Giancarlo Morbidelli, vainqueur de GP et immense collectionneur, n’est plus
Giancarlo Morbidelli, créateur de génie italien, s’en est allé à l’âge de 86 ans. Né à Fano, dans la province de Pesaro, cet entrepreneur passionné de moto était devenu célèbre pour ses succès en Grand Prix, remportés par divers pilotes sur des machines construites tout exprès par Morbidelli et divers ingénieurs, dans les années 1970′.
Giancarlo Morbidelli a commencé sa carrière dans une fabrique de meubles. Il n’est pas exagéré de dire que c’était un grand de la mécanique. Il a mis au point l’une des premières machines industrielles pour travailler le bois et a créé sa propre entreprise, qui a fait vivre jusqu’à 300 employés. En parallèle, il n’a jamais renoncé à son amour de la moto, et a prouvé qu’il était possible de faire aussi bien, voire mieux que les teams d’usine (à l’époque).
Des pilotes, et pas n’importe lesquels, ont ainsi remporté des Grand Prix et des titres (en 125, notamment) sur des Morbidelli 2-temps: Angel Nieto, Pierpaolo Bianchi, Mario Lega, et, en 1979, Graziano Rossi, papa de Valentino, qui n’a loupé le titre que de peu.
Morbidelli (qui n’a absolument aucun lien de famille avec l’actuel pilote Franco Morbidelli) a aussi monté pièce après pièce un incroyable musée de la moto (de quelque 3000 m2), qui a compté plus de 350 machines de collection, certaines étant des pièces uniques – par exemple, une Ducati 125 4-cylindre (1965), ou une Benelli 250 4-cylindre à compresseur (1942)! Nous avons pu découvrir ce musée lors d’un tour guidé à moto organisé par l’agence de voyage spécialisée italienne Breakinmoto.
Malheureusement, le musée, privé, a du fermer ses portes l’été dernier, car la famille Morbidelli ne voulait ni ne pouvait plus en financer les coûts, et aucun repreneur n’a été trouvé dans les temps. Une grande partie de la collection a été vendue aux enchères en Angleterre l’automne dernier.
L’entrepreneur et homme de moto ne s’est pas « contenté » de construire des motos de course et d’amasser des modèles historiques, il a même réalisé quatre prototypes d’une moto « moderne » (ou en tout cas en avance sur son temps), dans le début des années 1990′. Il s’agissait d’un tourer exclusif (comprenez très cher) à moteur V8 en V (!) de 850 cm3, avec transmission par cardan et injection. Le premier exemplaire était affublé d’un carénage signé par le designer automobile Pininfarina, qui fut unanimement reconnu comme horrible. Les suivants furent nettement plus dans la tendance gris-souris. La puissance atteignait 120 chevaux dans les derniers exemplaires. Mais le prix de vente, couplé à la réaction au premier design, ont fait que le projet n’a pas trouvé les fonds pour devenir une moto de série.
Le décès de Giancarlo Morbidelli, tout comme le démantèlement de son musée, sont de tristes nouvelles pour tous ceux et celles qui apprécient l’histoire de la moto et les idées originales. Nos pensées vont à sa famille et à ses amis.