Fine, agile et avec une touche de classe, la Honda CB 300 R
Placée un cran plus haut que la petite CB 125 R, cette machine se distingue elle aussi par une grande légèreté et une belle facilité d’usage. Le tout dans un emballage au design original.
Tout comme la petite CB 125 R est la plus légère de sa classe, la Honda CB 300 R pèse moins que ses rivales, qu’il s’agisse de la KTM 390 Duke (lire notre test), de la Yamaha MT-03 (aussi à lire), de la BMW G 310 R (même remarque) ou de la Kawasaki Z 300 (elle aussi). Et cette légèreté se ressent immédiatement à son guidon.
Honda Suisse nous en a prêté une durant quelques jours. De quoi rouler en ville, faire quelques kilomètres d’autoroute, vérifier la consommation d’essence et les aptitudes au slalom entre les virages, seul ou à deux.
La petite Honda s’insère esthétiquement dans la nouvelle lignée dite Neo Sports Café du constructeur japonais. Au même titre que la 125, et bien sûr que la puissante CB 1000 R (lire notre test). Elle utilise un moteur monocylindre peu puissant, mais vif, un châssis léger, des freins compétents et des suspensions correctes. En Asie, cette moto ferait partie de l apartie supérieure du marché.
Pour les débutants et pour la ville
Ici, en Suisse, elle est définissable comme une machine idéale pour les débutants et pour ceux et celles qui ont besoin d’un engin agile pour se défaire du trafic en ville. Le rayon de braquage est en effet parfait pour cet exercice et il suffit de très peu d’effort pour changer de direction, que ce soit au guidon, aux repose-pieds ou avec l’entier du corps.
La CB 300 R n’est pas haute de selle. Et elle est surtout très fine à l’entre-jambe. On pose donc facilement les pieds par terre quand il faut s’arrêter. Et avec seulement 146 kilos (avec les pleins), elle se laisse manoeuvrer avec facilité.
La position de conduite, comme de coutume sur une Honda, convient parfaitement au plus grand nombre. Tout est étudié pour vous mettre à l’aise. La selle n’est pas des plus moëlleuses, mais c’est plus qu’acceptable. Les suspensions filtrent bien les petites bosses, un peu moins les gros trous. Par contre le précision directionnelle est excellente. La moto va exactement là où l’on pointe, de manière précise et neutre.
Le petit monocylindre refroidi par liquide ne se fait pas vraiment remarquer par sa sonorité. Il est plutôt discret, tout en étant plaisant. Il ronronne un peu comme un gros chat, et ne rechigne pas à prendre des tours. Ses vibrations sont contenues. Quand on ne laisse qu’un filet de gaz, puis que l’on ferme la poignée d’accélération et qu’on la rouvre, il peut arriver que l’injection provoque de petits à-coups. Ca ne va pas jusqu’à être désagréable, mais c’est moins fluide que sur un bicylindre, par exemple. Et cela vient sans doute aussi des dispositions prises pour respecter les normes anti.pollution européennes.
L’autoroute, c’est possible
Lorsque l’on se hasarde sur l’autoroute, il n’y a bien sûr aucune protection contre le vent. Normal, c’est une naked. Elle fait un peu frêle entre les SUV allemands. On a tout de même assez de puissance pour cruiser à la limite légale de 120 km/h, sans beaucoup d’effort. Mais là, les vibrations se font un peu plus présentes.
La bonne nouvelle est que le monocylindre a de l’allonge et qu’il est possible de dépasser les véhicules plus lents. Et sa consommation d’essence est minimaliste. Si l’on dispose d’une bonne vue, on pourra le constater sur le petit tableau de bord LCD, lisible mais sans plus, qui est identique à celui de sa soeur, la CB 125 R (lire notre essai). Les indications sur la consommation sont en effet assez petites. La jauge d’essence, par contre, est affichée à la bonne grosseur. Tout comme la vitesse, et le régime du moteur, sous la forme d’un diagramme de Balk. Il manque à notre avis un indicateur de rapport de vitesses engagé, qui serait utile sur une moto conçue notamment pour les débutants. On pestera assez rapidement sur les deux boutons placés à gauche du tableau de bord, difficiles à actionner avec des gants.
Un ABS anti-soulèvement!
L’autre terrain de jeu favori de cette CB, ce sont les petites routes pleines de virages. Direction la campagne, donc. L’agilité dont fait preuve la 300 R est à nouveau un atout pour avaler des kilomètres à vive allure. La légèreté de la machine et la bonne qualité générale des suspensions fait qu’il n’est pas difficile de garder sa trajectoire, ni d’ailleurs d’en changer.
Le freinage est correct, mais le mordant n’est pas très prononcé. Si l’on veut freiner tard en entrée de virage, il faudra bien essorer le levier. Ce genre d’opération sur le frein arrière a tendance à déclencher un peu vite l’ABS, qui est par ailleurs assez fin. Il s’appuie notamment sur les données collectées par une petite centrale inertielle, un équipement que l’on ne voit en général pas sur une moto de cette cylindrée. L’ABS n’est pas sensible à l’angle d’inclinaison de la moto, mais il tient compte des mouvements verticaux des trains antérieur et postérieur, et empêche tout soulèvement de la roue arrière. C’est très sécurisant. Mais pas forcément nécessaire au vu des vitesses atteintes par cette machine.
Un mot sur le confort de roulage lorsque l’on adopte une conduite sportive. On peut simplement dire que l’on a ici un bon compromis. C’est ferme ce qu’il faut pour garder le contrôle, sans être trop rigide. On ne peut régler que la précharge de l’amortisseur à l’arrière. Et il faut un outil.