Harley va délocaliser une partie de sa production
Le constructeur de motos américaines a annoncé lundi délocaliser une partie de sa production pour échapper aux tarifs douaniers instaurés par Bruxelles en représailles à ceux de Washington.
Victime de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, le constructeur emblématique de motos américaines Harley va délocaliser une partie de sa production. C’est en tout cas ce qu’il a annoncé lundi dernier, 25 juin 2018, à ses investisseurs.
Depuis le 1er juin, les États-Unis ont mis en place de nouvelles taxes sur les exportations d’acier et d’aluminium, de l’UE, du Canada et du Mexique. Il s’agit de taxes douanières supplémentaires, de 25% sur l’acier, et de 10% sur l’aluminium européens.
En réponse aux « provocations » de Donald Trump, L’Europe a instauré des mesures visant à taxer une série de produits typiquement américains de droits de douane de 25%. Les célèbres motos Harley Davidson mais aussi les jeans, le bourbon ou encore le beurre de cacahuètes sont dans le collimateur de Bruxelles.
Le constructeur veut ainsi échapper aux tarifs douaniers instaurés par Bruxelles, eux-même instaurés en représailles à ceux de Washington.
Harley explique que, pour le court terme, soit jusqu’à la fin de l’année 2018, la marque va prendre sur elle les différences de coût à l’exportation. Histoire de ne pas faire augmenter le prix de ses motos pour les clients européens (et donc suisses). Elle estime que cela va lui coûter entre 30 et 45 millions de dollars. Et que si rien n’est fait, l’an prochain, on pourrait atteindre 90-100 millions de dollars. D’où l’annonce de la délocalisation, une telle somme n’étant pas « digestible » pour Harley-Davidson.
Pour l’instant, aucun site de production n’a été dévoilé par Harley-Davidson, mais on sait déjà que certaines Street 500 et 750 cm3 sont produites en Inde. Et Harley possède aussi des usines au Brésil et va en ouvrir une cette année en Thaïlande.
Le président des Etats-Unis a réagi fortement, accusant dans un de ses tweets rageurs la Motor Company d’utiliser la hausse des taxes comme « excuse » pour suivre un plan de délocalisation pré-établi. Une version que Harley-Davidson réfute, bien entendu.
La marque américaine entend lutter aussi contre un chiffre d’affaires en forte baisse (plus aux Etats-Unis qu’en Europe), un bénéfice en chute libre et une action qui plonge à la Bourse. On rappelle que Harley a déjà annoncé la fermeture d’une usine à Kansas City et le regroupement de sa production sur un autre site, celui de York.
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