Test SWM

Une petite Granturismo rétro faite en Italie par SWM

Elle s’appelle Granturismo, mais c’est une petite moto. Fabriquée par le petit constructeur italien SWM à Biandronno, au bord du lac de Varese, c’est la dernière née d’une gamme de néorétros proposés par cette marque disparue au début des années 1980, et réapparue en 2015 avec une série de motos d’enduro, de supermotard et, justement, vintage.

Nous avons pu tester la Granturismo sur une cinquantaine de kilomètres autour de l’usine. Elle reprend les éléments déjà notés dans sa soeur de gamme Silver Vase 440, qui est un Scrambler. Il y a de jolies trouvailles, comme un feu arrière rectangulaire rouge à LED et bords arrondis, les fourreaux de fourche ou les jantes à rayons. Le moteur monocylindre refroidi par air et huile est identique à celui de la Silver Vase – et il est bien sûr conforme aux normes Euro 4.

Ce moulin n’est pas un foudre de guerre, mais un étagement des rapports de vitesses correct pour la route fait qu’il y a en général assez de couple pour procurer des sensations sympa et dépasser les voitures sans risquer son permis à chaque ligne droite. Si l’on descend sous les 3000 tours, il se met à cogner de manière désagréable. Et si l’on insiste au-delà de 7000, il se met à vibrer de manière intempestive. Mais il y a bien assez de force au milieu pour se rire des trajets urbains et périurbains.

Surtout que la sonorité de ce bloc issu de la marque chinoise Shineray, qui l’a elle-même repris du mono Honda de la XR 400, est assez sympa. C’est grave et rond. Et ça fait « pop » à la décélération.

Une moto facile

Le trait de caractère principal de cette moto, c’est sa facilité. On se pose sur la selle confortable mais pas très rembourrée, et on dirige avec juste deux doigts sur le guidon. Contrairement à la version Café Racer de la 440 (appelée Granmilano), l’assise est basse et on peut se déplacer pour trouver la bonne position, selon sa taille. Parce qu’il faut dire que les flancs anguleux de gros réservoir d’essence (plus de 22 litres) ne sont toujours idéaux pour placer les jambes. C’est d’ailleurs le seul petit couac dans une ergonomie par ailleurs très réussie.

Les suspensions sont assez basiques dans leur fonctionnement. Il n’y a pas de réglage possible des  deux amortisseurs et la fourche télescopique n’est ajustable qu’en compression. Mais mes 80 kilos (avec les pleins) se sont trouvés confortables à bord, avec une selle bien rembourrée et des réglages de base d’amortissement assez performant de ce côté-là. Bien sûr, un trou soudain occasionne un choc désagréable dans le té de fourche. Mais on n’a pas affaire à une sportive.

ABS peu subtil

La moto étant Euro 4, il y a un ABS, qui n’est pas très subtil, mais qui rend service en cas de freinage panique. Surtout à l’arrière, parce que devant le seul disque de frein et le maigre étrier ne sont pas très mordants. Les pneus, des Michelin, renseignent assez bien sur ce qui se passe sous les roues. Leur taille étroite autorise des changements d’angle relativement rapides. Nous n’avons pu les essayer que sur le sec.

On note dans les commodités une barre de maintien pour un éventuel passager. Le tableau de bord, lui, est spartiate. A part le compte-tour (qui a au moins le mérite d’exister) et le compteur de vitesse, un mini-écran à cristaux liquides donne le kilométrage, total ou partiel. Pas de jauge d’essence. Encore moins d’indicateur de rapport de vitesses engagé. Bon, c’est simple, il y en a cinq.

Sur voie rapide, la sixième pourrait manquer. Pourrait, car nous n’avons pas eu l’occasion de pousser la Granturismo jusque là, notre guide étant un peu trop prudent dans ses allures.

Cette néorétro est une moto de balade confortable, légère et maniable, à l’esthétique unique, et à un prix abordable. Elle est affichée à un peu plus de 6000 francs. Il se murmure par ailleurs que la forme du réservoir pourrait changer pour les prochaines éditions de la Granturismo, et devenir plus ronde.

Galerie photos

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