La Mash Seventy, une jolie moto, mais pas que

Publié le 8 novembre 2020 par Jérôme Ducret.

Photos: Tobias Kloetzli.

Test Mash

La Mash Seventy, une jolie moto, mais pas que

Cette 125 cm3 néo-rétro est l’une de motos les plus abordables du marché. Nous l’avons testée durant un road trip de deux jours dans les Grisons. Avec de l’autoroute pour y aller, bien sûr. Bien que la base moteur ne soit pas toute neuve, la petite Française (fabriquée en Chine) est loin d’être ridicule par rapport à la concurrence. Et pas seulement en ville.

Elle vous fait tout de suite de l’oeil, la Mash Seventy, avec son jolis coloris noir mat, sa selle brune assez classe, son petit phare rond avec sa grille de protection, les soufflets de fourche et, détail ultime, sa tubulure d’échappement recouverte d’une bande adhésive ignifuge. On est dans les Seventies à fond, effectivement. Et puis c’est à peu près la moto la moins chère du marché suisse, à moins de 3000 francs.

Mais cela reste une 125 cm3, à la puissance très limitée – elle n’atteint même pas le maximum légal de 15 chevaux. Et l’équipement de bord, logiquement, est assez dépouillé. Il n’y a pas de compte-tours, ni même de totalisateur partiel de kilomètres parcourus. On ne parle même pas d’une béquille centrale, d’une horloge ou d’une jauge d’essence.

Nous avons voulu voir ce que ça donnait en ville, sur autoroute et dans des routes de montagne, lors d’un test mjulti-marques mené avec nos confrères alémaniques du journal Moto Sport Schweiz. Le terrain de jeu étaient les Grisons. Et comme Fun-Car, l’importateur suisse de la marque, se trouve dans le canton de Neuchâtel, le prétexte était tout trouvé pour faire rouler la petite Mash sur plusieurs centaines de kilomètres d’autoroute.

Mash Seventy
Un look séduisant, avec ce petit phare rond protégé par une grille noire, et cette tubulure d’échappement enveloppée par des bandes blanches. La définition même du (néo)rétro un rien british avec des pincées de Custom Culture.

Il faut préciser que notre Seventy de test avait à peine quelques heures au compteur, et que le rodage était encore à faire. Ce qui explique que jusqu’à environ Zürich la petite machine française fabriquée en Chine n’a que rarement réussi à dépasser les 90 km/h. Mais, d’un coup, le petit moteur refroidi par air de conception antique (c’est en gros celui d’une Suzuki GN 125 refait sous licence, et à qui on a ajouté l’injection électronique) a semblé prendre du volume. Et l’aiguille du compteur de vitesse analogique a continué sa progression, en sautillant, jusqu’à dépasser la barre des 100 km horaires. Difficile de préciser la vitesse de pointe, l’aiguille ne restant pas en place à ces régimes. Mais cela rend en tout cas l’autoroute acceptable.

Mash Seventy
Un moteur refroidi par air qui n’est plus de prime jeunesse. Mais il est Euro 4 et bénéficie d’une injection électronique efficace.

Ce qui est intéressant, c’est que l’assise est elle aussi acceptable après toutes ces heures de ligne droite avec un taux de vibrations relativement élevé. La selle bien rembourrée n’y est bien sûr pas étrangère. Et les suspensions, bien que basiques, offrent un amortissement correct, axé sur le confort. En voulant, il y aurait même bien assez de place pour emmener un passager. S’il ne pèse pas une tonne… simple question de physique, il faut encore pouvoir avancer sans devenir une chicane mobile pour le reste du trafic.

Les derniers « miles » (bin oui, c’est une moto qui a un nom anglais) sont effectués avec le pilote dans la position d’une grenouille et qui tient la jambe de fourche gauche de la moto. Histoire de progresser plus vite et d’arriver à l’heure au rendez-vous, sur l’aire d’autoroute « Glarnerland », juste avant le lac de Walen. Et à partir de là, on se suivra en file indienne sur des routes cantonales plutôt rectiligne jusqu’à l’hôtel. Avec juste un petit détour par le Kerenzerberg pour avoir quand même quelques virages en ce premier jour de notre comparatif. Vous retrouverez tous les détails de ce dernier dans le numéro 11 du magazine Moto Sport Suisse, qui paraît le 16 novembre.

