Le scrambler Hero 125, haut, maniable et attachant
Le Hero n’est que l’une des propositions de la marque belge Bullit pour aborder l’univers moto. Mais une proposition originale, idéale pour les pilotes qui ne sont pas courts sur pattes, et qui est capable de sortir du bitume. Mais qui est vraiment peu discrète! Ses frères et soeurs de gamme sont moins bruyants.
Elle ne peut pas passer inaperçue, la Hero 125. C’est absolument impossible. Si on ne la remarque pas du fait de son joli coloris « Racing » blanc, rouge et bleu – déjà ça, c’est difficile – on l’entend immanquablement. La faute probablement à son pot d’échappement du genre Supertrapp (mais qui n’est bien sûr pas un vrai Supertrapp), et à la démultiplication particulièrement courte des 4 premiers rapports de la boîte. Comme c’est une 125, on est tout le temps en train de changer de rapport, d’ouvrir grand les gaz, de changer de rapport, de fermer les gaz, etc.
Il n’y a pas que les coloris, il y a la silhouette absolument unique pour cette catégorie de moto. C’est un petit scrambler. Petit d’ailleurs seulement par la cylindrée, avec sa longue fourche et sa selle à 860 mm du sol. Et très maniable et léger (environ 120 kg à sec). Et c’est l’une des motos les plus marquantes jusqu’ici et les plus originales de la petite et jeune marque belge Bullit, moto que nous avons pu tester à loisir en Suisse, par tous les temps, durant une bonne semaine.
On l’a dit, elle est haute, pas autant qu’une enduro, mais c’est pas loin. Pour un ou une débutante peu élancé ou élancée, il faudra un peu d’habitude avant de se sentir à l’aise, même si la Hero 125 est aussi fine et facilite de ce point de vue la mise à terre des pieds du ou de la pilote. Heureusement, son poids peu important permet de la pousser et de la tirer avec une grande facilité sans l’aide du moteur.
C’est l’occasion d’admirer son petit phare avant arrondi entouré d’un capot fin et bien réalisé, de même que ses jantes à rayons dorés, ses pneus à crampons, à mi-chemin (ou même aux deux-tiers) de véritables gommes tout-terrain, le pot d’échappement court et relevé sur le côté droit, qui se termine par une rondelle, et la fourche télescopique (inversée s’il vous plaît!) avec un beau disque de frein bien aéré… et plein d’autres détails. Comme la selle à boudins noire, les mini clignotants et les deux fines poignées de maintien pour un éventuel passager. Sans oublier non plus les câbles de frein, en acier tressé à l’avant, ni la plaque arrondie sur le flanc droit qui déclame le nom de la moto.
A côté de tout cela, le tableau de bord résolument rétro fait aussi résolument bas de gamme. Il se compose d’un compteur de vitesse avec aiguille et d’un totalisateur kilométrique mécanique à rouleau. Il y a aussi quelques témoins lumineux et c’est tout. Il faut bien expliquer le prix bas, juste un peu plus de 3600 francs, ce qui est remarquable pour ce look et cette suspension avant.
Il est vrai que le fait que ce modèle, comme les autres Bullit, soit fabriqué en Chine selon les spécifications de la marque, et que le moteur soit à l’origine un monocylindre refroidi par air fabriqué sous licence Suzuki en fournit une autre, d’explication. Bullit lui a ajouté l’injection électronique et la ligne d’échappement dont on a déjà parlé.
Côté puissance, on est en dessous du maximum légal de 15 chevaux. Et avec ces premiers rapports courts, la vitesse de de pointe n’est pas fulgurante. Au plat, on peut espérer 100-105 km/h, en montée c’est plus 80 km/h. Et en descente on ne va pas beaucoup plus vite. Mais ça accélère tout de même bien dès les mi-régimes (estimés parce qu’il n’y a pas de compte-tours). Et le sélecteur est précis et léger. Le levier d’embrayage, par contre, est de prime abord difficile à moduler et à doser. C’est embrayé ou débrayé, on-off. Petite curiosité: le démarreur ne fonctionne que si l’on tire le levier d’embrayage. C’est en fait typique de Suzuki, et on le retrouve encore aujourd’hui sur les Suzuki modernes!
L’autre trait caractéristique en roulant vient sans le moindre doute du profil des pneus. Ils sont à crampons, mais relativement larges pour la taille de la moto. En amorçant un virage, en penchant la moto, vous avez la bizarre impression que la roue avant « tombe » sur la tranche. Puis elle se pose là où elle est est la sensation disparaît. Il faut aussi prendre l’habitude d’accompagner le mouvement avec le reste du corps. La direction pivote en effet avec très peu d’effort et toute la géométrie de la moto met l’accent sur la maniabilité.
La course relativement longue des suspensions avant ne veut pas dire que ça plonge à tout va et fait le cheval à bascule. C’est plutôt du genre contrôlé et sobre. On peut changer l’amortissement avec un outil, mais c’est déjà bien comme c’est à l’avant. A l’arrière, l’amortisseur est assez court dans sa course pour la hauteur de la Hero 125. On gagner du débattement grâce à la position et à la longueur du bras oscillant, qui fait levier. Mais le ressort est bien rigide et fermé et comme la selle est assez fine en définitive on sent bien (trop?) les bosses à l’arrière.
Mais encore une fois, à ce prix-là, on a un bon morceau de moto dans les mains et on se satisfait sans problème des quelques particularités de la Hero 125 qui la distinguent de tout le reste de la production.
J’allais encore vous parler du système de freinage. Qui est largement suffisant pour le poids la machine et pour sa puissance. Le frein antérieur, en particulier, a de la force et est bien dosable. Mais pas beaucoup de mordant, ce qui colle bien à ce type de moto. Le bon point: quand on tire le levier, même en virage, la fourche plonge peu et la moto ne se redresse pas de manière exagérée. Le freinage est combiné avant-arrière, il n’y a pas d’ABS – ce n’est pas obligatoire pour une 125. Cela autorise de petites glisses du pneu arrière qui peuvent s’avérer utiles sur les chemins. Bon, l’action de l’étrier postérieur est très mesurée et ne risque pas de vous mettre en crise.
Une dernière bonne nouvelle, c’est la très faible consommation de ce monocylindre: environ 3,2, 3,5 l/100 km. De quoi allégrement faire 400 km avec un plein.
Nous avons aussi brièvement testé une Bullit Hunt S 125, qui est plus classique dans son look et sa géométrie. Et qui démontre que le petit moteur monocylindre ex-Suzuki GN 125 peut être discret! Pour en savoir plus sur la gamme, vous pouvez consulter le site de l’importateur suisse, bullimoto.ch (qui ne renseigne pas encore de manière exhaustive sur tous les modèles disponibles en Suisse), ou celui de Bullit.
Bullit est jusqu’ici représentée en Suisse par une dizaine de garages et atelier, dont la moitié environ se trouvent en Suisse romande (notamment nos deux partenaires de l’annuaire des professionnels, Rideshaper à Lausanne et Rock & Road à Genève).