Victoire du rookie Ross Branch dans la 2ème étape, Sam Sunderland prend la tête du classement général
Au deuxième jour, les concurrents commencent à prendre le rythme de la course, mais n’ont pas encore trop souffert. Heureusement, car il fallait avoir l’esprit vif pour cette deuxième étape, qui avait comme particularité une navigation présentée comme plutôt corsée. Et à ce petit jeu, c’est un rookie qui l’emporte!
On change de leader, et Sam Sunderland prend la tête du classement général. Hier, pour la 1ère étape, les 25 meilleurs pilotes du plateau étaient partis dans le sens inverse de leur classement 2019, donnant à Toby Price (KTM #1), vainqueur de l’édition 2019 et victime d’une panne de road-book après seulement 15 kilomètres, la possibilité de se fier aux traces laissées par ses adversaire (lire notre article). Ce matin, retour à la normale, avec un départ dans l’ordre d’arrivée de la veille. Vainqueur de la 1ère étape, il incombait donc au tenant du titre d’ouvrir la route ce matin, une tâche visiblement ardue en terme de navigation. Composée à 95% de terre et de cailloux, cette deuxième étape s’annonçait en effet rapide et plutôt roulante, mais les pièges étaient nombreux. A commencer par le fait qu’il s’agissait d’une étape « Super Marathon » entre Al Wahj et Neom (pas d’assistance et seulement 10 minutes de mécanique autorisées pour les top-pilotes au bivouac), ce qui imposait de préserver le plus possible sa machine, et surtout ses pneus. Pas évident dans un tel sol rocailleux.
Dès le départ, la Honda numéro 12 de Joan Barreda part sur un très gros rythme. L’espagnol, aux capacités qui ne sont plus à démontrer, reste sur sa faim après deux éditions consécutives sans voir l’arrivée. A l’aise sur ce terrain, il bénéficie d’un départ en 7ème position et prend la tête de la spéciale au kilomètre 52. Derrière Toby Price, Ricky Brabeck (Honda #9) et Mathias Walkner (KTM #2) paient le fait de devoir faire la trace et se retrouvent à respectivement 13, 10 et 7 minutes du leader provisoire de l’étape.
Mais au kilomètre 214, c’est la surprise. Une KTM privée devance au chrono le boulet de canon espagnol. A son guidon, Ross Branch (#18), pilote originaire du Botswana qui court son 2ème Dakar, qui prend le large et s’impose avec 1’24 d’avance sur Sam Sunderland (2ème de l’étape), et près de 5 minutes sur Joan Barreda (5ème). Ross Branch, qui avait reçu le titre de « Meilleur Rookie » en 2019, avec une très honorable 13ème place pour sa première participation au Dakar, remporte donc sa 1ère victoire d’étape, mais certainement pas la dernière, au vu de sa démonstration du jour.
De l’avis de Sam Sunderland, « c’était une journée longue et difficile avec la navigation mais aussi le terrain très varié, rapide, lent, technique, avec du sable mou. Il y avait beaucoup de traces dans les canyons, certaines visibles et d’autres moins. L’un dans l’autre ça s’est bien passé, je suis dans le coup. »
C’est le moins que l’on puisse dire, le britannique s’adjugeant de fait la 1ère place du classement général, devant la Husqvarna de Pablo Quintanilla (#5) et la Honda de Kevin Benavides (#7). Sam Sunderland prend la tête de ce Dakar saoudien. Et l’on a trois marques aux trois premières places après deux jours de course, voilà qui laisse augurer d’un spectacle sportif quotidien pour cette 42ème édition.
Du côté des Yamaha, cela semble par contre plus compliqué. Xavier de Soultrait (Yamaha #10), qui pointe à la 9ème place dans cette deuxième étape, explique qu’il y’avait « beaucoup de poussière et de cailloux aujourd’hui », mais qu’il a fait « une bonne navigation ». Il annonce avoir roulé « en sécurité ces premiers jours », et est content que sa moto soit en bon état pour la 2ème partie de l’étape marathon de demain.
Étape « Super Marathon » oblige, une majorité de pilotes aura certainement joué la carte de la prudence sur cette spéciale, faute de pouvoir remédier à une éventuelle chute au bivouac du soir. A partir de demain, mais surtout de la 4ème étape, nul doute que certains abattront leurs cartes pour dévoiler leur jeu.
De son côté, le suisse de cœur Nicolas Brabeck est peu satisfait de sa spéciale et nous la résume ainsi:
« C’était une étape assez courte, presque sans liaison et composée en majorité de pistes. Il y avait peu de vent, et donc beaucoup de poussière, des concurrents devant nous, puis des voitures qui nous ont rattrapés. Certains points de navigation étaient vraiment durs à trouver et imposaient de suivre le road-book avec beaucoup d’attention. J’ai essayé d’assurer au mieux aujourd’hui, car je n’étais pas à l’aise sur la moto. Les settings de la fourche ne me mettaient pas en confiance, et la moto sautait beaucoup de l’avant, j’avais de la peine à garder le contrôle. On va regarder ça de plus près ce soir au bivouac. Au vu de la journée, je suis content de ma position du jour, et il est possible qu’elle évolue encore du fait d’éventuelles pénalités pour les coureurs qui auraient loupé des way-points. »
Il termine cette deuxième étape à la 64ème place, et prend la 62ème place au classement général.
Classement 2ème étape:
- Ross Branch (KTM #18)
- Sam Sunderland (KTM #3) +1’24
- Pablo Quintanilla (Husqvarna #5) +2’21
- Kevin Benavides (Honda #7) +3’40
- Luciano Benavides (KTM #16) +3’44
Puis
65. Nicolas Brabeck (KTM #49) +1h47’33
Classement Général:
- Sam Sunderland (KTM #3)
- Pablo Quintanilla (Husqvarna #5) +1’18
- Kevin Benavides (Honda #7) +1’32
- Matthias Walkner (KTM #2) +2’00
- Ricky Brabec (Honda #9) +4’11
Puis
62. Nicolas Brabeck (KTM #49) +3h06’24
Commentaires6 commentaires
6 commentaires