«Je suis libre, différent, sans frein aucun»
Actumoto.ch vient de rencontrer Randy Krummenacher. C’était à Imola, juste avant qu’une malchance mécanique le contraigne de céder la première place du championnat du monde Supersport à son coéquipier Kenan Sofuoglu. Mais le Zurichois a du répondant et il se battra jusqu’au bout!
En Suisse, en matière de médias et diffusion à grande échelle, la citation «on ne prête qu’aux riches!» colle à la combinaison des Thomas Lüthi et Dominique Aegerter qui font souvent la Une des cahiers sports et des magazines spécialisés. Cette formule souvent entendue au café du Commerce pourrait bientôt s’adapter au pilote zurichois. Pourtant, Randy Krummenacher a déjà connu les lumières des spotlight, lorsqu’il décrochait son premier podium mondial (3e) dans la catégorie 125 cm3 au guidon d’une KTM. C’était en 2007 lors du Grand Prix de Catalogne.
Après cinq saisons en 125 cm3, démarrées en 2006 déjà, puis cinq saisons dans la catégorie Moto2, Il a décidé de quitter le monde MotoGP pour intégrer celui du championnat mondial Superbike dans la catégorie Supersport (600 cm3) où, jusqu’à notre rencontre à Imola il occupait encore la tête du classement général. Des ennuis techniques l’ont empêché de défendre ses chances de la conserver. Ainsi, il se retrouve maintenant deuxième derrière son coéquipier du Team Kawasaki Puccetti, le Turc Kenan Sofuoglu qui n’est autre que le quadruple vainqueur du championnat du monde Supersport.
Le bon choix
En août 2015, à Brno, Randy s’est rendu compte qu’il fallait changer! Enervé, car il avait fait une mauvaise course, il a réfléchi et su très clairement qu’il fallait changer à ce moment-là. Il s’était dit: «je vais prendre contact avec Kawa!» Il espérait ce changement, car il ne voyait plus d’avenir dans sa situation actuelle. Les Grands Prix, à ce moment-là et avec son budget devenaient de plus en plus «limités»… Peu de tests, du matériel usé, une mauvaise chute… Il se sentait «freiné» par toute cette situation défavorable. Par la suite et après les négociations avec Kawasaki, il a compris qu’il avait fait le bon choix. «Es hat alles gepasst»! (tout était juste ainsi). Il lui fallait un bon «Package » et c’est ce qu’il a obtenu… «Maintenant, je suis un autre pilote», affirme-t-il.
Randy Krummenacher se garde bien de comparer la Moto 2 avec le Supersport. «C’est juste différent et mieux pour moi, je suis plus motivé maintenant», dit-il. Ce «Package sans problème», c’est ce dont il avait besoin pour continuer. Actuellement, il n’a plus de compromis à faire, il dispose de matériel neuf, par exemple de bons pneus, nettement plus de possibilités pour les entraînements. Son team (Puccetti) est un des plus grands du paddock et le meilleur qu’il ait jamais eu. Libre, différent, Randy est maintenant à 26 ans, prêt à livrer le combat de sa carrière afin de rester devant et décrocher la consécration mondiale. Une lutte qui l’opposera à chaque Grand Prix aux autres prétendants au titre que sont les Français Jules Cluzel et son coéquipier chez Puccetti, Kenan Sofuoglu.
«Même s’il se sent plus fort, nous entretenons une bonne collaboration. Kenan n’est pas un ami, mais il n’y a pas de problème entre nous. Il sait aussi que je suis rapide. Pour moi il est un concurrent fort, mais un bon concurrent. Nous sommes les deux intelligents et nous travaillons ensemble pour l’amélioration des motos à chaque courses», confie-t-il encore à propos du quadruple champion du monde Supersport.
Un surnom en héritage
Et «Krummi»? Oui, il aime bien qu’on l’appelle ainsi, d’autant plus que ce surnom-diminutif vient de son père Peter Krummenacher à qui tout le monde disait «Krummi» lorsqu’il règnait en maître sur les courses de côte dans les années quatre-vingt. Et, bien sûr, il doit son prénom à Randy Mamola dont son père était un immense fan!
Côté vie privée, le «beau gosse» zurichois a une amie depuis cinq ans qui n’apparaît pas souvent aux courses. «Je préfère me concentrer entièrement sur les courses, bien travailler avec mon équipe». Elle comprend cela, précise Krummi
Beau gosse attitude
Sur son profil Facebook, Randy Krummenacher poste parfois des images marketing en l’honneur de ses sponsors où on le voit en version glamour. Il y pose avec son beau sourire charmeur, émanant du brun le plus profond de ses yeux. Serait-ce une amorce de carrière future ? «Bien sûr, c’est du marketing, mais pas seulement. Je ne suis pas que pilote, mais aussi une personne, un homme… Et c‘est cool de faire ces photos.
Et les Welsches?
Randy Krummenacher aime et connaît la Suisse romande depuis tout petit lorsqu’il accompagnait son père aux courses de côte (nombreuses dans notre région à l’époque). Il connaît aussi Aigle et sa région parce que, passionné de vélo, il participait à des courses et fréquentait le centre national d’entraînement.
Dans l’immédiat et pour longtemps encore, Randy reste sur deux roues, mais avec un moteur de 600 cm3 et, en guerrier qu’il est, l’arme du talent lui permettra certainement d’atteindre le graal du titre mondial.
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