Bon départ pour le premier Racer La Côte
C’était le premier Racer La Côte, et c’était une manifestation unique en son genre en Suisse romande. Samedi 14 et dimanche 15 septembre derniers, une septantaine de pilotes se sont affrontés dans des duels amicaux sur la route de Grens, au sortir du village vaudois de Chéserex.
Pour remporter les duels, il fallait arriver le premier (ou la première, il y avait des concurrentes) au bout de la ligne droite de 200 mètres après avoir réussi un départ canon. La distance choisie était le 1/8 de mile, comme cela se pratique traditionnellement dans le monde des Café Racers depuis les années 50-60′. Cafe Racer fait référence à des motos de route transformées et allégées pour se rapprocher des motos de compétition d’alors, et pour faire la course d’un café à l’autre. En très résumé. Et c’est encore et à nouveau pratiqué dans des événements internationaux tels que le festival annuel Glemseck 1010, en Allemagne, ou la course dite Punk’s Peak, au festival (annuel lui aussi) Wheels & Waves à Biarritz.
Le Racer La Côte, organisé par le Motoclub La Côte, reprend cette idée et l’adapte à la sauce suisse. Il y avait deux catégories: coupe Triumph – Triumph Motorcycles étant le sponsor principal – et compétition pour toutes les autres motos, à laquelle pouvaient bien sûr aussi participer les Triumph. La seule exigence était, pour les motos à 4 cylindres, qu’elles ne soient pas trop modernes. De l’aveu même des organisateurs, ce n’était pas pour limiter le plaisir des inscrits potentiels, mais pour éviter des débordements incontrôlés pour cette toute première édition.
Des débordements, il n’y en a pas eu. Au contraire, les concurrents et concurrentes se sont scrupuleusement tenus aux consignes des organisateurs. Les matinées étaient consacrées aux essais, par groupes d’une dizaine de concurrents (et concurrentes): deux runs par paire de pilotes, et on passe aux suivants. Les éliminatoires, les repêchages et les finales ayant lieu du coup les après-midis. Il était possible de s’inscrire le jour même, ce qui a permis de ramener sur la ligne de départ des machines intéressantes, telle une Kawasaki Zephyr dont le pilote n’avait pas vraiment prévu de se prêter à ce jeu-là, mais qui a donné du fil à retordre à pas mal de compétiteurs. Ou encore une Yamaha XJR 1300 entièrement remodelée, une BMW K100 turbo signée JV Performances, plusieurs anciennes BMW « caféracerisées » par les genevois de Meister Engineering, deux anciennes Norton, de nombreuses Triumph et R NineT, une Suzuki GSX-R 750 historique, une Kawasaki W650 mutée en Bobber venue de Rideshaper à Lausanne… et bien plus encore.
Samedi, la course aux derniers mètres de ce qui était le premier Racer La Côte s’est jouée entre la GSX-R 750, la BMW K100 turbo, une Indian FTR 1200 S pilotée par un mécano (Jeremy Ayer, par ailleurs adepte du Flat Track) du garage lausannois Bikers Syndicate… et une Zero SR/F électrique amenée par le concessionnaire neuchâtelois. C’est l’Indian, pourtant entièrement d’origine, et son pilote qui se sont montrés les plus rapides, de peu.
Et dans la Triumph Cup, samedi toujours, c’est David Papilloud, au guidon de sa Bonneville Bobber 1200, qui l’a emporté. Il faut dire qu’il a déjà pu tester l’accélération de sa moto anglaise par deux fois, au Wheels & Waves, avec comme résultat une première et une troisième places dans sa catégorie.
Les positions étaient inversées dimanche. La Zero a battu la K100 turbo, qui semblait avoir de la peine à ne pas patiner de la roue arrière à chaque changement de rapport de vitesses. Alors que la moto électrique n’en a qu’un, de rapport.
« Nous sommes contents de la participation, du nombre d’inscrits, samedi et dimanche, et de l’affluence du public, pour une première, juge Grégoire Villard, président du club et chef organisateur. Il y a bien sûr eu des petites choses à corriger, mais c’est normal. » Il en profite pour remercier les quelque 100 bénévoles, dont ceux de l’association Generation2Motards, qui ont mis la main à la tâche durant ces deux jours. Difficile de donner un chiffre précis pour la fréquentation, l’entrée étant libre.
« Mais j’ai le nombre de bières vendues sur tout le week-end, 4600. Si nous arrivons à 2000 visiteurs et visiteuses, nous étions dans l’objectif que nous nous étions fixé. Ce que je peux aussi déjà dire, c’est que nous adressons un immense merci à la famille Ansermet, qui nous a autorisés à organiser cet événement sur leur terrain, et à la commune, qui nous a soutenus. »
Selon Grégoire Villard toujours, il est fort probable que le premier Racer La Côte se répète. Pas l’année prochaine, mais dans deux ans.
Joli résumé de ce magnifique week-end … et plutôt fière d’être sur la photo en tête de ton article … merci !!! Mumu 🙂