La Ducati Multistrada V4 se dévoile enfin, avec une version S bardée de technologie
Avec une Multistrada propulsée par un moteur V4 de 170 cv, Ducati repousse encore les limites de la catégorie des maxi-trails. Une moto qui se veut destinée avant tout au voyage (rapide) sur route, mais ne rechigne pas pour autant à quelques escapades off-road.
Après avoir savamment distillé les informations sur sa nouvelle Multistrada, en dévoilant d’abord une partie de sa technologie, puis son moteur V4, Ducati nous présente – enfin – la moto dans son ensemble. Un trail routier qui se veut performant et polyvalent, mais confortable et efficace, et qui ambitionne de devenir le maître-étalon de la catégorie.
La Multistrada V4 se décline donc en 3 versions: une V4 « standard », une V4S ainsi qu’une V4S Sport.
Visuellement, la moto impressionne par sa finesse, par rapport à la Multistrada 1260. Les deux plaques latérales en alu, le long du réservoir de 22 litres, intègrent les clignotants et contribuent à cette impression de compacité. Toute la partie arrière est également très fine, avec un silencieux remontant assez haut, ce qui lui donne un petit côté « Rallye », surtout équipée de pneus typés « terrain ».
Les fentes d’aération latérales ne sont pas là uniquement pour des questions de design: l’aérodynamique a été travaillée en soufflerie, pour une protection optimale comme pour une réduction du bruit autour du pilote. La bulle (toujours réglable d’une seule main), ainsi que les deux petits déflecteurs positionnés de part et d’autre sont également le résultat de cette étude.
L’ensemble du pare-brise peut toutefois donner l’impression de pièces qui auraient rajoutées maladroitement, et cassant un peu la fluidité de la partie supérieure. L’avant est cependant assez élancé et caractéristique de la lignée Multistrada, avec cette fois-ci un brin de dynamisme supplémentaire. Les phares avant, dotés du système DRL (sur la V4S et la V4S Sport) inspiré de la Panigale, contribuent à lui donner un aspect « Sport » assez prononcé.
Le moteur est donc le V4 Granturismo, spécialement conçu pour une utilisation plus « routière » que ses sœurs Streetfighter V4 et Panigale V4. Ce nouveau bloc, qui troque sa distribution desmodromique pour un classique rappel des soupapes par ressorts, est nettement plus compact que le V2 Testastretta de la 1260, avec 85 mm de moins en longueur, 95 mm de moins en hauteur et seulement 20 mm de plus en largeur. Un encombrement plus faible qui lui permet d’ailleurs de gagner 1200 grammes sur la balance (il ne pèse que 66,7 kg).
D’une cylindrée de 1158 cm3, il délivre une puissance de 170 ch à 10500 tr/min et un couple maximal de 125 Nm à 8750 tr/min. Ce moteur ne nécessite des entretiens que tous les 15000 kilomètres (vidange de l’huile moteur), tandis que le contrôle (où le réglage si besoin) du jeu aux soupapes passe à 60000 kilomètres, un record. La boîte de vitesse a été spécialement travaillée avec un premier rapport court, pour offrir la meilleure souplesse possible. A noter que les cylindres arrières sont désactivés au ralenti après un certain laps de temps (à un feu par exemple), afin d’éviter au moteur de trop monter en température et d’abaisser la consommation. Une fonctionnalité déjà présente sur la Streefighter V4 et la Panigale V4.
Le cadre, monocoque, est en aluminium, avec un sous-cadre en tubes d’acier, et un double bras oscillant en alu. Fini, donc, le superbe monobras de la 1260 et la vue dégagée sur la roue arrière qui en découlait.
La roue avant est en 19″ (et plus de 17″), et la moto sera chaussée Pirelli Scorpion Trail II en sortie d’usine. Les débattements, avec 170 mm à l’avant et 180 mm à l’arrière, devraient offrir un bon compromis entre la route et la piste (caillouteuse, il va de soi). La hauteur de selle est réglable (on espère sans outils) à 840 où 860 mm. Des selles basses (810 mm) ou hautes (875 mm) sont disponibles en option.
