La Tracer 700 séduit par son look et bluffe par ses capacités sportives
La nouvelle Tracer 700 est la première « routière sportive » de moyenne cylindrée sur laquelle Yamaha propose son moteur « CP2 » est en conformité avec les normes Euro 5. Son nouveau look plus incisif, l’a rendue encore plus attractive. Et son guidon plus large, sa selle plus confortable ainsi que ses suspensions réglables lui permettent de voyager loin et sereinement avec la poignée des gaz bien ouverte…
Les essais de presse, habituellement organisés au «cordeau», réservent parfois de désagréables surprises. Ainsi en a-t-il été de celui de la nouvelle Tracer 700, à Ténériffe…
Le week-end cauchemardesque qu’ont vécues les Îles Canaries, avec une tempête de sable jamais vue en plus de quatre décennies, a contraint les autorités à fermer tous les aéroports. Corollaire de cette situation: des vols où se trouvaient des journalistes ont été annulés ou détournés. Notre camarade du Tessin, embarqué à Milan, n’est jamais arrivé! Ce fut aussi le cas pour une douzaine de journalistes venus de France, au grand désarroi du staff Yamaha présent à Ténériffe. Le reste du groupe des Suisses avait embarqué très tôt le dimanche matin et a pu passer entre les «grains de sable!» Comme quoi, l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt!
Au départ du test une question brûlait alors toutes les lèvres: comment allait être le «grip» de la route avec toute cette pellicule de sable et ces déchets jonchant les routes, d’ordinaire magnifiques et surtout sinueuses à souhait?
Eh bien, pas si mal! En précisant d’entrée que le choix d’équiper la nouvelle Tracer 700 de pneus Michelin Pilot Road 4 comme première monte s’est révélé fort judicieux.
Cela dit, nous avons pu effectuer le parcours prévu au complet, qui comprenait une majorité de routes étroites et très sinueuses comme celles menant à El Teide, la plus haute montagne (volcan) d’Espagne, où le décor est à couper le souffle et où la géologie des lieux change presque à chaque tournant. Somptueux!
La Tracer 700 c’est d’abord un look moderne et incisif
Avant le départ de notre test, nous nous sommes attardés quelques instants sur le tout nouveau style donné par Yamaha à la Tracer 700, qui n’avait pas bougé depuis son apparition en 2016 (lire notre essai) sur le marché des routières sportives de moyenne cylindrée.
Cette mouture 2020 a changé radicalement d’aspect en adoptant un look beaucoup plus incisif, voire nerveux… Sportif dans tous les cas!
Une ressemblance certaine de la face avant avec celle de la R1 fait beaucoup pour ce nouvel aspect des plus sportifs. Les deux petites lentilles LED comme insérées dans des «box» carrés façon Go Pro affirment le côté moderne.
La Tracer 700 arbore encore un tout nouveau semi-carénage multi-couches, compact et aérodynamique, qui permettra d’obtenir un meilleur confort lors de longs voyages. Vérification faite sur près de 250 kilomètres, la Tracer 700 protège très bien son pilote. Dès les premiers tours de roues effectués lors de notre essai, nous avons pu vérifier l’efficacité de la nouvelle bulle aérodynamique, laquelle peut être manipulée et réglée d’une seule main (la gauche, évidemment!) tout en roulant. Facile!
Elle dispose aussi d’une qualité optique supérieure qui permet de lorgner au travers sans percevoir la moindre déformation. D’une seule main, on l’a dit, la hauteur du pare-brise peut être ajustée de plus de 60 mm afin de réduire les remous dus au vent (il y en avait) et d’améliorer le confort à des vitesses plus élevées.
De plus, les protections pour les mains repensées et magnifiquement dessinées offrent un rempart supplémentaire contre les intempéries, ce qui ne manquera pas d’être apprécié sur les plus longs trajets. A propos de longs trajets, la Tracer 700 et son réservoir de 17 litres permettra d’éviter le stress de la «pompe à essence à trouver», car elle propose une autonomie de près de 400 kilomètres.
Premier CP2 Euro5
Pour cette version 2020 de la Tracer 700, Yamaha a validé pour la première fois son fameux moteur CP2 aux normes Euro 5, sans avoir eu besoin d’augmenter sa cylindrée et tout en conservant sa puissance maximale de 74 chevaux.
Ces normes ont été atteintes grâce à l’adoption d’un nouveau catalyseur, d’une nouvelle sonde Lambda et d’une nouvelle procédure de démarrage afin de garantir l’efficience demandée par Euro 5.
Le côté sportif de la Tracer 700 prédomine
Avec le moteur CP2 et son caractère joueur originel, nous n’avons pas résisté longtemps avant d’emmener la Tracer 700 vers des vitesses pas toujours raisonnables. Il faut dire que notre guide du jour nous y incitait vivement…
A vive allure sur les nombreux «virolets» que compte l’Île de Ténériffe, la maniabilité impressionnante de la Tracer 700 en a d’abord bluffé plus d’un. Elle est dûe en grande partie à son nouveau guidon plus large et aussi à son ergonomie retravaillée qui donne une position légèrement basculée sur l’avant, juste ce qu’il faut pour trouver le bon angle d’attaque.
Et justement, à l’attaque, le CP2 n’en finit pas de délivrer son fort couple dès les premiers régimes. Sur des tracés aussi sinueux que ceux empruntés, les trois premiers rapports suffisent à assurer une grosse banane dès l’arrivée dans le royaume des cols.
Vibrations gênantes ?
Toujours en mode attaque, nous avons constaté que des vibrations dans les mains et dans les pieds surviennent aux alentours des 6500 tr/min. Mais pas de quoi engourdir les membres. Elles existent certes sur le CP2, mais sur la Tracer 700, elles sont encore plus marquées, peut-être à cause du nouveau guidon plus large, ce qui a pour effet de les diffuser plus encore?
En chipotant encore un peu, on trouvera quelque chose à redire concernant le frein arrière de la Tracer 700, que nous avons très souvent sollicité lors des descentes plutôt abruptes. Une remarque non pas sur le freinage lui-même, mais sur l’entrée en action de l’ABS, beaucoup trop intrusif à notre goût.
En revanche, le freinage de l’avant ne souffre d’aucune critique négative. Souvent mis en branle, il s’est montré endurant et facilement dosable.
En résumé, la Tracer 700 version 2020 est devenue certes plus belle et plus moderne, mais elle a aussi accentué son esprit sportif. Et même si elle n’est pas encore équipée de tous les raffinements (arguments de vente) des concurrentes – on pense à un Traction Control, des modes de conduite, un écran TFT –, elle est d’une impériale polyvalence.
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