Test Harley-Davidson

Appelez-le simplement Roadster

Avec le tout nouveau Sportster de 1200 cm3 baptisé du petit nom de Roadster, Harley-Davidson insiste dans son concept marketing Dark Custom et part à l’assaut d’un nouveau public… La marque américaine le veut jeune, branché, tendance hipster, bobo ou encore sport chic. Un nouveau public assez éloigné du cliché du Biker barbu, tatoué, habillé d’une veste à franges. Et avec des slogans comme «Live your Legend et Create your Own Chapter», le projet Dark Custom, initié l’an dernier avec des machines telles que la Forty-Eight, la Iron 883 ou encore les Street Bob ou Fat Bob, prend donc de l’ampleur. Et maintenant, Harley entend prouver que la notion de «Dark» ne signifie pas sombre, mais bien… noir. A l’image d’un tableau noir où chacun écrira nouveau chapitre dans le grand livre de sa vie, au gré de ses inspirations du moment. Tout un programme en fait! Un programme qui, évidemment propose une multitude de «customisations». La personnalisation de l’état d’esprit!

Le Roadster et ses gènes sportifs

La garde au sol, plus relevée que celle des Sportsters connus jusqu’alors, du tout nouveau Roadster made in Milwaukee USA (c’est gravé sur le haut des attaches du guidon), témoigne d’une orientation sportive. La fourche inversée de 43 mm (une première chez Harley) et le système de freinage à doubles disques enfoncent le clou. Nous sommes bien en présence d’une version hyper «dynamique», inédite dans la famille Sportster qui va fêter sa soixantième année d’existence. On se remémore brièvement la XR 1200 qui proposait aussi une telle orientation. On n’oublie pas que Harley-Davidson a déjà fabriqué une moto appelée Roadster. C’était en 2004. Le nom reste, mais tout évolue, même les légendes!

Côté look, le Roadster a de quoi surprendre… en bien évidemment! Ici, seul le sommet du réservoir fait office de protection au vent! Le guidon, cintré vers le bas, se place juste au-dessous. La position de conduite se fait alors tout naturellement penchée sur l’avant. Avec sa garde au sol rehaussée, ainsi que les cale-pieds, le Roadster positionne les jambes presque à l’équerre. Ceci pour les gabarits de pilotes dits «standards», ne dépassant pas les 175-180 cm. Les autres auront la vie dure (moqueries) sous les regards des badauds. Le style tortue, tête engoncée dans la carapace est de mise! Tant pis pour les grands! Nous, les «standards», avons trouvé la position de conduite agréable et confortable grâce aussi au bon moelleux de la nouvelle selle biplace, munie d’un léger renflement faisant office de soutien lombaire.

Voilà pour l’allure générale. Il est temps de juger des effets sportifs proposés par le Roadster. Connu pour développer du gros couple dès les bas régimes, le V-Twin de 1200 cm3 ne déçoit de loin pas. Juste aimerait-on un léger plus concernant la puissance. Sur des routes au bon revêtement, entre Marseille et Saint-Tropez, nous avons beaucoup apprécié la vivacité du Roadster, qui permet d’enchaîner les virolets à vive allure. Une bonne stabilité, presque inconnue auparavant émane du Roadster. Les cale-pieds frottent, c’est sûr, mais l’angle d’inclinaison est tout à fait dans le trend sportif voulu. Le travail réalisé sur le châssis, l’angle de chasse et l’ergonomie de conduite procurent un bon sentiment de sécurité lorsqu’il s’agit «d’attaquer».

La fourche inversée (non réglable) répond présente lors des freinages appuyés. Le système ralentisseur (Nissin) fonctionne à merveille. Rien ne gâchera le plaisir de disposer d’un ensemble à deux disques! Par contre, sur des revêtements moins lisses, nous avons ressenti un fonctionnement des suspensions quelque peu embrouillé! La fermeté dont elles font preuve atténue le bon fonctionnement et tend à faire sauter le Roadster… Et cela, à chaque fois que nous avons rencontré des conditions de routes plus scabreuses.

Au guidon du Roadster Harley-Davidson, on peut maintenant parader, se prendre pour l’aigle de la route et surtout prendre du fun plein la tête. Bref: ouvrir un nouveau chapitre de la grande histoire des Sportsters.

Ce qu’il faut retenir

Le Sportster Roadster 1200 de Harley-Davidson, c’est d’abord une philosophie comme le sont les Classics de chez Triumph, la série MT issue du Dark Side of Japan de Yamaha, mais c’est avant tout un look savamment travaillé… Le nouveau Roadster revendique une esthétique façon Garage-Built. Les rétroviseurs, le carter de courroie et le phare sont noirs. Le filtre à air ovale, gris-sablé où est plaqué le nom Roadster, en son milieu. Sur l’échappement, les protections de silencieux ajourées sont noires. La transmission se pare aussi de noir. Dark jusqu’au bout des pneus. On retiendra encore que le Roadster est homologué aux normes Euro3!

Toujours du côté esthétique, le Roadster dispose d’une nouvelle instrumentation numérique placée dans un affichage en demi-lune. On apprécie encore les jantes à cinq bâtons dédoublés et décalés. Reste le moteur qui est le V-Twin Evolution de 1200 cm3, refroidi par air, au gros couple et aux vibrations contenues mais nécessaires pour le sentir bien vivant sous la selle.

Ce nouveau modèle vaudra à partir de 13500 francs en Suisse (pour la teinte Vivid Black) et devrait arriver déjà en juin de cette année. D’autres coloris seront disponibles: Velocity Red Sunglo, Billet Silver-Vivid Black et Black Denim.

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