La CB 500 X, pour les permis intermédiaires, mais pas seulement
Honda ajoute quelques arguments à son petit trail routier pour 2016
Il n’a pas l’air très puissant, comme ça au premier contact. Mais le moteur de la Honda CB 500 X cache un caractère bien trempé que l’on peut découvrir si on le pousse vers la zone haute (à partir de 6000 tr/min) du compte-tours. Comme finalement ses soeurs CB 500 F et CB 500 R, construites en Indonésie sur la même base, et qui ont droit comme la X à des évolutions esthétiques (beaucoup) et techniques (un peu) pour 2016.
Pour le petit trail, le moteur et l’échappement sont inchangés par rapport à 2015. Du coup, la sonorité reste feutrée aux bas et moyens régimes, contrairement aux deux autres membres de la famille 500 qui ont droit à un nouvel échappement. Dans le cas de la X, ce choix a été fait pour conserver un pot en position pas trop haute, ce qui permet d’adjoindre des valises latérales de bonne capacité à la moto. Et puis la X est la moins sportive du trio dans sa philosophie.
Nous avons pu la tester durant un peu plus d’une semaine, sur les routes suisses entre Lausanne, Fribourg et Berne. Pas de doute, c’est une Honda, et l’on se sent immédiatement à l’aise à son bord. Pour un trail, la selle n’est pas très haute et on pose facilement les pieds à terre. La béquille est par contre un peu courte, pour la hauteur de la bécane. Le poids, lui, est contenu, et cela a une influence positive sur les manoeuvres sans le moteur.
Parmi les petits plus de 2016, le levier de frein avant est réglable en écartement. Une petite touche agréable. Le pare-brise est aussi un peu plus grand que dans la version précédente, mais ce n’est toujours pas extraordinaire, et il n’y a pas de protège-mains (une option payante). Les turbulences sont par contre mieux jugulées. L’assise est confortable – sans être luxueuse – et la position très relax, avec un guidon bien placé qui autorise de légères excursions hors-bitume. Pas plus à cause des pneus.
A basse vitesse, la moto est très agile, presque un peu nerveuse dans les changements de direction. Mais elle devient plus rigoureuse dès qu’on hausse le rythme. Les suspensions sont un peu sèches sur les bosses et les creux prononcés, mais elles assurent une bonne tenue de route. On peut sans autre rouler plus de 300 kilomètres d’une traite sans se casser le dos, et d’ailleurs sans rendre non plus bras et jambes insensibles à cause des vibrations, présentes de manière irrégulière, mais pas gênantes.
Le rayon d’action est aussi favorisé par la consommation d’essence, très modeste, même quand on fait hurler le moteur à chaque sortie de virage. Et quand il faut freiner les ardeurs, le simple disque avant aime recevoir un coup de main de son frère à l’arrière. Mais si ça manque de mordant et n’est pas sportif (ni combiné avant-arrière), c’est novice friendly et facile à doser.
Enfin encore un mot sur le tableau de bord, le même que sur les CB 500 F et CBR 500 R. Il est bien fourni, mais l’affichage de la consommation et des trips est un peu petit, et il est difficilement lisible sous le soleil. La seule chose qui manque vraiment, c’est un indicateur de rapport de vitesses engagé. Car les vitesses, justement, sont étagées de manière assez courte, et on est sans cesse en train de tricoter du sélecteur, par ailleurs doux et précis.
Cette moto colle parfaitement à la limite de puissance et de cylindrée qui définit le permis A2 en Europe, intermédiaire entre les 125 et les « grosses », et qui s’applique aussi depuis cette année en Suisse, sous le nom de permis A limité. Limité à 35 kW de puissance, exactement ce que délivre le moteur de la Honda, et à au moins 400 centimètres cubes pour passer le permis, la Honda offrant 471 cc.
Mais elle peut aussi tenter un pilote plus aguerri, qui a des moyens limités, aime l’aspect trail, avec les fausses traces de pneus sur les flancs – nouveau pour 2016 – et n’aura rien contre l’idée de fouetter le petit moteur pour lui faire rejoindre le haut du compteur.
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