Honda CB 1000 R: magistral contrepied au style «manga».
Aussi appelé Neo Sport Café, le nouveau et très attendu roadster sportif de Honda a tout changé par rapport à la version précédente: son poids s’est réduit de 15 kilos, sa puissance s’est accrue de 20 chevaux, son électronique s’est sophistiquée et son style est devenu incomparable… Actumoto.ch l’a prise en mains sur route et sur circuit dans le sud de l’Espagne ensoleillé.
Un regard rapide sur l’arrière, et elle pourrait déjà rappeler un Ducati Diavel, une Husqvarna Vitpilen ou encore une Yamaha MT-09! Que nenni! C’est bien la nouvelle Honda CB 1000 R qui trône en notre présence… Cet effet de ressemblance ne concerne que le pare-boue arrière/support de plaque installé directement sur le bras oscillant – un monobras de belle facture en l’occurrence pour la CB 1000 R – qui libère avantageusement l’espace, laissant apparaître une jante à 10 bâtons de toute beauté, elle aussi.
La comparaison avec ces autres modèles s’arrêtera là. Quoique! Certains de nos collègues suisse-alémaniques pensaient trouver un modèle de roadster Hyper Naked pointu, genre Aprilia Tuono V4, BMW S 1000 R ou Yamaha MT-10, celles-là même issues de l’hypersportive dont on a gardé presque l’entier de la puissance d’origine du moteur et le châssis à la géométrie adaptée au circuit, et ôté simplement l’habillage. La géométrie de la CB 1000 R reprend une forme trapézoïdale qu’on peut considérer comme classique. Le débat lancé afin de trouver un positionnement à la Honda CB 1000 R a été «commenté»… Non, la nouvelle CB 1000 R n’est pas une Hyper Naked ultime, mais elle colle à merveille au «Target Customer» (public cible) voulu par Honda, à savoir: leur proposer un retour aux origines, un design simple et un pilotage agréable pour ne pas dire fun!
Par ailleurs, pour son marketing, Honda l’appelle Neo Sport Café. Et si on décortique ce terme on comprend bien la signification de Neo pour nouveau, pour Sport aussi, car la CB 1000 R est équipée du moteur de la CBR 1000 RR! En revanche, on cherche encore la signification de Café. Sans doute Café Racer, mais là, on ne trouve pas que le terme soit bien approprié au genre. Là encore, un collègue suisse-allemand a émis l’idée, sur le ton de la plaisanterie bien sûr, qu’il s’agissait d’une moto pour aller de café en café le dimanche matin! Honte à lui!
Grande classe
Sur cette nouvelle CB 1000 R, Honda a d’abord cassé les codes de l’esthétique en vogue pour la rendre courte et compacte. Le design final, concocté entre les bureaux de recherche et développement de Rome et du Japon donne lieu à quelque chose de particulier qui fait qu’on aime ou on n’aime pas. Nous on aime! Honda s’est lâché et c’est tant mieux. Puis, toujours pour le côté esthétique, la marque japonaise a mis en avant un soin minutieux apporté à plusieurs éléments de détails, misant ainsi d’abord sur le visuel. La grande classe!
Sur la CB 1000 R 2018, seulement six parties en plastique composent son habillage. Plusieurs éléments comme le cache embrayage et le haut des cylindres sont mis en exergue par des formes en aluminium brossé, mettant en valeur la couleur noire du «quatre pattes» Honda. Parmi toutes ces parties «nobles», on regrettera tout de même le trop gros volume du silencieux d’échappement.
Il est temps de prendre possession de la bête. Bien installé, on remarque que le guidon n’est pas très large. «Il va falloir travailler du corps et des bras pour la balancer, d’autant qu’elle paraît lourde dans son aspect et qu’elle est, de plus, équipée d’un pneu de 190 à l’arrière!» Eh bien non! Dès les premiers mètres et les premiers lacets, la CB 1000 R bluffe par son agilité et sa facilité de prise en main. Certes, il faut travailler un peu, mais elle offre véritablement une sensation d’aisance et de sécurité. Ses freins, dosables à souhait, et sa fourche de type «Big Piston» offrent un grand confort de pilotage. L’amortisseur fait aussi dans la souplesse et contribue à la maniabilité. Toujours au chapitre des freins et des détails, la CB 1000 R est équipée d’un système qui deviendra bientôt obligatoire chez nous, à savoir: le clignotement des quatre avertisseurs de direction en cas de gros freinage. Dans les faits, ce sytème répond à la vitesse de réaction sur le levier et à la promptitude de mise en pression.
Aucun à-coup sur le filet de gaz
Côté moteur, les 145 chevaux sont bien présents. Dès les premiers tours, le nouveau système d’accélérateur électronique TWC (Throttle by Wire) est paramétré pour que cette puissance ne soit pas brutale immédiatement car Honda a raccourci de 7,5% les trois premiers rapports sur sa nouveauté. L’accélération reste linéaire mais, comme on dit : «ça pousse fort», et avec une allonge fabuleuse. Nous l’avons encore constaté plus tard dans la journée sur le circuit de l’Ascari Race Resort, près de Ronda. «Cette machine est prête à vous arracher les bras.» Autre constat vérifié sur circuit: une fois mise sur l’angle, la CB 1000 R suit la ligne inscrite avec une précision d’orfèvre. De plus, sur le filet de gaz, elle ne distille aucun à-coup parasite. Et lorsque l’on ouvre en grand, c’est «wow!»
Elle est équipée de quatre modes de conduite: Rain, Standard, Sport et User. Les trois premiers sont paramétrés d’usine et qu’on ne peut pas modifier. Quant au mode User, réservé au pilote, il est paramétrable à volonté. Et, détail « classieux » encore, le changement de la puissance (P), du frein moteur (EB) et du contrôle de traction (T) sont indiqués par une graduation et non par un chiffre. Et sur chacun, trois possibilités sont offertes. En résumé, la CB 1000 R nous a procuré avant tout du fun et de l’émotion, tant visuelle que sensorielle. Pas mal pour une Hyper Naked «populaire»! Honda Suisse mise sur des ventes de 500 exemplaires. Si la météo le veut bien, cette quantité devrait bientôt être atteinte.
Précisons encore que nous avons roulé avec la version »+ » (voir l’encadré).
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