Une pétition pour défendre le Grand Prix motocross de Frauenfeld
Trois organisations écologistes cantonales entament une procédure juridique contre l’autorisation provisoire délivrée par le canton de Thurgovie aux organisateurs du MXGP of Switzerland, pour la troisième année consécutive. Et ceux-ci contre-attaquent en faisant appel au soutien de la population.
Pour eux, il s’agit ni plus ni moins que de défendre le Grand Prix motocross de Frauenfeld. Dit aussi le MXGP of Switzerland, qui doit avoir lieu cet été en Thurgovie, pour la troisième année consécutive. Les organisateurs de cette grande manifestation sportive lancent en effet une pétition demandant à ce que l’on fasse preuve de tolérance et que l’on tienne compte des voeux d’une majorité de la population, censée soutenir l’événement.
En quelques jours, déjà 5000 signatures ont été récoltées en ligne. Et l’on rappelle que ce Grand Prix, le seul en Suisse, attire chaque année quelque 30000 spectateurs sur place. Sans oublier le spectateurs suivant la chose sur la télévision suisse allemande.
Mais pourquoi faut-il le défendre? Le Canton de Thurgovie a pourtant réitéré son autorisation de construire l’arène de course temporaire où évoluent les meilleurs pilotes des différents championnats au niveau mondial. Dont les Suisses Jeremy Seewer et Arnaud Tonus (en photo ci-dessus), tous deux en catégorie la plus haute cette année (MXGP, soit 450 cc). Les mêmes Seewer et Tonus qui ont donné tout ce qu’ils avaient l’an passé pour gagner une manche (lire notre compte-rendu).
L’attaque est venue d’une alliance de circonstance entre certains riverains et trois associations de protection de l’environnement. J’ai nommé l’Association Transports et Environnement (ATE), qui est l’interlocuteur principal, ainsi que le WWF et Pro Natura, sections cantonales. Ces ONG s’en prennent justement au caractère provisoire de l’autorisation de bâtir délivrée par les instances cantonales. Selon elles, une manifestation de cette ampleur nécessite une vraie autorisation, pour ainsi dire un permis de construire ou d’aménager. On rappelle qu’à la fin du Grand Prix, qui se tient dans une zone industrielle et empiète légèrement sur une zone agricole, tout est démonté et remis comme c’était avant.
Il s’agit donc manifestement d’une argumentation sur le principe. Ce à quoi le comité d’organisation, par la voix de son président Willy Läderach, répond que les associations en question devraient plutôt féliciter les responsables pour leur gestion responsable et durable de l’événement. En ajoutant que l’autorisation provisoire est la règle dans le canton pour ce genre de manifestation sportive ou culturelle. Et de clamer haut et fort leur optimisme et leur confiance. Selon eux, le Grand Prix aura bel et bien lieu aux dates prévues (du 18 au 19 août).
Pour nous y être rendus à deux reprises et avoir constaté de l’intérieur la manière dont ce Grand Prix s’organise, nous ne pouvons que leur donner raison pour ce qui est des efforts entrepris pour réduire au maximum les « facteur dérangeant ». Avec encore quelques améliorations annoncées pour cette année. A part faire rouler les pilotes sur des motos électriques aux batteries « remplies » par des sources de courant utilisant les énergies renouvelables, nous ne voyons pas bien ce qu’ils devraient faire de plus…
Pour signer cette pétition en ligne. Elle est soutenue par la FMS (Fédération motocycliste suisse) et la SAM (association du sport motorisé, active surtout en Suisse allemande).