Premières impressions de conduite de la nouvelle Harley FXDR 114
Nous avons pu tester le nouveau Power Cruiser de la marque américaine, en Grèce, et sur des routes au revêtement passablement glissant. Un gros moteur, une accélération sans faille et un look unique caractérisent ce nouveau membre de la nouvelle famille Softail.
La nouvelle Harley FXDR 114 se fait remarquer déjà bien avant que l’on allume son moteur, voire que l’on monte en selle. Ce dernier-né de la nouvelle famille Softail, officiellement dans la gamme 2019, mais disponible d’ici la fin du mois de septembre dans les concessions Harley-Davidson suisses, est en tout cas une moto visuellement marquante.
Cela va du phare avant vertical et fin à LED à la nouvelle sortie d’échappement assez massive, en passant par les roues « pleines », le train arrière « libéré » et le gros moteur refroidi par air et huile.
Ce nouveau modèle vient plus ou moins combler le manque laissé par la disparition de la V-Rod dans la gamme Harley pour 2018. Il s’agit en effet d’un Power Cruiser, comme la V-Rod, ou autrement dit d’une Muscle Bike. Ce qui pour faire court veut dire que cette moto est faite pour donner de pures sensations d’accélération lorsque vous tournez la poignée des gaz.
Pour ce faire, elle peut compter sur un moteur colossal, le Milwaukee-Eight dans sa version 114 cubic inches, soit 1868 centimètres cubes. Et toujours refroidi par air et huile, et toujours en V à 45 degrés. On connaît bien ce bicylindre qui équipe aussi la sportive et originale Fat Bob (lire notre dernier essai). Notez qu’on a affaire ici à la version la plus grosse, la 114, par opposition à la 107.
Dès les premiers mètres, on n’est pas déçu. Ce Twin accélère avec une vigueur qui vous colle un sourire après juste quelques minutes. Il a beau ne pas être du dernier cri avec un refroidissement par liquide, il a du coffre. Et qui plus est, du coffre là où cela compte vraiment pour un usage sur la route: les bas et mi-régimes. Dans la FXDR (on murmure que Harley cherchait un nom et s’était pour un temps arrêté sur « Destroyer », avant de faire marche arrière et de ses contenter de la suite de lettres), ce Milwaukee-Eight 114 est agrémenté d’un nouveau filtre à air, et donc d’une nouvelle entrée d’air, et d’un nouvel échappement. Il développe en conséquence 91 chevaux en puissance de pointe, mais surtout 160 Nm à tr/min. Ce qui est très conséquent.
Lorsque l’on ouvre la poignée de gaz de cette moto, on est poussé dans le creux des reins par une main géante. La puissance maximale, comme sur les autres Harley, n’est pas impressionnante au vu de la cylindrée (91 ch), mais le couple, si (160 Nm). Et si le revêtement routier n’est pas très probant, comme ce fut le cas plusieurs fois lors de ce test en Grèce, on finira un jour ou l’autre par faire patiner la roue arrière. Ca patine en ligne droite quand on s’élance au feu vert en ville, ça patine aussi en entrée de virage sur une route de montagne quand on passe la première un peu rapidement. Et ça patine encore quand on ouvre les gaz un peu tôt, juste avant la sortie du virage. A chaque fois ou presque, la moto reste en ligne et cela ne fait qu’ajouter une dose au plaisir ressenti. Sous l’effet conjugué d’un énorme pneu arrière (240), d’un empattement long et d’un angle de chasse peu propice à l’agilité et privilégiant la stabilité.
Le corollaire est qu’il faut exercer une certaine force pour faire tourner la moto dans les virages serrés. Et l’on a tout d’abord l’impression d’atteindre un angle limite assez tôt, avant de constater qu’il reste en fait de la marge, que le pneu arrière de 240 offre encore de l’adhérence et que l’on peut continuer à faire s’incliner la FXDR encore un peu plus loin. Cette moto va plus loin que par exemple la Harley-Davidson Sport Glide de notre guide, dont les repose-pieds frottent assez vite en virage.
S’il faut ralentir, on a de la puissance avec deux disques de frein à l’avant et un disque efficace à l’arrière. Plus l’ABS. Ce dernier se déclenche un peu facilement à l’arrière. Et il suffit d’un coup de levier appuyé sur l’avant pour bloquer la roue antérieure et la faire glisser, malgré l’ABS. C’est la rançon notamment d’un poids conséquent de 303 kilos en ordre de marche. Même si c’est le poids le plus contenu parmi les différents modèles de la famille Softail.
Et les suspensions sont réglées assez ferme, ce qui est bien pour tenir une ligne, mais moins bien pour préserver vos lombaires quand vous roulez sur des bosses. Elles ne sont pas réglables, sauf la précharge à l’arrière, par le biais d’une fort commode molette manuelle. Et la position de conduite pieds en avant peut s’avérer fatigante au bout d’une centaine de kilomètres, même si le réservoir autorise des étapes de bien 300 km.
En résumé, la FXDR, qui est annoncée à un peu plus de 23000 frs et devrait arriver d’ici la fin du mois de septembre 2018 chez les concessionnaires, est une moto de caractère qu’il faut apprivoiser pour en tirer tout le plaisir qui va de pair avec ses indéniables capacités à accélérer.
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