KTM annonce l’arrivée des enduros deux-temps moins polluantes
La marque autrichienne va dévoiler en mai prochain deux nouveaux modèles EXC utilisant un nouveau raffinement technique – l’injection directe – permettant à la fois de respecter les nouvelles normes Euro 4, et de rendre l’arrivé de la puissance plus régulière.
C’était devenu un secret de polichinelle. KTM vient d’annoncer très officiellement qu’elle va dévoiler en mai prochain de nouvelles enduros deux-temps dont le moteur utilise la technique dite de l’injection directe. Pas de 125 centimètres cubes, notez bien, mais une 250 et une 300. KTM livre un dessin de ce nouveau moteur (image ci-dessus).
Bon, mais c’est quoi l’injection directe? En peu de paroles et sans vouloir compliquer les choses, la plupart des moteurs deux-temps actuels utilisés sur des motos ou des scooters est équipée d’un carburateur. Autrement dit un système « analogique » pour l’injection du mélange essence-huile dans le ou les cylindres. Et l’injection directe fait passer au monde digital, en ce sens que son action est régulée par un système électronique. Comme pour les quatre temps.
Dans son communiqué, KTM, par la bouche de Joachim « Jochi » Sauer, ex-champion d’enduro et actuel Product Marketing Manager chez les Orange, précise que la marque travaille déjà depuis un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, afin de produire des moteurs à injection directe qui rende ses motos concurrentielles sans tourner le dos à la philosophie maison du Ready to Race.
On sait depuis plusieurs années que l’injection directe sur un moteur deux-temps le rend à la fois plus économe en carburant et plus régulier dans la délivrance de la puissance, mieux répartie sur la plage de régimes. Un des défauts de certains deux-temps, en effet, est de ne fournir une plage de régimes exploitable que très limitée, tout en haut dans les tours. Et de consommer et de polluer plus qu’un moteur quatre-temps, pourtant plus complexe.
Aprilia avait déjà essayé
Une autre marque de motos et scooters, Aprilia, s’est déjà lancée dans l’aventure de l’injection directe, il y a de cela quelques années. Sur ses scooters de 50 centimètres cubes, comme par exemple le SR 50. La technique avait été présentée sous le nom DiTech. « Ils avaient un rendement fantastique, se souvient Moreno Stiz, de la maison Ofrag, importateur Aprilia pour la Suisse. Mais il y avait aussi parfois des problèmes de fiabilité. C’est pourquoi au final ils ont renoncé à cette technique et sont revenus aux carburateurs. »
Il se murmure à ce sujet qu’Aprilia, comme d’autres marques, travaille en secret sur une nouvelle version de l’injection directe pour moteur deux-temps. C’est à voir, et si c’est le cas, probablement déjà pour 2018. Les nouvelles normes européennes anti-pollution Euro 4 viennent d’entrer en vigueur, et elles sont plus sévères. Mais il y a encore une période transitoire cette année pour les 50 cc, qui peuvent être bridés. Et qui, en Suisse peuvent continuer à être seulement Euro 3, pour autant qu’ils aient été importés encore en 2016.
Mais pour revenir à KTM, les Autrichiens promettent en effet des enduros moins goulues en carburant, plus faciles à piloter, sans renoncer aux performances de pointe qui doivent caractériser des KTM. Et sans problème de fiabilité, cela va sans dire, of course! Ce dernier point n’est pas explicitement mentionné. Mais on se doute bien que Ready to Race ne doit pas être synonyme de pannes à répétitions.
Jochi dévoile aussi les noms des deux futures motos: la 250 EXC TPI et la 300 EXC TPI. Elles seront chez les concessionnaires européens au début de l’été. Pour ceux qui poseraient la question, il s’agit bien d’enduro, et pas de machines de motocross. Parce que les enduros sont homologuées aussi pour la route, et doivent donc se plier à Euro 4. Ce que le Transfer Port Injection, soit l’injection directe, permet manifestement de faire. Sans alourdir la machine, ni rogner sur ses performances, et surtout sans la rendre fragile et beaucoup plus chère. Une équation qui ne semble pas encore concluante pour les 125 d’enduro à moteur deux-temps, puisque cette cylindrée n’est pas mentionnée dans le communiqué.