Les deux roues pourront utiliser certaines voies de bus à Genève
Le Canton annonce des essais qui démarreront d’ici à mai ou juin sur plusieurs tronçons, dont le Pont du Mont-Blanc.
Permettre aux deux-roues motorisés d’emprunter les couloirs des bus? Le Conseiller d’Etat genevois Luc Barthassat avait évoqué cette possibilité en avril dernier, suite au questionnaire sur les Etats généraux des transports proposé à la population. Cette annonce avait provoqué un tollé, aussi bien dans les milieux écologistes qu’au sein des Transports publics genevois (TPG) ou des taxis. Mais le ministre des Transports a néanmoins décidé de passer de la parole aux actes.
Hier, il a donc annoncé qu’une phase test va démarrer dès la fin du mois de mai ou au début de juin, et pour une durée d’un an, sur six tronçons. Cela pourrait ensuite être appliqué plus largement. «Cette mesure vise à faciliter le déplacement des deux-roues motorisés tout en soulageant les voies de circulation», précise le conseiller d’Etat.
Les six tronçons ont été choisis en raison de leur fort trafic. Un seul se situe dans l’hypercentre: le pont du Mont-Blanc (en photo). Lorsqu’ils les emprunteront, les deux-roues motorisés devront respecter le marquage ainsi que le feu de signalisation «voie bus» et non plus celui de la voie normale. Le magistrat reconnaît qu’il existe actuellement une certaine tolérance pour les usagers qui roulent déjà sur les voies de bus: «Nous voulons voir si ce système fonctionne ou s’il pose des problèmes. Si cela en vaut la peine, il pourrait être élargi, mais ne sera en aucun cas généralisé.»
Luc Barthassat a visité plusieurs villes pour «prendre des idées» permettant de fluidifier le trafic. Cette mesure est notamment appliquée à Zurich et à Londres: «Elle fonctionne très bien et ne retarde pas la vitesse commerciale. En plus, cela évite que les deux-roues ne zigzaguent entre les véhicules. La sécurité est ainsi améliorée», assure-t-il.
L’an dernier, Les Verts avaient bondi à l’annonce de cette mesure. En termes de lutte contre la pollution, mais aussi parce que des mesures favorisant la mobilité douce restent lettre morte, telle la journée sans voiture, plébiscitée lors de la consultation populaire du printemps 2015. Par ailleurs, plusieurs chauffeurs des TPG avaient eux aussi fait part de leur inquiétude, tant d’un point de vue sécuritaire qu’en termes de vitesse commerciale des transports publics.
Source: Tribune de Genève (avec l’ATS), image DR