L’Ace of Spades, un petite rétro qui freine bien

Publié le 11 décembre 2019 par Grégoire Villard.

Photos: Sylvain Muller.

Test SWM

L’Ace of Spades, un petite rétro qui freine bien

Nous avons testé la SWM Ace of Spades, une petite cylindrée de la marque italienne avec moteur d’origine chinoise, durant deux journées. Bien que de puissance modeste, elle procure un grand divertissement à son pilote.

SWM fut dans les années 70 l’une des marques les plus en vue dans le domaine du tout-terrain. De nombreux titres tant en motocross qu’en enduro et trial vinrent la récompenser avant qu’elle ne tombe en faillite en 1984. Elle est à nouveau présente sur nos routes avec pas moins de 4 gammes différentes. Parmi elles, la gamme néo-rétro compte 4 modèles tous pourvus d’un monocylindre de 445 cm3 (lire notre test des modèles de cette gamme, pré-Euro 4). C’est aujourd’hui l’Ace of Spades qui nous intéresse, et qui nous est prêtée durant deux jours par le garage moto Imperadori, à Lausanne.

Dans sa livrée ton sur ton noire, ses échappements latéraux inox, son magnifique moteur anthracite et ses larges jantes couleur bronze de 17 pouces, sa présentation est vraiment dans l’air du temps. Le style néo-rétro est traité ici dans toute sa simplicité, pas de chichi, juste l’essentiel. Mais qui dit essentiel ne dit pas bas de gamme, loin s’en faut. Il n’y a qu’à s’attarder sur le gros disque avant flottant de 320 mm s’il vous plaît, sa pince Brembo à deux pistons et les durites de freins tressées du type aviation.

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La petite Ace of Spades est très joueuse en virage.

La fourche inversée d’un diamètre de 47 mm, les amortisseurs Kayaba réglables en détente et compression et les Pirelli Scorpion Rally font aussi bonne figure sur une machine de ce prix. Les compteurs-compte-tours circulaires, tous deux avec fond blanc, sont du plus bel effet. A droite nous trouvons le compte-tours avec le témoin de grand feu, de clignotant et de réserve d’essence.

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Deux compteurs de style classique sur l’Ace of Spades.

A gauche, le compteur de vitesse, le totalisateur kilométrique (dans une petite fenêtre digitale) ainsi qu’un journalier, le témoin du neutre, de l’ABS et celui du moteur. Là aussi il ne manque rien. Le levier de frein avant est réglable. Les comodos sont d’un style conventionnel mais de belle facture.

Facile à vivre en ville

Contact, le mono 500 à refroidissement air/huile s’ébroue, le son diffusé par les 2 échappements est viril. Avec ses 805 mm de hauteur, la selle est accueillante et confortable malgré une dureté bien marquée. La prise en charge d’un passager ne pose pas de problème, sauf pour les mollets de ce dernier qui risquent de se retrouver en contact avec les silencieux relevés. Par contre les très sérieuses poignées disposées de chaque côté de la selle assureront un bon maintien. Il est à noter que ces dernières, tout comme les repose-pieds et leurs supports, sont rapidement démontables.

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Et un levier de frein réglable, un!

Grâce notamment à ses petites dimensions, L’Ace of Spades se faufile avec aisance en ville. Le moteur accepte dans ces conditions de ne pas dépasser les 4000 tours et fait preuve d’une bonne souplesse. La petite taille des rétroviseurs limite la vue arrière. La commande des clignotants, placée au bas du comodo gauche, n’est pas facile d’accès, surtout avec des bons gants d’hiver. Sur cet exemplaire qui ne comptait que 90 kilomètres au compteur, la recherche du point mort s’est avérée parfois laborieuse ; peut-être un manque de rodage?

Joueuse, elle ne demande qu’à virer

Il est temps de sortir de la ville et de partir à la recherche de routes bien viroleuses, terrain de jeux préféré de la SWM. Dès les premières courbes je constate que la partie cycle, cadre acier et bras oscillant alu, est très saine, il faut juste s’habituer à sa manière de vouloir tomber dans les virages. Mais une fois compris cette particularité, je prends un plaisir fou à l’inscrire dans les courbes et la laisser jouer dans les enfilades. J’apprécie les Pirelli Scorpion Rally donnant très vite confiance malgré la température fraiche et les zones d’humidité faisant suite à quelques journées de brouillard. Ils me donnent l’impression de coller à la chaussée lors de la mise sur l’angle.

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Le tout-terrain (léger) est possible, même si le guidon n’est pas tout à fait à la bonne place pour cela.

Le moteur ne dispense que peu de vibrations, du moins jusqu’à un régime de 7000 tours. Ensuite, des fourmillements se font ressentir. Mais comme cela correspond au cap où la puissance plafonne cela ne suscite que peu de désagréments. La suspension rempli bien son rôle et offre un confort tout à fait acceptable. La puissance du frein avant est redoutable, normal me direz-vous avec une telle dimension; il est bien secondé par la douceur de son homologue arrière. L’ABS se veut discret. Le frein moteur m’aide à adopter un style coulé bien en adéquation avec les 30 chevaux que développe le mono. La boite à vitesse est douce, tout comme l’embrayage ; le passage des 5 rapports se fait avec précision.

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La moto et l’essayeur…

Je me  retrouve très vite à m’amuser avec cette petite moto, très maniable, disposant d’une partie cycle qui accepterait sans rechigner d’héberger quelques chevaux supplémentaires. La position est naturelle, le buste bien droit. Le large guidon tombe bien en main ; j’ai  l’impression de chevaucher une Supermotard à tel point que je me surprends à sortir le pied au passage de certaines courbes tout en gérant la ligne par un filet de gaz. Evidemment, avec sa puissance contenue, la relance en sortie de virage se passe en douceur. Il faut jouer de la boite et ne pas tomber trop bas dans les tours. La zone idéale se situe en 5 et 7’000 tours minute. A  ce régime les échappements émettent un son gratifiant sans trop en rajouter. Cette moto avec son poids plume, 145 kilos, s’avère être un engin parfait pour faire ses premières armes. Elle pardonnera facilement bien des erreurs tout en procurant à son pilote  beaucoup de satisfactions.

Pour un prix contenu de 6590 frs, SWM nous offre un équipement et une finition de qualité, plus la belle gueule de l’Ace of Spades qui ne laissera personne indifférent. C’est aussi une machine éligible pour ceux qui veulent ou doivent passer par la case du permis A limité (A2 dans le reste de l’Europe), dont la puissance ne doit pas dépasser 35 kW.

La SWM Ace of Spades confirme que dans le monde de la moto, il n’y a pas que la puissance qui compte. Une moto légère, maniable, de moyenne cylindrée, pourvue d’une partie cycle simple mais saine saura distribuer de belles sensations tout en n’obligeant pas à avoir un œil bloqué sur le compteur de vitesse. Comme je le précisais au début de cet essai, une moto bien dans l’air du temps.

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