Les motos customisées séduisent de plus en plus de Vaudoises et de Vaudois
Tandis que le salon Swiss-Moto ouvre ses portes à Zurich, plongée dans le monde des préparateurs du canton, Vida Loca Choppers (à Bex) en tête.
Custom: mot anglais signifiant «client». Par dérivation, terme générique désignant les motos – ou d’autres choses – personnalisées, modifiées pour être mises au goût du client. Chaque année, lors du salon Swiss-Moto de Zurich, l’espace
dédié aux machines customisées augmente. L’édition 2016, qui a ouvert ses portes le 18 jeudi février (voir ci-dessous), ne déroge pas à la règle avec des nombreuses préparations présentées dans le cadre du « Swiss Custom Show », mais aussi sur les stands des marques traditionnelles. «Elles ont compris que les nouvelles tendances naissent souvent chez les préparateurs,
constate Manu Vionnet. C’est pour cela qu’elles nous mettent parfois des modèles à disposition en nous laissant carte blanche pour les modifier.» L’homme est le fondateur de la société Vida Loca Choppers à Bex, la plus grande enseigne du
canton de Vaud en matière de transformation de motos. Près de 140 machines passent chaque année entre les mains de la dizaine d’employés pour être modifiées.
«La baisse du prix des motos a démocratisé la pratique. Désormais, pour 15 000 fr., vous pouvez déjà vous offrir une Harley-Davidson neuve et personnalisée à votre goût.» Suivant les demandes, la facture peut toutefois aussi grimper
jusqu’à plus de 150 000 fr. Un montant extrême que sont pourtant prêts à investir quatre ou cinq clients par année rien que
pour l’atelier bellerin.
Né après-guerre Le mouvement de personnalisation des motos est né dans la période d’après-guerre, presque simultanément en Angleterre et aux Etats-Unis. De notre côté de l’Atlantique, les motards anglais ont inventé le café racer, moto dépouillée de son carénage et munie d’un guidon bracelet pour disputer des courses sauvages en plein environnement urbain. Une tendance esthétique qui revient très fort aujourd’hui.
Chez l’Oncle Sam, deux grands courants sont nés dans les ateliers: les choppers et les bobbers. Les premiers, avec leurs fourches démesurées, ont été rendus célèbres par le film Easy Rider. Les seconds, épurés au maximum et équipés d’accessoires raccourcis (bobbed signifie «coupé»), visaient à gagner en performance. Ils connaissent eux aussi une nouvelle heure de gloire en ce moment. Si la marque américaine Harley-Davidson est toujours la préférée des amateurs de customs, elle n’est plus la seule à servir de support aux transformateurs en tous genres.
«Je rentre d’une exposition à Vérone, où j’ai vu de très belles préparations», confirme André Grin, dit «Le Foui», préparateur installé à Belmont-sur-Yverdon depuis… vingt-six ans. «Même si ce n’est pas ma tasse de thé, je respecte le travail accompli sur ces Triumph, BMW, voire même sur certaines japonaises.»
A Poliez-Pittet, Jorge Vuilleumier est spécialiste de la transformation de motos allemandes. Son truc? Les alléger au maximum, pour les rendre plus amusantes à piloter. «Quand j’ai débuté il y a douze ans, je devais faire des services
sur des voitures pour payer mes factures. Mais aujourd’hui, les préparations constituent la majeure partie de mon travail.»
Une vingtaine de «Béhèmes» ont ainsi déjà subi un sérieux lifting dans son atelier. Mais qui sont ses clients? «Généralement des passionnés ayant plusieurs motos et qui en veulent une absolument unique, tout en restant agréable à
piloter.»
