Robin Mulhauser et Moto Ain à nouveau champions
Le final de la saison 2019-2020, sur le circuit portugais d’Estoril, a vu la victoire de l’équipe officielle Yamaha, le YART, au terme de 12 heures de suspens. Le team F.C.C. TSR Honda France est deuxième, devant le team privé Wojczik (Yamaha). Le SERT (Suzuki), en décrochant la 4ème place, s’assure la couronne mondiale. Et le team français Moto Ain, avec le Suisse Robin Mulhauser, décroche pour la seconde fois la coupe en catégorie Superstock. Le Vaudois Sébastien Suchet et le Maco Racing Team finissent 16ème.
La saison 2019-2020 du championnat mondial d’Endurance moto se conclut en fanfare pour Robin Mulhauser et Moto Ain. Le Suisse et son team français sont allés jusqu’au bout de la course des 12 heures d’Estoril, au Portugal, qui était la dernière de la saison et qui s’est rajoutée au calendrier un peu au dernier moment, après le chamboulement de ce dernier par la crise pandémique mondiale et l’annulation de la finale japonaise à Suzuka.
Moto Ain, avec les pilotes Mulhauser, Roberto « Roby » Rolfo et Ugo Clere, avait déjà remporté la coupe mondiale 2018-2019 dans sa catégorie, le Superstock (SST). En décrochant une sixième place (classement scratch combiné mélangeant les deux catégories EWC et SST) au Bol d’Or en 2019, puis une quatrième aux 8h de Sepang à la fin de cette même année 2019, et enfin une dixième position aux 24 heures du Mans en 2020 (lire notre compte-rendu), ils étaient bien partis pour finir la nouvelle saison avec une nouvelle coupe.
Le team de Robin Mulhauser a de fait géré de main de maître ces douze heures d’Estoril, d’abord en se qualifiant au 10ème rang, largement devant leur plus proche concurrent (le team No Limits, numéro 44) puis en réalisant un bon départ. Ils vont très vite faire preuve d’un rythme constant et se maintenir entre la sixième et la huitième place.
La tête de la course a d’abord été prise par l’équipe officielle BMW Motorrad, numéro 37, avec Markus Reiterberger en pleine forme pour les premiers tours. Marvin Fritz, sur la Yamaha du YART qui avair décroché la pole, a complètement loupé son départ, probablement en raison d’un petit problème technique: il n’arrivait pas à démarrer sa R1! Il a tout fait ensuite pour remonter les rangs et mettre la moto numéro 7 dans le top 3.
Chez BMW, au changement de pilote, Peter Hickman, héros du Tourist Trophy, a chuté et son équipe, qui avait encore la perspective de gagner cette course, a dégringolé dans les classements. Même chose pour Louis Rossi au guidon de la Ducati du team ERC, semble-t-il à cause d’une crevaison du pneu avant. Mais la Panigale V4R était trop abîmée pour repartir, contrairement à la BMW.
Devant, Fritz a glissé sa R1 devant la Fireblade RR-R de Mike di Meglio pour s’emparer de la tête de la course. Les heures qui ont suivi jusqu’au soir furent un duel constant entre ces deux équipes pour la victoire. Le Suzuki Endurance Racing Team (SERT), en tête du classement mondial général avant ces 12 heures d’Estoril, jouait la prudence en se maintenant dans les 4 premiers. Après deux heures, et au vu de la situation, il leur suffisait de finir dans le top 5 pour empocher un 15ème (!) titre.
Quand au Webike Kawasaki Trickstar (numéro 1), ils étaient à ce moment en bagarre avec le SERT.
Le Bolliger Team Switzerland (numéro 8) a connu des déboires dans les premières heures de l’épreuve, avec Pellijeff chutant deux fois de suite, puis, un peu plus tard, Walraven devant rentrer au stand à cause d’un gros souci technique qui a fait que l’équipe suisse, sous la nouvelle direction du fils du patriarche « Hämpu » Bolliger, Kevin, a été contrainte d’abandonner au bout de la quatrième heure.
Un deuxième Suisse, le Vaudois Sébastien Suchet, dont le team Tati français ne participait pas aux 12 heures d’Estoril, se trouvait sur une Yamaha (numéro 14) au sein de l’équipe tchèque Maco. Parti de la 11ème place sur la ligne de départ, ils ont assez vite souffert de pannes électroniques qui les ont forcé à rentrer au stand. Le temps qu’ils comprennent ce qui se passe, ils avaient perdu plus de 10 places. Ils avaient le rythme nécessaire pour remonter et pointaient au 15ème rang après 10 heures. Mais une chute d’un coéquipier de Suchet à 10 minutes de l’arrivée leur a fait perdre un nouveau rang.
Robin Mulhauser et Moto Ain, par contre, n’ont connu aucun problème sérieux. Ils ont finalement été repassé par la BMW numéro 37, et se sont adjugé à la nuit tombée la huitième place. Là aussi, largement suffisant pour décrocher déjà après 8 heures leur deuxième titre SST, pour la plus grande joie du Suisse et de ses coéquipier Rolfo et Clere. Ils ont d’ailleurs improvisé un ravitaillement fait entièrement par les trois pilotes sous les rires des mécanos à quelques tours de l’arrivée, histoire de détendre l’atmosphère!
En catégorie EWC et au classement scratch, c’est le YART qui a gagné la partie d’échec qui l’opposait au F.C.C. TSR, Marvin Fritz passant le cap des 12 heures et la ligne d’arrivée en premier, devant Mike di Meglio. Le SRC Kawasaki avait alors perdu ses chances de podium et de victoire en raison d’une chaîne cassée.
Le team indépendant (EWC) polonais Wojcik (Yamaha), numéro 333, a fait une course superlative qui lui a permis, grâce notamment au pilote Gino Rea, d’obtenir la troisième place du podium. Devant le SERT, qui n’a pas voulu tenter le diable et a connu une « alerte » technique sous la forme d’un problème d’axe de sélecteur.
L’équipe Suzuki a pu fêter sa seizième couronne mondiale, la première depuis 2016, et la première aussi sous la houlette de son nouveau directeur Romain Saulnier. Avec sa victoire au Portugal, le YART remporte la deuxième place, devant le F.C.C. TSR Honda.