En World Superstock, Sébastien Suchet a trouvé ses marques
Pilote moto depuis 2011, le Vaudois de 25 ans s’est battu à Imola avec les gros bras du championnat
L’année 2016 serait-elle son année? Il y a quelques semaines, au début du mois de mai, Sébastien Suchet a signé une magnifique course sur le circuit italien d’Imola, lors d’une manche du championnnat mondial Superstock 1000. Autrement dit, les machines les plus proches des motos de série. Il a terminé à une magnifique septième place au guidon d’une des Yamaha du team Berclaz (équipe basée en Suisse, qui est par contrat cette saison la branche junior du team MotoXracing, vice-champion Superstock 1000 l’an passé). Et au passage il s’est permis d’être le meilleur pilote Yamaha de cette épreuve.
Nous l’avons rencontré à Renens, tout près du garage Honda Moto Evasion, où il bosse à mi-temps. L’homme est plutôt timide, mais répond sans détour à toutes les questions qu’on peut lui poser, de manière très calme, en fixant son interlocuteur de ses yeux bleus profond.
A tout juste 25 ans, le pilote Vaudois, habitant de la petite commune de Montherod, sur la Côte, n’a cessé de progresser ces dernières années. Champion suisse de Superstock 600 en 2011, pour sa première participation à une saison complète, il a aussi remporté en 2012 la course de côte de Verbois dans la catégorie Supermotard. En 2013 il était 32e du championnat Superstock 1000, alors qu’en 2015 il finissait à la 14e place. Cette année, il pointe au 16e rang après trois courses, ayant connu de grosses difficultés sous la pluie à Assen, lors d’une course chaotique. « J’ai toujours été moins bon sur le mouillé, mais ça n’est plus catastrophique », commente le pilote, avec un petit sourire.
Il a aussi failli finir premier avec l’équipe du Team Sapeurs Pompiers 18 dans la catégorie open lors des derniers 24 heures du Mans, la célèbre course d’endurance française comptant pour le championnat mondial… jusqu’à ce que la boîte de vitesses « traverse » le carter du moteur, vers 8h30 du matin le dimanche!
Il raconte qu’il a donné ses premiers coups de gaz à l’âge de trois ans. « Mon père est aussi un fondu de moto, justifie-t-il. C’est clair, il m’a inoculé le virus. Mais je n’ai vraiment commencé la compétition qu’en 2011. »
Ce qui est nouveau pour lui cette année, c’est qu’il peut enfin se consacrer à fond à la compétition, en étant encadré par des professionnels dans une équipe solide.
« Il faut bien se rendre compte que cette catégorie s’est professionnalisée ces dernières années, explique Sébastien. Aujourd’hui, c’est devenu très difficile de débarquer comme ça avec sa camionnette et peu de moyens, il y a une grosse compétition déjà rien que pour pouvoir participer au championnat, il y a des teams qui sont fortement soutenus par les constructeurs. Du coup, je suis vraiment heureux d’être de la partie, avec une machine compétitive et un bon environnement, et un niveau général à la hausse. »
Il doit faire quand même pas mal de sacrifices pour vivre sa passion. Pas d’alcool, pas de sucreries, de longs entraînements physiques, notamment en faisant du vélo, et peu de loisirs. « Mais c’est mieux qu’avant, j’ai plus de temps pour trouver des fonds. Et de toutes façons, le jour où je ne progresserai plus, je pourrai arrêter! »
Sébastien court ce week-end à Donington, lors de la manche anglaise du championnat mondial.
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