Formation

La police vaudoise enseigne les virages aux motards

But de la journée: éviter de finir le casque dans l’avant d’un bus. Ou l’arrière d’un camion. Mais aussi apprendre à se faire plaisir en roulant à des vitesses légales. La police vaudoise organise cette année deux journées de cours gratuites destinées aux motards et motardes du canton voulant apprendre, ré-apprendre ou perfectionner les trajectoires. Et un membre de la rédaction d’actumoto.ch a participé à la première d’entre elles.

Les participants ont été tirés au sort. Sur 280 inscrits, seuls 72 ont été acceptés, afin d’avoir au maximum trente pilotes par journée, répartis dans des petits groupes de cinq-six par instructeur gendarme. Le rendez-vous était donné à 8h30 sur le parking du service cantonal des autos (SAN) à Aigle.

«J’ai le permis, mais je n’ai pas roulé pendant dix ans, je me suis dit que ça ferait du bien de rafraîchir mes connaissances et de tout de suite prendre les bonnes habitudes», confie Kathleen Morand, l’une des participantes.

Deux motards n’ont malheureusement pas pu se joindre aux groupes formés ce matin-là. Leur pneu arrière n’avait plus l’épaisseur minimale prescrite par la loi. Pas d’amende, mais on ne badine pas avec la sécurité. « C’est dommage, s’il y a des désistements, ils pourront probablement participer à la seconde journée », commente Jean-Christophe Sauterel, responsable communication et prévention de la police. Il rappelle que la police a déjà organisé ces dernières années des cours gratuits sur le circuit de Bresse, en France (lire notre article).

«Ce qu’on travaille aujourd’hui, ce sont surtout les trajectoires, précise le major Marc-André Daven, instructeur moto, dans la salle de théorie du SAN. Il y a encore trop de gens qui se tiennent trop près du milieu dans un virage à gauche, là où ils peuvent entrer en collision avec un autre véhicule qu’ils ne voient qu’au dernier moment à cause de la configuration du tournant.»

Chaque instructeur-gendarme avait la responsabilité d’un petit sous-groupe de cinq ou six motocyclistes, dont il pouvait analyser et corriger la conduite tout au long des plus de 160 kilomètres du parcours à travers les Alpes vaudoises et même – un peu – bernoises.

Certains sont partis en direction des Mosses, d’autres vers les Diablerets, mais tous ont parcouru au final les mêmes routes, dans des ordres différents. Et comme on peut le voir sur ces photos, le temps était exécrable…

«J’ai déjà fait plusieurs fois le cours sur circuit proposé par la police vaudoise, à Bresse, et je fais beaucoup de kilomètres chaque année avec ma BMW, commente Florian Breu, motard damounais de bientôt 56 ans, lors de la pause de midi. Mais j’ai quand même l’impression d’avoir appris des choses. Je prends mieux mes virages.»

«Pas besoin de rouler au-dessus des limitations pour s’amuser, renchérit Marc-André Daven. Si on se place bien dans le virage, on roule de manière plus fluide, et on peut donner du gaz au bon moment pour redresser la moto.»

«J’ai passé mon permis en décembre, note Eliote Ropraz, 19 ans, de Lussy-sur-Morges, à la fin de la journée. Déjà j’ai découvert de magnifiques routes, moi je connais plus le côté vallée de Joux. Et puis on apprend à mieux rouler quand on peut suivre le rythme et l’exemple de quelqu’un devant soi.»

En route, des ateliers de prévention et de formation, certains avec le concours du TCS, étaient consacrés notamment aux freinages d’urgence, à la vision limitée qu’ont les chauffeurs de camion des motos proches de leur véhicule, ou aux effets désastreux de l’alcool sur la conduite d’un deux-roues. En l’occurrence un vélo VTT qu’il fallait emmener dans un parcours de cônes avec des lunettes simulant visuellement l’ingestion d’une bonne dose de pousse-café. Dérives garanties!

Et pour finir un petit résumé vidéo de cette journée, avec nos remerciements à la police cantonale vaudoise et au TCS

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