Norton racheté par le géant indien TVS
Après la mise en faillite en janvier dernier de la société britannique pour défaut de liquidités, l’administrateur BDO a fait tout son possible pour dénicher un repreneur. La manoeuvre a abouti à un accord de reprise signé par le géant de la moto et du scooter, numéro deux indien. La production de Norton devrait pouvoir continuer. Mais la question n’est pas résolue de savoir qui a les droits de produire les moteurs bicylindres des Commandos (modernes).
La deuxième marque britannique historique (après Triumph) Norton traverse un moment difficile. Après une mise en faillite en janvier pour cause de dettes impayées en trop grande quantité, la dernière nouvelle vient de tomber: Norton racheté! Ce qui est peut-être une bonne nouvelle, car cela pourrait permettre de sauvegarder des emplois dans la firme anglaise et de relancer la production et le développement…
Cette nouvelle a été communiquée par la société mandatée pour administrer Norton durant la période de dépôt de bilan. Les procédures varient d’un pays à l’autre, mais le principe est toujours le même: un acteur extérieur gère la compagnie, prend le contrôle sur ses avoirs, et cherche un moyen pour payer les créanciers, selon un ordre de priorité. Le meilleur moyen, quand il est faisable, c’est bien sûr de trouver une entité qui rachète la société et continue la production, ce qui amène des liquidités.
Aux dernières nouvelles, les dettes de Norton, en comptant les fonds de pension, s’éléveraient à quelque 28 millions de livres Sterling. Et il n’est pas garanti que les clients qui ont livré un acompte pour une nouvelle moto la reçoivent, ni ne soient remboursés. Selon l’agence de presse Reuters, le montant total de la transaction de rachat serait de 16 millions de livres (environ 19 millions de francs).
Ici, le racheteur n’est pas n’importe qui. TVS est le numéro trois sur le marché indien du deux-roues motorisé, derrière Hero et Honda, et devant le rival historique Bajaj. Les chiffres donnent le tournis: TVS a une capacité productive de 4 millions d’exemplaires (seulement dans le domaine des deux-roues), et la firme a écoulé environ 2 millions d’unités en 2019, une année où les ventes ont chuté de 10%.
Mais ce géant indien, qui s’est spécialisé dans les motos de petite cylindrée, est encore peu connu en dehors de l’Inde, et plus généralement en dehors de l’Asie. En Europe, il est apparu dans les radars des motocyclistes en 2016, en produisant pour BMW Motorrad les « petites » BMW, d’abord la naked G 310 R (lire notre test), puis le trail G 310 GS.
Norton racheté, cela devrait permettre à TVS de prendre mieux pied dans un marché plus premium, avec en ligne de mire des produits de plus grande cylindrée. Les motos Norton modernes sont en effet toutes dans cette catégorie, qu’il s’agisse des twins à refroidissement par air, la série des 961, ou des V4 hypersport. Ou encore des futures Atlas bicylindres à refroidissement liquide (lire notre article), dont aucun exemplaire de série n’a encore pu être livré.
Un point reste encore à clarifier pour ce qui est de la production: l’ex-boss de Norton, Stuart Garner (qui a disparu de la vie publique et n’a voulu répondre à aucune demande de clarification de la part de journalistes anglais ou d’ailleurs), a vendu avant la faillite les droits sur la production des moteurs de la série 961. A une firme chinoise, Jinlang. Firme qui réalise des composants et des moteurs notamment pour le géant chinois Zhongsheng.