Niu NGT, le petit électrique malin à batteries amovibles

Publié le 14 mars 2020 par Jérôme Ducret.

Photos: DR.

Niu

Niu NGT, le petit électrique malin à batteries amovibles

Nous avons testé durant quelques jours le petit scooter chinois, adapté à la ville et pouvant atteindre 70 km/h. La possibilité de détacher ses deux batteries pour les recharger chez soi est un vrai plus. Et la connectivité est au top. Mais il n’y a en revanche pas d’espace de rangement sous la selle.

Il s’appelle le Niu NGT. Enfin il s’appelait, parce que son nouveau nom, c’est le Niu NQiGT. C’est un petit scooter urbain électrique, que nous avons pu essayer durant quelques jours car il nous a gracieusement été prêté par le garage Imperadori Motos à Lausanne.

Ce véhicule électrique a la particularité d’être fourni avec non pas une, mais deux batteries, qui plus est toutes deux amovibles. Ce qui signifie qu’on peut les enlever du scooter, pour aller les recharger au travail ou chez soi, par exemple. Et ça, c’est malin, parce que tout le monde ne dispose pas d’une borne de recharge ni d’un garage pour l’installer. Imaginez-vous en train de laisser descendre un câble électrique de 5 mètres de long par la fenêtre de votre cuisine pour pouvoir atteindre la prise de recharge de votre scooter garé dans la rue, 3 étages plus bas…

L’autre point saillant de ce deux-roues d’origine chinoise est son design visuel, très soigné et original. On aime ou pas, mais la plupart des passants rencontrés s’arrêtent un moment pour contempler notre exemplaire noir recouvert de bandes rouges, façon sport. Et pas seulement parce qu’il est écrit en gros autocollants rouges les mots « test » et « véhicule » sur notre scooter d’essai.

Le grand phare annulaire à LED à l’avant fait aussi son effet. Un quidam nous a même dit que notre Niu (c’est le nom de la marque, au cas où vous n’auriez pas compris) avait un petit air de Mini Cooper… on le laisse seul juge.

Phare circulaire
Le phare à LED circulaire, signature du Niu NGT.

Sinon, c’est un petit scooter agile typique, avec des roues de 12 pouces de diamètre, qui privilégient la maniabilité sur la stabilité et le confort. Avec des suspensions basiques mais efficaces: fourche téléscopique à l’avant, non ajustable, et deux amortisseurs à l’arrière, réglables en précharge sur cinq crans (avec un outil). La selle est raisonnablement haute (790 mm du sol, on pose les deux pieds à terre quand on mesure 1m70) et est bien rembourrée, il y a un plancher plat entre le pilote et le guidon, guidon qui est facile à attraper, et assez large pour bien naviguer dans les pièges de la circulation à l’heure de pointe. Avec deux rétroviseurs ronds juste assez haut pour ne pas entrer en conflit avec ceux des voitures, et pas très grands mais largement suffisants. Et puis il n’y a pour ainsi dire aucune vibration, donc la vision est parfaite en toutes circonstances.

Le moteur du Niu NGT est placé dans le moyeu de roue arrière. Il en occupe toute la surface, et entraîne donc directement… la roue arrière. On a à disposition 3 kW de puissance nominale, ce qui n’est pas énorme, mais par contre le couple (la force exercée sur la roue arrière) est conséquent. La poignée d’accélération est plus ou moins vive selon le mode de pilotage électronique choisi (grâce à un gros bouton sur la partie droite du guidon) par le conducteur. On a « Sport », qui permet d’atteindre la vitesse mirobolante de 70 km/h. Et Dynamic et E-Save, qui sont limités à 45 km/h environ. Le dernier de ces deux est celui qui épargnera plus la charge des batteries du Niu, bien sûr.

moteur électrique
Le moteur électrique Bosch est placé dans la roue arrière. Comme il n’y a plus de transmission, on voit bien le bras oscillant.

Le constructeur affirme sur son site que l’autonomie peut atteindre 130-140 km sans que l’on doive recharger la ou les batteries, probablement dans le mode Dynamic. Mais l’information va un cran plus loin: un petit calculateur en ligne permet de varier les paramètres. On peut sélectionner l’un des trois modes, la charge sur le scooter (50, 70 ou 90 kg, conducteur compris), et la température extérieure (o degrés, ou 25 degrés). Ainsi, en E-Save, avec 70 kg et 25 degrés, on nous annonce 170 km. En mode Dynamic, avec une charge de 90 kg et 25 degrés, on a 113 km. Ce qui est déjà bien au vu de la capacité des batteries. Et si l’on roule en Sport avec la même charge et la même température, on devrait avoir 87 km, ou, par une température de zéro degré, 7 de moins.

Dans notre expérience, nous avons constaté que ces chiffres sont réalistes. Ils sont même parfois un peu pessimistes. On peut compter sur une autonomie moyenne, en usage urbain et péri-urbain, d’une centaine de kilomètres, par des températures oscillant entre 6 et 13 degrés, et avec un conducteur dont le poids dépasse les 80 kg.

Tableau de bord LCD
Le tableau de bord du Niu NGT. IL y a des reflets, mais tout est à peu près lisible.