Des jeunes et des femmes
La customisation ne serait donc plus réservée aux «frimeurs»? «Non, répond Steve, qui vient d’ouvrir avec son associé Anthony l’atelier Original Custom Motorcycles à Bussigny-près-Lausanne. Ce monde est en pleine diversification. Il y a toujours des gens fortunés qui veulent s’offrir une sorte de bijou à exposer, mais aussi beaucoup qui veulent rouler avec leur moto, dont des jeunes et de plus en plus de femmes.» Juste derrière lui, une machine aux jantes rouges avec une pin-up peinte sur le réservoir en atteste. «Les fabricants d’accessoires s’adaptent aussi. Il y a dix ans, on n’aurait jamais trouvé
dans un catalogue un compteur de vitesse avec des diamants incrustés sur le pourtour.»
«Je crois que cet intérêt pour la mécanique sous toutes ses formes est une sorte de réaction à ce monde de plus en plus virtuel», analyse Jesse Gutknecht. Lui ne transforme pas de motos, mais les peint. Sur l’établi de son atelier à Epautheyres dans le Nord vaudois, une pièce en métal brut attend justement de recevoir son habit de couleur. «Je décore une trentaine de motos par an. Cela va de la peinture du réservoir au carénage complet.»
Lui aussi constate une évolution du marché. «Il n’y a presque plus de demandes pour des sportives. Par contre, on voit de plus en plus de café racers.» Du côté des styles de peintures, les paillettes restent une valeur sûre, en particulier celles intégrées aux motifs psychédéliques des années 1970. «Mais il y a aussi beaucoup de demandes pour de l’old school, avec des peintures mates ou de la fausse patine.» Un petit tour dans les travées du salon de Zurich sera donc le meilleur moyen de se faire une idée de la désormais infinie palette de customisation possible.
Par Sylvain Muller, images Sylvain Muller, Chantal Dervey, Olivier Allenspach, article déjà paru dans 24 heures (www.24heures.ch), sous une autre forme.
Quelques règles à respecter quand on customise
Changer un échappement, installer une roue plus large ou carrément allonger le cadre d’une moto ne sont pas des gestes anodins. Ils peuvent avoir des conséquences en termes de comportement de la machine et donc de sécurité. C’est pourquoi
toute modification importante doit être annoncée au Service des automobiles et de la navigation (SAN) cantonal. «Nous avons régulièrement des gens qui arrivent chez nous de bonne foi, mais il y a une procédure à suivre», rappelle Cosimo Bove, expert principal au SAN vaudois.
Pour faire simple, toute pièce non d’origine installée sur une moto (ou une voiture d’ailleurs) doit être accompagnée d’un certificat fourni par le fabricant de cette pièce et attestant qu’elle peut être montée sur cette machine. Les directives de l’Association des services automobiles (ASA) suisses prévoient trois cas de figure.
Le premier, pour les modifications les plus légères comme le montage d’un échappement homologué, prévoit juste que le
propriétaire du véhicule doive présenter l’attestation lorsqu’on la lui demande, par exemple lors d’un contrôle routier. Les
modifications plus importantes, mais restant dans une fourchette définie par l’ASA, doivent faire l’objet d’un contrôle par le SAN. Dans ce cas, le propriétaire du véhicule doit faire une demande de modification de la carte grise, puis se présenter avec son véhicule, les pièces installées et l’attestation. Une annotation est alors ajoutée au permis de circulation.
Enfin, pour les modifications plus lourdes (cadre allongé, etc.), une attestation doit aussi être fournie par le constructeur du véhicule ou par un laboratoire indépendant reconnu par le SAN. Voir www.vd.ch/san.
Bonjour!!! J’ai vu le chef-d’œuvre que vous avez fait sur le fat boy softail, je le trouve fantastique, j’ai un fat boy softail et je voudrais appliquer un 230 arrière avec un coureur de tige avon, mais je ne sais pas comment la stabilité de la moto devient …. vous pourriez me dire , comment roulez-vous avec un tel pneu? J’espère que vous pourrez répondre, merci
Bonjour,
Je suppose que votre message s’adresse à Vida Loca. Nous allons nous efforcer de le leur transmettre
Bonne journée à vous
Jérôme Ducret, rédacteur responsable