Mash Seventy
La Mash Seventy est uniquement disponible dans ce coloris noir mat.

Mais revenons à la Mash Seventy. Dans les villes, elle fait bonne figure, car elle est très maniable. La moto est en effet légère et facile à diriger, avec son guidon extra-large. Le petit monocylindre délivre assez de couple à bas régime pour qu’on puisse se faufiler dans la circulation sans effort. Et à ces vitesses, les freins, qui utilisent des disques et dont l’action est combinée, sont suffisants. Enfin, on l’a déjà souligné, la fourche et l’amortisseur travaillent plutôt bien sur les revêtements irréguliers des centres des agglomérations grisonnes.

Le vrai test arrive le lendemain, après une bonne nuit passé à l’hôtel « Fünf Dorfer » de Zizers. Nous avons en tout deux grands cols, l’Albula et la Flüela, pour tester les capacités de nos machines dans les virages lents et rapides.

Mash Seventy
Le tableau de bord de la Seventy est simple. Très.

Il est clair à ce jeu que le moteur de la Mash Seventy n’est pas le plus performant du marché. Mais en gardant de la vitesse dans les virages, on arrive à rester au contact de machines bien plus chères, comme la KTM 125 Duke ou l’Aprilia RS 125. Enfin presque, la montée est plus difficile. En tout cas, on va plus vite que la concurrente du jour équipée du même moteur (en apparence), la Bullit Hero 125! C’est toujours ça.

Mash Seventy
Comme l’exige la loi, le freinage est combiné: quand vous tirez le levier du frein antérieur, cela actionne aussi le postérieur.

Les pneus fins de marque Timsun, le cadre en acier et les suspensions souples ne font pas des miracles quand on hausse le rythme. Il faut bien accompagner les trajectoires avec le corps pour que tout se passe bien, tandis que le monocylindre s’époumone, et que les freins frémissent sous la pression en entrée de virage. Ce n’est pas exactement le jeu préféré de cette jolie petite moto néo-rétro. Mais elle reste saine et prévisible.

Mash Seventy
Un joli réservoir de 12 litres. Le bouchon n’est bien sûr pas sur une charnière. Il faudra trouver où le poser quand vous faites le plein.

La Mash Seventy est une bonne première moto, à un prix très accessible, qui sera parfaite pour se déplacer en ville, mais pas seulement. La finition semble de meilleure facture que celle des premières Mash d’entrée de gamme des premières années de production de la marque. On n’a pas testé sous l’eau (je veux dire la pluie) ni bien sûr en hiver avec le sel. Mais l’importateur assure que les soucis de fiabilité sont désormais du passé et qu’il n’a eu aucun problème avec cette Seventy.

Mash Seventy
De derrière aussi, elle a un sacré look!

Ce modèle a d’ailleurs fait un tabac en Suisse durant le bizarre saison 2020. Fun-Car, qui n’a pas encore un réseau de concessionnaires très étendu sur l’entier du pays, a réussi à en écouler la bagatelle de 82 unités, le meilleur chiffre pour la marque cette année dans notre pays.

Vous pouvez trouver les motos de la marque Mash notamment chez nos partenaires de l’annuaire des professionnels de la moto: Scooter Service, CP Bike et le Garage des Damiers à Lausanne et Valeyres-sur-Rances (canton de Vaud), Rock & Road à Genève.

