voyage moto de longue durée là-bas s’est passé en 2010, avec des amis et… la conclusion forte à laquelle nous a amené ce voyage est que la meilleure moto pour l’Himalaya n’est pas celle qui cherche à dominer son environnement, mais celle qui s’y adapte. »
« Les grandes motos de touring aventureux qui définissent actuellement la catégorie Adventure ne sont justement pas vraiment adaptées à l’Himalaya, car elles sont très lourdes, très complexes, et pas faites pour cet environnement. Elles se nourrissent de carburant à haut indice d’octane, dans une région où il y a peu de stations d’essence et où cette essence est très souvent modifiée ou impure. Elles refusent d’avancer s’il y a le moindre problème dans leur système électronique. Et contrairement à l’Europe, pour les conditions de laquelle elles sont conçues, dans l’Himalaya il n’y a pas de secours routier disponible. Si la moto tombe dans de la boue profonde, il faut trois personnes pour la remettre sur pied. Et puis de toute façon, la plupart des personnes qui mesurent moins d’un mètre 80 trouvent que ce genre de moto n’inspire pas confiance – ce qui exclut de facto 99% des Indiens! »
On aura compris que l’Himalaya (la moto) n’est rien de tout cela. Assez légère pour être redressée sans effort en cas de chute, capable de porter un passager et des bagages, de traverser une rivière ou d’abattre des kilomètres de route asphaltée sans fatigue, capable de garder sa trajectoire en dépit des sautes de vent latérales, et que l’on peut réparer facilement soi même si un élément a été tordu après une chute.
D’après « Sid », le surnom du patron chez Royal Enfield, on peut même rouler quand la batterie est morte, en démarrant vitesse engagée en poussant la moto, et en portant une lampe de poche sur la tête pour l’éclairage. Et bien sûr, elle est accessible en termes de hauteur pour l’Indien moyen, tout en offrant un débattement de suspensions et une garde au sol dignes d’une machine de tout-terrain, avec en plus une bonne autonomie, du couple en suffisance là où l’on en a besoin (dans les bas et moyens régimes). Et elle est censée être économe, fun et facile à vivre. Ca fait beaucoup de conditions.
Sid dit avoir testé le prototype de manière intensive , et sur les collines avoisinantes, durant l’été 2014, sur le champ d’aviation anglais de Bruntingthorpe. Elle il a été convaincu du bien-fondé du projet. On ajoute que la roue avant mesure 21 pouces, qu’on peut ajouter, en option, des sacoches latérales, un porte-bagage et même des tubes de part et d’autre du guidon pour transporter de l’eau ou de l’essence supplémentaires. Un plus apprécié dans certaines régions. Le réservoir contient 15 litres d’essence et sa forme permet de tenir la moto avec les genoux. Et il semble facile de la piloter debout, en appui sur les repose-pieds. D’autres tests en Inde incluaient un voyage de 800 km entre Goa et Hampi, puis Bangalore, sur et hors-route, avec des étapes allant jusqu’à 12 heures par jour. Et Sid dit ne pas s’être retrouvé fatigué à la fin de ces journées.
Le moteur est un monocylindre injecté refroidi par air, de 410 centimètres cubes. Il est entièrement nouveau dans la gamme Royal Enfield.
Parmi les particularités de cette Indienne, on note le tableau de bord, certes classique, mais qui surtout offre une boussole…. électronique!
Reste une question, emnbarassante mais cruciale: cette moto sera-t-elle importée en Europe, et en Suisse, malgré les limitations drastiques posées sur les émissions polluantes et sonores déjà aujourd’hui, et encore plus avec la nouvelle réglementation Euro 4, en vigueur cette année pour les nouveaux modèles… pour l’instant, pas de réponse – encore – à cette question.
Et pour finir un petit film avec CS Santosh, le seul pilote indien du Dakar 2016…Les plus attentifs auront sans doute remarqué que la moto de Santosh perd un repose-pied dans ce film, juste après une réception de saut. Pas terrible pour l’image. Royal Enfield le reconnaît, et précise que cet incident s’est produit avec une machine qui ne faisait pas partie de la production de série, mais des tests avant production. Et qu’ils ont réagi en renforçant les repose-pied, jusqu’à être sûrs qu’ils tiennent dans ce genre de situation.
Par Jérôme Ducret, source Royal Enfiedl et Times of India, images DR