Le Flat Track à Orny, ou la belle glisse
Cette année, l’Orny Ring (Flat Track) n’avait pas lieu, le club organisateur ayant jeté l’éponge pour cause d’incertitudes liées à la pandémie. Mais la Swiss Dirt Track association a par contre pu organiser dans le même lieu le Steel Trophy, troisième du nome en terres suisses, sous la forme d’un beau menu sur deux jours, avec plusieurs catégories.
Le Flat Track n’a pas (encore) de championnat en Suisse, et pour l’instant, les pilotes qui veulent pratiquer ce sport importé des Etats-Unis doivent s’expatrier dans les pays voisins – ou moins voisins – pour se mesurer à la concurrence.
Il y a quelques années, un club moto vaudois (le Moto-Club du Milieu du Monde, à Orny) a décidé de se lancer en mettant sur pied l’Orny Ring. Une manifestation sur une piste éphémère, ouverte tant aux spécialistes qu’aux novices complets de ce sport où l’on tourne sur un ovale de terre avec des pneus qui ne doivent pas avoir de crampons.
Et en 2019 une deuxième course a été organisée à Payerne (VD), sous l’égide de la jeune Swiss Dirt Track Association, une association qui fédère les amateurs de ce sport en Suisse. C’était le premier Steel Trophy suisse (lire notre compte-rendu de l’édition 2019)!
Las, la pandémie, encore elle, a eu pour conséquence l’annulation de l’édition 2020 du Steel Trophy, et aussi de celle de l’Orny Ring 2020 et 2021. Mais la SDTA n’a pas baissé les bras et a jeté son dévolu cette année sur le champ de l’Orny Ring pour organiser le Steel Trophy, troisième du nom en terres romandes.
A Orny, cette année, les festivités étaient prévues le week-end des 21 et 22 août derniers. Le public était bienvenu, mais devait montrer patte blanche à l’entrée, sous la forme d’un passe sanitaire. Les organisateurs avaient même pensé à proposer des tests antigéniques rapides gratuits pour ceux et celles qui voulaient rentrer sans posséder au préalable ce sésame.
Cinq catégories
Du point de vue sportif, la manifestation a indéniablement été un succès, puisqu’une soixantaine de pilotes se sont inscrits et une quarantaine a fait le déplacement les deux jours, certains venant de France, d’Italie ou d’Allemagne.
Pas moins de cinq catégories étaient proposées: Modern, pour les monocylindres dérivés du cross, de l’enduro ou du supermotard; Vintage, pour les motos construites avant et jusqu’à 1975, Youngtimer (1976-1995), Big Twin (multicylindres et/ou plus de 750 cm3), et Newbie-Rookie pour les débutants!
Certains étaient des figures connues de ce sport en Suisse, comme le Genevois Frankie Sauthier, arrivé à Orny avec une Triumph T120 modifiée. «Je me suis lancé dans la préparation d’une nouvelle moto, cela a pris du temps, et quand je me suis remis en piste, j’avais un peu perdu mes repères, je roulais sur des œufs, explique-t-il. Mais c’est revenu pendant ce week-end à Orny, et le plaisir de la glisse avec!» Il finira quatrième de sa catégorie, derrière Antonin Bergeron (Triumph T120), le père de ce dernier, Philippe Bergeron (Harley 1200), et Christophe Crausaz (Suzuki TS 250).
Olivier Chabloz, dit «Astérix», figure connue du sport moto romand, notamment en side-car (vitesse) ou en Swiss Moto Legend Trophy, a déjà tâté du Flat Track, lors de la première édition du Steel Trophy.
Aujourd’hui, il revient, sur une Monnier (moderne) XRF 450, une machine du type supermotard, préparée exprès pour le Steel Trophy #3, avec de vrais pneus de Flat Track. «C’est un sport tout en finesse, il faut sans cesse jouer avec le dérapage, la progression, trouver les bonnes trajectoires qui permettent de gagner du temps, commente-t-il à chaud après la finale de sa catégorie (Modern). Et puis il y a de la bagarre pendant les manches qualificatives, où il faut impérativement se placer le plus en avant possible pour être bien disposé pour le départ de la finale…» Lui aussi finit quatrième, derrière l’Italien Marco Salutari et les «locaux» Gilles Küffer et Loic Crenn.
En Big Twin, c’est le Français Sébastien Clément, sur une KTM 790 Duke, qui s’est imposé, devant les deux Harley des Bergeron. Et chez les Youngtimer, la victoire est revenue à Thibault Benacchio (Honda, 1998, numéro 12), devant Christophe Crausaz (Yamaha SR 500, numéro 37) et Alain Daligault (Honda XLR 500, 38).
Un public timide
«Nous voulions vraiment que cette édition ait lieu, c’était important, explique Peri Hassan-Zade, responsable de l’organisation du Steel Trophy au sein de la SDTA, dont elle est aussi vice-présidente. Nous avons dû mettre en place des mesures sanitaires, avec un contrôle à l’entrée. Et le public a un peu manqué, peut-être à cause de cela.» Il y a tout de même eu quelques centaines de visiteurs chaque jour, ce qui fait plus de 1000 personnes en comptant les pilotes, des bénévoles, et des partenaires. De quoi équilibrer les coûts et garantir le plaisir des participants.
On espère bien sûr que le Steel Trophy pourra avoir lieu en 2022, et que d’autres courses du même genre se tiendront en Suisse! Si vous voulez en savoir plus sur ce sport en Suisse et le soutenir, vous pouvez consulter le site de la SDTA.
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