Article à paraître sous une autre forme dans le magazine Moto Sport Suisse

Commentaires19 commentaires

19 commentaires

  • Jacques

    Article ne reflétant pas la réalité. La Mash New Seventy n’est pas une mauvaise moto mais ses 3 défauts majeurs sont :
    – Le manque de puissance rendant l’accès aux autoroutes dangereux (vitesse de point GPS 90km/h sur plat),
    – L’absence de confort de la selle…à peine rembourrée, des douleurs se font sentir très vite, au bout de quelques kilomètres,
    – Les suspensions trop moles qui ne permettent pas de prendre un passager de plus de 50 kilos.
    Par ailleurs les dimensions des pneus ne sont pas celles indiquées dans l’article…
    En bref, ne pas se baser sur cet article pour l’achat d’une Mash…(c’est d’autant plus vrai quand ont constate une augmentation des prix de 500 euros entre 2020 et 2021 (l’Euro 5 doit avoir bon dos….)

    • Jérôme Ducret

      Bonjour,

      Nous maintenons notre compte-rendu: 106 km/h indiqués sur autoroute au plat… mais c’était après le rodage du moteur! Pour le confort de selle, tout est relatif: nous avons roulé sur plus de 500 km sans avoir de douleur. Nous n’avons pas essayé de rouler à deux, et d’ailleurs l’article ne le prétend pas. Enfin il faut préciser que cet article est destiné à un public suisse… et les dimensions des pneus sont correctes (vérifié), il s’agit peut-être d’une différence entre le marché suisse et le marché français.

      Mais nous vous remercions pour votre feed-back

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

    • Jérôme Ducret

      Et pour être très clair à propos de la vitesse de pointe: nous l’avons étalonnée par rapport à neuf autres 125 cm3. Donc ce n’était pas 90 km/h GPS.

      • Jacques

        Merci de votre réponse. J’ai fait plus de 2000kms avec ce modèle et le connais plutôt bien.
        Je ne reviendrai pas sur le confort de selle qui est effectivement subjectif.
        Par contre la vitesse de 106 km/h est sûrement celle du compteur qui est très optimiste… (La plupart de vos confrères l’ont aussi remarqué). Et il est dommage que l’article ne parle pas de la vitesse en côte qui… s’effondre ! Je veux simplement informer les acheteurs potentiels de mon ressenti.
        Sur la taille des pneus vos propres photos confirment mes dires même si je veux bien croire que les dimensions en Suisse puissent être différentes.
        Bien cordialement.

    • Gillou Gladius

      J’ai lu votre article,
      Cela reste une 125cc.
      A l âge que j’ai, je revend mon 650 Suzuki gladius, devenue un peu lourde, et je ne roule plus comme avant, mais cette petite Mash est très sympa pour des petites balades, et puis le changement de pot, peut-être un plus pour pour la booster un peu plus !

  • MEYER

    bonjour la Suisse, possedant une mash seventy five de 10000kms vitesse max a + de 120kms gps sur autoroute vent nul une 125 de ce type doit avoir un rodage progressif ce qui permet a ce moteur de tirer son maximum vers 2/3000 m kms . je roule au 98 exellium total et pousse mes rapports au max ,vidange et filtre et bougie tous les 3000kms .cordialement un ami de France.

    • Jérôme Ducret

      Hello Marc, merci pour ce témoignage utile! et bonne journée

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

  • Gilles Dumaz

    Bonjour super article déjà merci bien .
    Je suis en Savoie dans les Alpes Française et j’envisage ce modèle pour des ballades tranquilles dans nos nombreux cols.
    Bon choix ou elle peine un peu trop par rapport à son moteur ?
    merci d’avance , cordialement .

    • Jérôme Ducret

      Bonjour!

      Il faut savoir qu’il est illusoire de vouloir dépasser les 90 km/h en montée avec ce type de moto, même si le monocylindre refroidi par air se « débloque » au bout des 100-150 premiers km. Mais sinon c’est ok.

      Bonne journée!

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

      • Gilles Dumaz

        super et merci de vôtre réponse.une monté de col à 70 me suffit largement !!! ^^

  • Fourcy

    Bonsoir
    Je regarde à acquérir ce modèle. Cependant mesurant 1,85 m je me demande si la hauteur de selle est suffisante ? Merci pour votre avis !
    Etienne

    • Jérôme Ducret

      Bonsoir

      La hauteur de selle me semble à peu près correcte pour ce genre de taille, mais par contre la moto peut avoir de la peine avec le poids du pilote.

