Toby Price et KTM remportent le Dakar, encore, devant Walkner et Sunderland
Le pilote australien, déjà vainqueur en 2017, remporte l’édition 2019 du plus dur des rallyes-raids moto, malgré un poignet cassé. Son coéquipier Matthias Walkner, victorieux l’an passé, est deuxième, devant le troisième pilote de pointe de la marque autrichienne, Sam Sunderland. La meilleure Yamaha est celle de de Soultrait, sixième au classement finale, et la meilleure Honda celle de « Nacho » Cornejo, septième. Le résident suisse Nicolas Brabeck est arrivé au bout de son quatrième Dakar, à une excellente 38ème place.
Toby Price et KTM ont de quoi jubiler. L’Australien, en remportant la dernière étape du Dakar 2019, termine le plus long et le plus grand des rallyes-raids sur la plus haute marche du podium final. Il aura pourtant bataillé pendant dix jours avec une fracture à peine guérie au poignet qui l’a fait souvent souffrir dans les dunes péruviennes. Price cueille ainsi son deuxième Dakar (victoire en 2017) et offre un dix-huitième succès à la marque autrichienne.
Arrivé deuxième de cette dixième et dernière étape entre Pisco et Lima, le pilote Honda chilien Jose Ignacio « Nacho » Cornejo Florimo a terminé à un peu plus de 2 minutes de l’officiel KTM sur sa Rally Replica numéro 3. Pas assez pour prétendre à une place parmi les trois meilleurs au général, mais largement suffisant pour se retrouver au septième rang, et meilleur pilote Honda.
Le troisième du jour, le vainqueur de l’édition 2018 Matthias Walkner (KTM), se retrouve grâce à ce dernier résultat deuxième du Dakar 2019. Juste devant un certain Sam Sunderland, roi du Dakar en 2016. « Sundersam » a coiffé le Chilien Pablo Quintanilla au poteau sur le tapis vert, comme on dit, pour la troisième place finale. En effet, la direction de course a décidé de redonner du temps au pilote KTM pour compenser la panne de son système de suivi par satellite lors du début de l’étape 9, qui lui avait fait perdre du temps.
Le malheureux Quintanilla (Husqvarna Factory Team), lui, était deuxième du général le jour d’avant, et a donc donné tout ce qu’il avait pour cette dernière étape et sa spéciale chronométrée de quelque 111 km. Mais il s’est fracturé une cheville en chutant, et n’a par conséquent pas pu faire mieux en ce dernier jour que 22ème. Ce qui est déjà en soi un exploit. Il est quatrième au classement final.
Pas non plus cette année pour Honda
La victoire se refuse donc cette année encore à Honda. Joan Barreda avait pourtant offert au HRC de beaux espoirs avec un superbe début de rallye avant de se perdre, tandis que Ricky Brabec était lui étonnant de facilité durant 8 étapes… jusqu’à la casse du moteur de sa Honda. Une cruelle désillusion pour l’Américain un an après avoir déjà souffert du même mal.
L’Argentin Kevin Benavides a passé quant à lui à côté du podium, sans vraiment avoir démérité. Surtout depuis que la direction de course lui a infligé une étrange pénalité, pour avoir transporté des notes additionnelles de navigation sur sa moto, sur le réservoir. Les officiels auraient selon Honda ajouté un passage tout exprès au règlement après constatation de ce fait à la suite d’une plainte d’un concurrent. Et ce alors que les stewards auraient affirmé à Benavides que cette façon de faire était permise. La pénalité se monte à trois heures. Ce qui fait que le pilote argentin n’avait plus aucune chance de finir dans le top 5. Honda a contesté cette pénalité.
Espoirs douchés pour Yamaha
Quant à Yamaha … Le Français Adrien Van Beveren avait dû abandonner en 2018, alors qu’il menait le Dakar, après une lourde chute. Il s’est montré plus prudent sur cette édition 2019, tout en restant dans le top 5. Mais son moteur l’a lâché dans l’avant-dernière étape. C’est donc un autre Français, le vicomte Xavier de Soultrait (numéro 18), qui a réalisé le meilleur temps final sur une moto bleue, terminant cinquième au général.
On salue les belles prestations des pilotes Sherco, avec notamment une victoire d’étape pour Michael Metge, plus un 25ème rang final, et la 22ème place pour son frère Adrien.
Les Speedbrain (base Husqvarna) du team Hero, le géant indien de la moto, se sont aussi très bien débrouillées, avec la neuvième place de l’Espagnol Oriol Mena.
Des motardes à l’épreuve des dunes
Les pilotes féminines ont fait forte impression. C’est bien sûr le cas, une fois encore, de l’officielle KTM Laia Sanz, une vraie guerrière qui n’a pas grand-chose à envier à ses collègues masculins et décroche une bellle onzième place cette année. On citera aussi la Hollandaise Mirjam Pol, 48ème sur une Husqvarna privée, ou la Russe Anastasiya Nifontova, mère de deux enfants et passionnées par le Dakar depuis son enfance. Elle avait terminé son premier à la 75ème position. Elle fait mieux cette année, à la 62e place du général, qui plus est en ayant roulé dans la difficile catégorie dite « Original by Motul ». Ce qui veut dire sans assistance. Elle est même 9ème de cette course dans la course, remportée cette fois-ci par le Hollandais Edwin Straver.
Meilleur résultat du résident suisse Nicolas Brabeck
Et pour finir, chez les motos, nos félicitations toutes particulières vont au résident de Paudex, dans le canton de Vaud, Nicolas Brabeck-Letmathe (numéro 74). Ce natif du Chili détenteur d’un passeport autrichien qui court notamment pour promouvoir l’organisation humanitaire de soutien aux projets éducatifs Leon, a terminé son troisième Dakar (il avait dû abandonner lors de sa première participation).
Mieux, avec sa 43ème place dans la dernière étape, il se classe au 38ème rang final. Ce qui est de loin son meilleur résultat au Dakar.
Les voitures, les SxS, les quads, les camions
Chez les voitures, Nasser Al-Attiyah termine l’ultime étape de ce 41e Dakar à la 12e place à 9 minutes du vainqueur. Le pilote Toyota remporte surtout d’une main de maitre son 3e Dakar avec 46 minutes d’avance sur Nani Roma. Et Sébastien Loeb monte sur le podium final à Lima.
Francisco «Chaleco» Lopez, lui, un ancien motard, s’est imposé dans la catégorie SxS (quatre roues, side by side).
Nicolas Cavigliasso s’impose en quad sur un mode de domination encore jamais vu sur le Dakar, puisqu’il a remporté neuf des dix spéciales.
Eduard Nikolaev remporte son quatrième Dakar (le troisième consécutif) au volant de son célèbre Kamaz avec 25 minutes d’avance sur son coéquipier Dmitry Sotnikov. Ton Van Genugten profite lui de la dernière étape pour remporter sa deuxième spéciale sur ce Dakar.
Plus que 179 pilotes et équipages à l’arrivée
Il y a eu beaucoup d’abandons cette année. Au-delà des vainqueurs, 179 pilotes et équipages (75 motos, 15 quads, 76 autos dont 20 SxS et 13 camions) ont rejoint Lima pour y savourer en fin de journée une cérémonie de podium sur la plage de Magdalena… là où tout avait commencé.
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