Il faut dire que, pour quelqu’un qui veut rouler avec le flux des voitures, les deux modes Dynamic et E-Save n’ont de sens que vraiment tout au centre de la ville, quand on avance par petits bonds entre deux feux ou stops ou passages pour piétons ou d’une grappe d’autos « embouteillées » à la suivante. Dans toutes les autres situations, on préférera le mode Sport.

L’accélération est vive dans ce mode, parfois un rien brusque. C’est la conséquence de la propulsion électrique et de la transmission directe de chez directe. Ce n’est pas dangereux, même si la route est mouillé ou sale. Mais ce n’est pas toujours extra-fluide. Bien sûr, des motos ou des scooters électriques nettement plus chers et plus gros font mieux sur ce point. Mais le Niu NGT coûte juste un peu plus de 5400 francs et son poids mini de 115 kg permet de tout bien garder sous contrôle.

Roue avant Niu
La roue avant est mordue par un étrier à trois pistons.

Les suspensions sont passables. Un peu sèches en tant que telles, mais elles font le job. Et le cadre en tubes d’acier est costaud et bien assez rigide. Les petites roues et les pneus d’origine asiatique filtrent peu les bosses (la selle fait mieux), mais tiennent la route. Le freinage est confié à deux disques (en tout), actionnés par des leviers manuels, comme sur n’importe quel scooter. Il est combiné arrière-avant. Pas d’ABS. Si on tire fort le levier arrière, on entend assez facilement le pneu qui siffle, puis, si l’on fait un freinage d’urgence, qui peut se mettre à glisser. Ce n’est pas dangereux, mais c’est moins rassurant qu’avec un ABS. Et si on freine sec de l’arrière sur l’angle, il peut se passer des choses désagréables. Cela dit, les vitesses atteintes, faibles, le poids contenu et le cadre rigide limitent bien le risque.

Il est agréable d’avoir un peu d’espace pour les pieds et les genoux, voire pour un cabas (il y a un crochet), entre la pointe de la selle et le bouclier avant. On apprécie aussi d’avoir à disposition une prise de recharge USB devant soi. La protection offerte contre les éléments par le Niu NGT, sans pare-brise, est passable, voire bonne au niveau des jambes, le tablier étant plutôt large. Il est aussi plaisant d’avoir une béquille centrale et une latérale, et des clignotants à rappel automatique. On peut même les configurer et choisir le bruit qu’ils font. Par contre, le tempomat fourni n’a pas beaucoup de sens au vu de l’usage que l’on fera majoritairement de ce scooter.

Guidon Niu
Le comodo droite, avec son grand bouton basculeur pour sélectionner le mode de pilotage, et le contacteur vert.

Le scooter est doté d’un grand tableau de bord à cristaux liquides dont les indications sont lisibles même quand les reflets du soleil brouillent sa surface. La luminosité s’adapte automatiquement aux conditions externes. On a les informations nécessaires, y compris l’heure, l’état de charge, et le degré de freinage régénératif (qui redonne un peu d’électricité dans les batteries) appliqué par le moteur dans les modes Dynamic et E-Save.

Le Niu NGT est équipé d’un GPS et d’un module Bluetooth, ce qui permet de faire plein de choses en passant par l’application pour smartphone de Niu. La première consiste à s’enregistrer en tant que client auprès du constructeur, en faisant lire au smartphone le QR code placé sur le tablier du scooter. Ensuite, on pourra savoir où se trouve le scooter en temps réel, connaître l’état de charge de la batterie, à distance, etc. Nous n’avons pas trouvé comment, durant le cours laps de temps qu’a duré notre essai, relier le scooter, qui avait déjà été jumelé avec l’iPhone du garagiste, sur le nôtre, d’iPhone. C’est certainement possible, mais pas extrêmement intuitif. Autrement nous l’aurions trouvé en cinq minutes lorsque le garagiste, qui avait des clients qui l’attendaient, nous a confié le véhicule.

Application Niu
L’appli smartphone de Niu.

Et pour en venir aux batteries du Niu NGT, c’est un jeu d’enfant de les déconnecter, de les porter chez soi et de les recharger. Comptez entre 3 et 4 heures pour en recharger une à 100%, via une prise de courant domestique normale (220 V). Le chargeur est volumineux et lourd, mais il est muni d’une poignée. Et on peut recharger les batteries en tandem grâce à un adaptateur fourni à l’achat du scooter. Pas de charge rapide de type 2 possible, ni bien sûr de type 3 sur courant continu. Pour le prix, c’est normal.

batterie Niu
La batterie numéro un, sous la selle…
batterie Niu
… et la batterie numéro deux, dans le plancher.
batterie Niu
Les deux batteries sont amovibles et rechargeables chez soi ou au travail sur une simple prise électrique.

Le revers de la médaille au fait d’avoir deux batteries est qu’il n’y a pas d’espace utilisable sous la selle. Ou alors juste pour glisser des habits de pluie chiffonables et un document. On a sinon encore un vide-poche dans le bouclier avant, dans lequel on peut glisser un gros smartphone, mais il n’est pas fermé.

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