      En vous souhaitant une excellente soirée

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

  • Jake

    Bonjour,
    À combien de tours/minute le moteur tourne t-il en vitesse de pointe plein gaz après rodage ?

    Peut-on rouler à vitesse de pointe sans abîmer le moteur ?

    Merci pour votre réponse !

    • Jérôme Ducret

      Bonjour-bonsoir

      Le tableau de bord de ce modèle Mash n’indique malheureusement que la vitesse, pas le régime du moteur. Pour ce qui est de votre seconde question, nous avons roulé durant plusieurs centaines de kilomètres « à fond », après avoir respecté une courte période de rodage, et l’importateur suisse n’a rien trouvé à redire à cela, mécaniquement parlant.

      En vous souhaitant un excellent week-end

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

  • Ludovic

    Bonjour,

    À noter que la dureté de la suspension est réglable sur 4 niveaux (voir notice dispo sur le site de Mash) et que par défaut celle-ci est réglée sur le minimum, d’où la mollesse. C’est nettement mieux au niveau 3 et 4.

    Cordialement,

    Un ami de France.

    • Jérôme Ducret

      Bonjour Ludovic

      Merci pour ce partage

      Et bo week-end!

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

  • Phanou

    Bonjour, savez-vous si il est possible de fixer un top case sur ce modèle? (j’ai cru comprendre que l’option du porte-bagage permet une charge d’environ max 3 kg)

  • Thomas NOËL

    Bonjour,

    Je suis moi même détenteur d’une New Seventy EURO 5 année 2021.
    Pour commencer ces modèles ont eu un nouveau guidon plus haut avec une barre type cross au milieu ainsi qu’un phare LED… C’est incroyablement moche !
    J’ai acheté puis installé guidon et phare de la Euro 4 2019 qui sont superbes et respectent le look  » vieille Triumph de l’armée de terre « .
    J’ai aussi acheté une poignée de frein Euro 3 noire toute carrée  » A l’ancienne  » car le bocal plastique de la New Seventy est absolument affreux et jure avec le look.

    Ensuite du fait que se soit Euro 5 je pense, elle est bridée à 90km/h par le calculateur : Arrivée à cette vitesse, que l’on soit accéléré à fond ou à mi-poignée il ne se passe rien de plus et c’est frustrant surtout si on veu se lancer avant une montée.
    De plus ces motos sont très poussives et voici la raison : Il y’a un pignon moteur de seulement 13 dents ! Or il existe pour ces moteurs un modèle 14 dents qui offre une souplesse nettement superieure sans fatiguer le moteur . On tire plus long, on passe moins souvent les vitesses, les rétrogradages sont moins brusques… Que du bonheur !
    Il y’a également 2 défauts : La ligne d’échappement et la position de cale pied est de telle façon que vous allez inmanquablement brûler le talon de votre botte droite ! Il faut impérativement installer un pare-chaleur à cet endroit.
    Il y’a aussi les suspensions arrières qui sont trop faibles même réglées à fond : Je pèse 100 kg, et ma copine 70… Quand on descent d’un dos d’âne le pneu arrière frotte aux boulons du catadioptre sous la plaque, c’est vissé en bout de pare-boue. Même quand le reflechissant est démonté et les ressorts serrés à fond c’est pareil ! Cela frotte sur la platine de montage.
    On va donc commander des amortisseurs aftermarket plus puissants, mais on pourrai tout aussi bien monter ceux de la Mash B7 qui sont pouvus d’une bouteille de choc à l’azote.
    En attentdant je freine de l’avant en descente du dos d’âne pour faire plonger la moto et soulager l’arrière.

    Au vu de mon poids, vous vous douterez qu’en ce qui concerne la selle c’est vrai : des douleurs se font sentir au bout de quelque bornes ( et ma copine à l’arrière à mal au dos ) car pas assez rembourée. Mais il en existe des plus épaisses sur une boutique en ligne. A TESTER.

    Une fois les petites modifications faites, c’est une super moto très sympa à conduire !
    Mon seul regret est que c’est injection et pas à carburateur… Peut être que je la convertirai un jour !

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