La moto pèse 215 kg (à sec) pour la V4, soit exactement le même poids que la 1260 S « Grand Tour », que nous venons de tester sur 1500 kilomètres. Avec un moteur plus puissant, et surtout placé plus près du sol, le cocktail promet d’être explosif. Pour la V4S, le poids s’établit à 218 kg, alors que la V4S Sport comptabilise un kilo de moins (217 kg).
Ducati Multistrada V4
La V4 (en version de base, dirons-nous) est donc la porte d’entrée dans le monde des Multistrada V4. Le tarif est symboliquement placé sous la barre des 20000 francs (19900 francs pour être précis), mais il vous faudra faire l’impasse sur l’essentiel de la technologie embarquée, dont les suspensions semi-actives Ducati Skyhook Suspension (DSS). L’écran est un TFT couleur de 5″, contre 6,5″ sur la V4S, et ne gère pas la navigation. Il faudra se contenter du classique Ducati Media System (DMS).
Les feux sont à LED, mais n’intègrent pas la fonction DCL (feux de virage). L’ABS de virage, le Ducati Traction Control (DTC) et Ducati Wheelie Control (DWC) sont par contre de série. Sur cette version V4, les suspensions sont confiées à une fourche inversée Marzocchi de 50 mm et à un mono-amortisseur à réglage déporté. Le freinage est confié à des disque de 320mm et à des étriers de freins à fixation radiale Brembo à l’avant, et à un simple disque de 265 mm pincé par un étrier deux pistons à l’arrière. La V4 est disponible uniquement en rouge, avec des jantes à bâtons noires.
Ducati Multistrada V4S
La V4S reprend donc les équipements de la V4 (ABS de virage, contrôle de traction et anti-wheeling) et rajoute les suspensions semi-actives DSS, lesquelles intègrent pour la première fois une fonction baptisée « Auto-leveling », qui reconnaît la charge sur la moto et adapte automatiquement le réglage des suspensions en conséquence – comme chez BMW. Le freinage avant est ici confié à des disque de 330 mm (+10 mm par rapport à la V4) et à des étriers de freins à fixation radiale Stylema (toujours chez Brembo), le top du top chez l’équipementier italien. Pour un meilleur feeling et une plus grande endurance, certainement.
Les feux de virage DCL et l’aide au démarrage en côte (VHC) sont de série également, comme le shifter up&down, le système Keyless et le régulateur de vitesse ajustable. Le tableau de bord TFT passe donc à 6,5″ de diamètre et offre une connectivité maximale, par bluetooth et wifi. Il permet notamment d’afficher la carte du système du smartphone directement sur l’écran. Un smartphone qui pourra d’ailleurs prendre place directement dans un compartiment situé sur l’avant du réservoir, avec un port USB pour le recharger.
Cette version S est disponible en rouge ou en gris, avec des jantes noires et rouges où, en option, des jantes à rayons. Pour un tarif qui commence à 22590 francs.
En option également, les poignées et selles peuvent devenir chauffantes, et les roues peuvent se doter de capteurs de pression. Les radars avant et arrière, qui permettent d’utiliser le régulateur de vitesse adaptatif (ACC) et la détection d’angle mort (BSD), semblent également en option.
Ducati Multistrada V4S Sport
Une troisième version, baptisée « V4S Sport », est également proposée. Il s’agit d’une V4S, avec un coloris spécifique unique et le pack « Performance », composé d’un échappement Akrapovic et d’un garde-boue avant en carbone. Contrairement à la variante Pikes Peak de la 1260, elle a donc les suspensions actives. La V4S Sport est disponible dès 24490 francs.
Pas de version Pikes Peak au programme, ni même de version Enduro. Pour l’instant en tout cas. Mais il sera possible, via le catalogue d’accessoires, de commander sa moto équipée au maximum pour l’off-road. Car comme d’habitude chez Ducati, plusieurs packs d’accessoires sont au programme, avec bien évidemment une bagagerie complète.
Les premiers modèles seront disponibles chez les concessionnaires dès le mois de décembre. Mais nous devrions pouvoir l’essayer sous peu, si le virus le permet, et nous ne manquerons pas de vous tenir informés. Plus d’infos bientôt disponibles sur le site de Ducati Suisse.
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