Le pilote novice signe sa première pole en championnat suisse
Le Fribourgeois en est à sa première saison de courses. A Most (République tchèque), il se classe deuxième
Il n’a pas loupé son début dans le championnat suisse. Le Bullois Steve D’Elia est un pilote novice qui n’a jusqu’ici presque pas disputé de course. Il s’est inscrit pour cette année dans la classe Superstock 600. Comme huit autres compétiteurs. Ce championnat national n’est en effet pas très fourni en comparaison avec les pays limitrophes que sont par exemple la France ou l’Allemagne. La faute à la taille de la Suisse et à l’absence de circuit homologué sur son sol – Lignières n’entre pas en ligne de compte. Actumoto.ch a décidé de suivre les premiers pas de Steve (lire notre premier article), qu’il rencontre le succès ou pas, afin de montrer les coulisses de ce monde peu connu.
La première course de l’année avait lieu le week-end du 7-8 mai dernier à Most, en République tchèque (4,3 km de long). A plus de 870 km de distance de la Suisse, que Steve a parcourus avec sa moto… dans un fourgon, évidemment. Sa R 6 n’est préparée que pour le circuit.
« J’ai eu de bonnes sensations dès le départ, raconte-t-il. La première journée, on a fait des réglages, appris à connaître le circuit. Et puis est venu la première qualification. Je partais avec des pneus usés, et je me suis placé troisième. Pour la seconde sessions de qualifs, j’ai mis un pneu neuf soft à l’arrière, et j’ai eu une bonne surprise, j’ai décroché la pole, avec 3 dixièmes d’avance. J’étais vraiment content, j’avais les larmes aux yeux. » Dans la course qui a suivi, le samedi, Steve s’est fait surprendre au départ et s’est retrouvé troisième. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour rester au contact. « Mais mes pneus n’ont pas tenu, et vers la fin de la course je me suis fait dépasser. C’était la rançon de mon manque d’expérience, je suppose. Je fais de mauvais départs, je n’ai pas encore l’habitude, l’embrayage patine trop. » Il finit quatrième, derrière les Kawasaki de Tiago Freitas (premier) et Gaston Studer (troisième), ainsi que derrière la Honda de Hans-Rudolf Regenass.
La seconde course, dimanche, s’est encore mieux passée. Steve a « mis la pression durant les dix premiers tour » sur le second, et a fini par profiter d’une petite erreur pour le dépasser et finir deuxième. « J’ai comme dans la première course loupé mon départ, mais c’était moins la cata. » Il est provisoirement troisième dans le championnat, à un cheveu du deuxième. « On est peu nombreux, c’est vrai, mais si on regard non pas le nombre, mais les chronos, les trois meilleurs de ma catégorie se trouvent aux alentour des 12-13èmes de la catégorie Superstock 1000, où il y a plus de concurrents. » Autrement dit, le niveau est bon.
Le Fribourgeois a aussi participé à Most à une course d’endurance, réduite de trois à deux heures, qui s’insère dans le championnat européen. Avec son team, le Kipaxx Racing Team, il s’est hissé au septième rang final. « On a fait la course à deux, lui avec la sienne, et moi avec ma R 6, j’aimerais avoir une moto que pour l’endurance, mais je n’ai pas les moyens. Alors je n’ai pas forcé. Je ne peux pas me permettre de chuter. »
Dans l’immédiat, Steve va se faire masser ce lundi, histoire de reprendre le boulot quotidien sans avoir trop de courbatures. Et il pense déjà à la prochaine course, à Brno. En République tchèque.
