Dakar étape 5: Sam Sunderland « perd » 7 minutes à aider un pilote mais gagne
Le pilote KTM s’est arrêté pour venir au secours de son concurrent Paulo Gonçalves (Honda) blessé après une chute. Mais le temps ainsi passé lui a été rendu, ce qui fait qu’il s’impose devant Xavier De Soultrait (Yamaha) et Matthias Walkner (KTM). Le Vaudois Nicolas Brabeck est ème.
Il n’a pas été le plus rapide du jour, mais c’est bien l’Anglais Sam Sunderland (Red Bull KTM Factory) qui a remporté la cinquième étape du Dakar 2019, entre Moquegua et Arequipe, la deuxième partie de l’étape marathon.
Sunderland s’est en effet arrêté durant dix minutes pour porter assistance à son concurrent Paolo Gonçalves, membre de l’équipe officielle Honda, qui a chuté, qui semblait souffrir à la tête et qui a dû arrêter là son parcours dans ce Dakar sur sol péruvien. Comme le pilote KTM a ensuite mis les bouchées doubles jusqu’à la fin de la deuxième partie de la spéciale chronométrée, il est arrivé avec seulement un peu plus de 7 minutes de retard sur le vainqueur provisoire (à ce moment-là de la course), le Français Xavier de Soultrait (Yamaha).
La direction de course a alors décidé de lui restituer les dix minutes passées pour aider Gonçalves. Un rapide calcul lui donne donc au final une avance de 3 minutes et 23 secondes sur l’officiel Yamaha.
Cette étape a débuté pour les motos par une liaison qui les a conduites au bord de l’océan Pacifique. C’est là qu’a été donné le départ de la première partie de la spéciale, avec les concurrents placés plusieurs de front sur plusieurs lignes. Un peu comme en motocross. Le Français Adrien Van Beveren, multiple vainqueur de l’épreuve sur sable dite Enduropale du Touquet, a bondi et a pris la tête du peloton compact. Mais la vitesse de pointe supérieure en ligne droite des KTM officielles a fait qu’il a fini par être dépassé par Walkner, Price et Sunderland, malgré toute sa technique.
Adrien Van Beveren n’a pas mal joué la suite de l’étape, profitant notamment de l’efficacité de la Yamaha dans le sable et les dunes. Il finit au cinquième rang, juste derrière un rookie, Lorenzo Santolino, qui a brillé au guidon de sa Sherco (une marque française!). Le jeune pilote a même eu l’outrecuidance de « faire l’intérieur » au Français, qui n’a pas apprécié et est allé lui dire sa façon de penser à la fin de la première spéciale.
Xavier de Soultrait, lui, a aussi tiré parti des atouts de la Yamaha dans les dunes, et d’un pneu très peu usé qui lui a été donné au bivouac par un autre pilote Yamaha bien moins bien classé et moins rapide. Juste derrière lui, et donc en troisième position après la décision de la direction de course, on retrouve le vainqueur 2018 Matthias Walkner, qui remonte étape après étape au général.
Le deuxième de ce même classement général, l’officiel Husqvarna Pablo Quintanilla, a longtemps cru pouvoir décrocher la victoire, mais il a connu un pépin à peine quatre kilomètres avant la fin des spéciales, et s’est alors retrouvé à plus de 3 minutes de de Soultrait, ce qui lui a valu la 13ème place. Il n’a donc pas fait mieux que celui qui reste en tête du classement général, le pilote Honda officiel Ricky Brabec, onzième du jour. En deuxième place, on trouve désormais Sam Sunderland, et Quintanilla est troisième.
La meilleure pilote est encore une fois Laia Sanz, 20ème, qui progresse de jour en jour.
Et le meilleur Suisse, au moins d’adoption, depuis l’abandon du Genevois Hugo Lopes, est encore et toujours Nicolas Brabeck. Ce pilote, qui met en avant une ONG active dans l’éducation (l’association Leon) et réside à Paudex (VD), a décroché une très belle 51ème place à l’issue de cette cinquième étape.
Dans les abandons du jour, il y a malheureusement l’Italien Nicolas Dutto, qui a couru ce Dakar en étant tétraplégique. Ses accompagnants, deux autres pilotes moto, ont eux aussi dû renoncer.
Pour les concurrents du Dakar 2019, ce samedi 12 janvier est un jour de repos. La course reprend dimanche pour la sixième étape, entre Arequipa et San Juan de Marcona.