Kawasaki a progressé en 2015, mais s’attend à une année 2016 très moyenne
Les chiffres 2015 sont encourageants pour Fibag SA, la société qui importe les motos et scooters Kawasaki en Suisse. Les immatriculations de véhicules neufs ont ainsi progressé de 22,9 pour-cent par rapport à 2014, et le marché suisse a clairement été au-dessus, en valeurs relatives, de ses homologues allemand ou même européen. Ce qui se traduit aussi bien sûr par une bonne progression en termes de parts de marché.
Freddy Oswald (photo ci-dessus), patron de Fibag, ne le cache pas: il est très content de l’année qui vient de s’écouler. Mais (car il y a un mais), il rappelle que, outre les nombreuses nouveautés présentées pour 2015, c’est dû principalement à deux facteurs: la météo, exceptionnelle en Suisse l’an passé du point de vue du marché moto (il a fait beau très souvent), et la baisse des prix causée par la chute de l’euro face au franc suisse.
« Nous avons terminé dans les chiffres noirs, mais la baisse de nos prix nous a bien sûr fait perdre des revenus importants, confie Freddy Oswald. Nous avons notamment décidé de soutenir nos agents pour qu’ils puissent écouler leur stock de motos acheté avant la baisse des prix.Mais nous sommes restés dans les chiffres noirs et nous avons regagné de sparts de marché. De ce point de vue, 2015 était notre meilleure année depuis longtemps! »
Côté chiffre de ventes, si on considère les motos de plus de 125 cc et les scooters, Fibag a vendu 2742 unités l’an passé, contre 2232 en 2014, ce qui représente tout de même un saut de +22,9 %. Comme l’indique le patron de Fibag, la part de marché des verts grandit, et atteint 10,4% dans le segment des grosses motos, contre 9,2 en 2014. Sur ce dernier point, elle ne fait cependant que retrouver le pourcentage de 2013, année où la marque avait aussi augmenté sa part du gâteau suisse.
On précise qu’en 2015 il s’est immatriculé plus de motos en Suisse qu’en 2014, nettement (de 23318 unités à 27306), mais que le marché des scooters (Kawasaki a un modèle, le J 300, qui sera doublé cette année par son petit frère J 125) a été plus ou moins stable: de 21403 unités à 21507.
Et parmi les motos, le segment des « nakeds » (autrement dit les roadsters non carénés) est toujours le plus important en Suisse, toutes marques confondues. Il a représenté l’an dernier un peu plus de 40% des immatriculations, devant celui des cruisers et celui des « dual purpose », ce qui signifie les motos typées trail, avec des suspensions hautes inspirées du tout-terrain.
Au classement final, pour les motos de plus de 125 cc, Kawasaki a dépassé Honda en Suisse l’an passé et s’est retrouvé quatrième acteur du marché, derrière (dans l’ordre) Yamaha, BMW et Harley-Davidson.
Les Z en tête
Au vu de ce qui précède, on découvre sans surprise que les modèles qui ont réalisé les meilleures ventes sont la Kawasaki Z 800 (435 unités, en progression de 12,1 % par rapport à 2014), la toute nouvelle (pour 2015) petite Z 300 (342 unités) et la Z 1000 (304 , -13,9%). La populaire ER-6n se place juste derrière, avec 280 motos vendues, une petite progression (9%). Dans les nouveautés de 2015, on constate donc que seule la Z300 a bien tiré son épingle du jeu, notamment en Suisse romande. La Vulcan S, cruiser de taille moyenne assez innovateur par son look, ses performances et son ergonomie, ne s’est vendu qu’à 177 exemplaires. « C’est bien, commente Freddy Oswald. Pour nous ça représente une nouvelle clientèle,anous avons révisé nos objectifs à la baisse vant le départ de saison et finalement notre stock s’est épuisé déjà en plein été. Nous sommes qu’il va faire son chemin sur le marché. Ca prendra un peu de temps. »
Côté trails polyvalents, par contre les Versys 1000 (138 motos) et 650 n’ont pas fait un carton, même avec leur nouveau look plus consensuel et avec des qualités routières certaines. Probablement une question d’image qui perdure. Et bien sûr la sulfureuse Ninja H2 (et la Ninja H2 R uniquement pour le circuit) n’a été immatriculée qu’en petit nombre, 43 en tout. Mais ça c’était prévu et normal pour une moto aussi exclusive. Le scooter J300, lui a pas mal baissé, de 271 vendus en 2014 à 172 en 2015.
Baisse prévisible cette année (2016)
Si 2015 a été une excellente année pour Fibag, Freddy Oswald s’attend à une année 2016 moins faste. « Il y a eu des facteurs externes qui nous ont porté en 2015, en plus de notre gamme, c’était la baisse des prix dû à l’évolution du taux de change avec l’euro et c’était aussi la météo, exceptionnelle. Cette année, on ne peut pas tabler sur une météo pareille, et l’euro ne devrait plus bouger beaucoup. Et puis la conjoncture économique ne semble pas vouloir s’améliorer cette année. Ne pas prévoir une baisse des ventes serait irréaliste de notre part. » Les prix, eux, restent à peu près les mêmes en 2016 qu’en 2015.
Les quelques nouveautés 2016, la ZX-10R renouvelée, le scooter J 125, la ZZR 1400 avec un embrayage anti-dribble et le mini trail KLX 150 ne devraient pas inverser le trend.
Dernier point, et pas des moindres, l’introduction d’une nouvelle limite de puissance pour les permis de conduire dans la phase intermédiaire entre les 125 et les grosses motos. Jusqu’ici, la Suisse était le seul pays qui demandait que les véhicules concernés ne dépassent pas 25 kW. A partir du mois d’avril, ce sera comme en Europe, la limite passant à 35 kW. « Nous sommes prêts », affirme Freddy Oswald. En clair, les ER-6n, ER-6f, Versys 650, Vulcan S, Z 800 e et Z 800, les VN 900 et la ZX-6R (636) seront toutes disponibles avec un bridage mécanique.
Par Jérôme Ducret, source Fibag SA, images DR