A la découverte du Supermotard avec Gilles Salvador
A deux heures de distance de Lausanne, il existe une véritable école permettant de s’initier, voire de se perfectionner dans cette discpline qui conjugue glisse sur asphalte comme sur terre avec le pilotage sur circuit. Les cours sont donnés par un maître, plusieurs fois champion de France. Nous avons testé!
Mettre les deux roues de travers et glisser sur le bitume en virage, façon Supermotard, ce n’est pas donné à tout le monde. Ce n’est pas mon collègue Tobias Kloetzli, rédacteur en chef de Moto Sport Schweiz et ancien pilote de Supermotard, qui dira le contraire. Mais ce genre de technique s’apprend, et on peut le faire sans aller trop loin géographiquement parlant, avec l’une des références de cette discipline sportive. J’ai nommé le Français Gilles Salvador, 60 ans, ancien champion d’Europe et de France, qui dirige (entre autres activités) une école dans le département français du Doubs. A Villars-sous-Ecot, pour être précis. Là où se tient l’une des manches du championnat suisse de Supermotard et où l’on bénéficie d’une magnifique piste conçue par le maître lui-même.
Pour y arriver, comptez environ deux heures depuis Lausanne ou un peu plus depuis Genève. On peut choisir un week-end complet ou une seule journée de cours collectif, les dates étant visibles sur le site internet de l’école. Ou demander une offre pour un cours particulier, qui peut avoir lieu en semaine, mais qui est logiquement plus cher. C’est cette dernière option que nous avons choisie. Pour deux personnes, le cours revient à environ 1200 euros, qui comprennent l’enseignement, la mise à disposition du circuit, le prêt des motos, des Husqvarna FS 450, et aucune franchise à payer en cas de casse. Ajoutez encore une assurance RC d’une journée acquise auprès de la FFM (Fédération Française de Motocyclisme), et le compte y est.
Le cours commence par les bases, les techniques de freinage. «Venez, on va voir ça sur le gravier», lance Gilles Salvador après quelques explications toutes simples. Nous le suivons sur nos montures du jour, qui sont incroyablement légères et faciles à manier, et dont le moteur 4-temps n’est pas trop caractériel. Effectivement, il est salutaire de constater que, si l’on utilise les deux freins (il n’y a pas d’ABS), que l’on se positionne juste et que l’on serre bien la moto avec les jambes – et que l’on place les doigts là où il faut sur les commandes – on peut s’arrêter sur un terrain glissant en très peu de mètres. C’est un peu plus compliqué quand il va s’agir de faire déraper la roue arrière sur ledit gravier en ouvrant la poignée des gaz et en tournant la moto. Le sous-signé va finir deux ou trois fois par terre, sans bobo ni à son corps ni à la moto. Seule sa fierté est atteinte.
Une fois que le maître s’est assuré que nous (nous sommes deux) avons bien compris le principe, il nous propose de faire un pause pour souffler et boire de l’eau, et il nous emmène vers le bas du circuit très vallonné et très technique. Une zone plate avec deux bouts droits et deux virages serrés nous attend.
La consigne est d’accélérer jusqu’au bout, de freiner fort mais progressivement des deux freins et de balancer la moto dans le virage avec le corps et le regard. Inévitablement, au bout d’un moment, on entend le pneu arrière qui «siffle», prélude au dérapage attendu. Les Husqvarna sont faciles à contrôler et ne demandent que ça. Gilles Salvador nous fait une petite démonstration, pour nous motiver. A nouveau, l’auteur de ces lignes l’imite sans avoir le même contrôle, applique un peut trop de pression sur la roue arrière, oublie de continuer à regarder la sortie du virage, se focalise à la place sur le bord de la piste et se met à déraper tout droit. Sans chuter. La difficulté est là: il faut tout coordonner et surtout appuyer juste ce qu’il faut sur les freins pour garder les roues en glisse.
Gilles Salvador nous montrera ensuite ce que l’on doit faire lorsque l’on passe du bitume à la terre et réciproquement. Le Supermotard, en tant que discipline, est en effet censé cumuler les compétences de pilotage sur asphalte et en tout-terrain – mais toujours avec des pneus de route.
Puis il nous fait travailler les bonnes trajectoires et les repères de freinage, bien plus tard que ce que l’on imagine de prime abord, sur ce circuit particulier.
Tout au long de la journée, il s’est montré patient, clair dans ses explications, et a toujours placé la sécurité des élèves au premier plan. Lorsqu’il constatait que nous commencions à faire des erreurs de plus en plus grossières, il nous faisait faire une pause. Histoire de ne pas se tétaniser. Mais nous recommandons chaudement, si vous en avez les moyens, de prendre l’option des cours sur deux jours…
Pour plus d’infos, voir le site de la « Salvador School« .
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