La MT-07 DT, ou le retour de Yamaha en Flat Track
Cela fait maintenant un peu plus d’une année que la marque japonaise est revenue sur les ovales de terre au plus haut niveau de la compétition. Avec notamment une victoire en 2019 lors d’une course en catégorie Big Twin. Et une saison 2020 prometteuse, mais qui n’a pas encore pu commencer.
C’est une machine qui à première vue n’a rien de commun avec une moto de Flat Track. Mais la Yamaha MT-07, une routière sans carénage abordable et fun, a connu depuis son arrivée sur le lancement de nombreuses métamorphoses, et l’une d’elles, la MT-07 DT, pourrait bien signer le retour au premier plan dans cette discipline d’origine américaine de la firme japonaise.
Le retour, parce que Yamaha a joué un rôle dans cette discipline aux USA en gros de la fin des années 1960′ jusqu’au début des années 1980′, puis a laissé le champ à Harley-Davidson, la seule marque qui a participé à ce sport depuis ses débuts, dans l’entre-deux-guerres (1932). Aujourd’hui, d’autres noms sont eux aussi revenus sur les ovales de terre, au premier chef Indian, le rival historique de Harley.
Mais pour revenir à Yamaha, l’histoire s’est remise en mouvement du côté de Yamaha Motors US (YMUS) plus ou moins en 2015. D’une part le représentant américain de la marque japonaise a montré à une expo moto un prototype baptisé DT-07 qui reprenait la base de la MT-07 et en faisait un Dirt Tracker contemporain, dans une belle livrée jaune dédiée à Kenny Roberts, un des pilotes US fétiche de Yamaha qui s’est notamment illustré dans cette discipline. Et de l’autre une demande est apparue de la part de compétiteurs pour utiliser le moteur de la MT-07 dans le championnat de Flat Track national, dans des parties-cycles ad hoc. Le programme de Dirt Track était alors sur le point de disparaître complètement chez Yamaha. Mais un ingénieur de la filiale US, lui-même ancien pilote de Flat, a mené à bien un projet visant à construire une MT-07 faite pour le Dirt Track américain.
Et ce projet a pu s’assurer de la collaboration et du soutien d’une équipe privée, le team Estenson. Du nom du businessman Tim Estenson, propriétaire d’une compagnie de transport par camion, qui a mis un pied dans le monde du Flat Track en 2016 en aidant un pilote américain à remporter quelques courses dans la catégorie des Twins. Puis en 2017 il a engagé un team de deux pilotes, en Twins (bicylindres) et en Singles (monocylindres). Le titre leur est revenu dans la seconde de ces deux catégories, avec le pilote Kolby Carlile.
Tim Estenson était attaché à la marque Yamaha. Un accord a été conclu avec YMUS, pour développer la moto créée sur la base de la MT-07. Pour travailler sur le châssis, ils ont bénéficié de l’apport du spécialiste ès-customisation Jeff Palhegyi.
Un podium a suivi, signé Jake Johnson, lors de la première course de la saison, à Daytona. Et une victoire décrochée par un autre pilote très connu, JD Beach, aussi assez tôt au début de cette même saison. Mais la mise au point d’une moto compétitive pour le championnat américain n’est pas une mince affaire. Ce dernier comporte en effet des circuits très différents: cela va du Short Track au circuit d’un mile (unité de mesure anglo-saxonne, un peu plus d’un kilomètre et demi), en passant par le demi mile et même le TT, qui offre des virages aussi à gauche et toutes sortes de petits plus.
La saison 2020 n’a pas encore pu débuter aux Etats-Unis, en raison du Covid-19, bien sûr. Mais les pilotes ont pu faire quelques essais et ont senti les améliorations. « Il est plus facile de faire tourner la moto, et plus facile de la faire faire ce qu’on veut, commente Beach. Cela devrait nous permettre d’aller chercher la limite un peu plus loin. Et nous devrions plus facilement changer des choses les jours où cela n’ira pas comme nous le voulons. »