Robin Mulhauser et son team sur le podium au Bol d’Or 2021 (Endurance)
C’est le team officiel Suzuki qui s’est imposé au bout des 24 heures de course sur le circuit du Castellet, devant le team Moto Ain (avec le Suisse Mulhauser, sur Yamaha), et le team Superstock BMRT 3D Maxxess Nevers (Kawasaki). L’épreuve a été marquée par un nombre élevé d’abandon. Mais trois autres équipes avec des pilotes suisses sont arrivées au bout des 24 heures.
Le Suisse Robin Mulhauser et son team français Moto Ain (numéro 96) ont fait forte impression aux 24 heures moto du Bol d’Or, cette année. Non seulement ils ont terminé la course, contrairement à plus de la moitié des équipes engagées, mais en plus ils se sont payés le luxe de monter sur la deuxième marche du podium, derrière le Yoshimura SERT Motul (team officiel Suzuki, plusieurs fois champion du monde)!
Il est vrai que Moto Ain a gagné la couronne la saison passée, mais c’était dans la catégorie Superstock, avec donc une moto moins performante en regard des machines de la classe EWC du mondial d’endurance. Parce que cette année le team a fait le saut en EWC et a déjà obtenu de beaux résultats, soit une cinquième place aux 12 heures d’Estoril (lire notre compte-rendu).
Les qualifications ont fait émerger une équipe, le SERT (numéro 1), qui devançait le YART (équipe officielle Yamaha, numéro 7) et le BMW Motorrad World Endurance Team (#37). Juste derrière figuraient un autre prétendant à la victoire, le F.C.C. TSR Honda France, numéro 5, qui devançait la première équipe « privée », le VRD Igol Experience (Yamaha, numéro 333). Venait ensuite, en sixième position, le Webike SRC, numéro 11, soit l’équipe Kawasaki, alors en tête du mondial, juste devant l’ERC (numéro 6), le team Ducati.
Le Tati Team Beringer Racing (Kawasaki EWC numéro 4), huitième des qualifications, était la première équipe avec un suisse, le pilote vaudois ActuMoto Sébastien Suchet.
Sans entrer dans tous les détails, on note encore la 11ème place de Moto Ain (avec donc le Suisse Robin Mulhauser, et ses coéquipier Roberto Rolfo et Randy De Puniet), la 16ème du Team Bolliger Switzerland (#8, EWC, Kawasaki, mais sans pilote suisse pour cette course), la 23ème du Junior Team LMS Suzuki, numéro 72 (Suzuki, Superstock, avec le Suisse Valentin Suchet, frère de Sébastien), la 26ème de l’équipe MétisS JBB, numéro 45, sur une machine prototype dotée d’un bras au lieu d’une fourche à l’avant, avec le Fribourgeois Kevin Trüeb… et pour finir la 28ème place du Falcon Racing (Supersock), sur la Yamaha 121, avec l’Yverdonnois David Chevalier.
Au départ, donné dans la tradition de l’endurance, les pilotes devant courir jusqu’à leur moto, le SRC, le SERT, le team BMW son partis comme des fusées. Le team Tati était aussi aux avant-postes, et il est resté dans le top cinq durant plusieurs heures. Le YART a très vite rejoint ce groupe de tête, qui roulait avec des cadences impressionnantes, en dessous de la minute 53 au tour!
Cette rapidité, conjuguée avec la très longue ligne droite dite du Mistral sur ce circuit du Castellet, ont peut-être fini par causer des dégâts aux machines et aux pilotes tout au long des 24 heures de ce Bol d’Or 2021.
C’est d’abord le team Bolliger qui a été contraint à l’abandon, à cause d’une panne moteur sérieuse. Le Junior Team Suzuki a connu lui une chute, heureusement sans gravité pour Valentin Suchet, mais qui l’a fait descendre dans les tréfonds du classement, le temps de réparer la Suzuki. Et toujours le team Tati évoluait entre la 4ème et la 6ème place.
Durant la nuit, la météo s’en est mêlée, ajoutant aux difficultés de visibilité et à la fatigue des pilotes et des teams des averses et une piste mouillée. Le team SRC Kawasaki, qui avait de grands espoirs en arrivant au Castellet, a connu une cassure de soupape, et a pris la décision d’abandonner. Plus tard, c’est la BMW officielle qui est tombée en panne, so npilote devant la pousser jusqu’au box. Elle n’est plus repartie.
Chez F.C.C. TSR Honda France, il y a eu des chutes, mais l’équipe a donné son meilleur pour réparer la machine et durant la nuit, sous la pluie, le pilote japonais Yuki Takahashi a même signé les meilleurs chronos du moment. Mais la numéro 5 a fini elle aussi par jeter l’éponge! Et il en a été de même pour la Ducati numéro 6 du team ERC. Et malheureusement aussi pour le team de Valentin Suchet.
Entre-temps, le team Tati a eu une nuit difficile, ponctuée d’une chute au sens physique du terme, et au sens de sa position dans le classement. Alan Techer, l’un des trois pilotes, roulait avec une belle douleur causée lorsqu’il était tombé aux essais. Malgré sa bravoure, il est à nouveau tombé et ses coéquipiers ont continué à deux à remonter obstinément les rangs. Puis, explique Sébastien Suchet, il a fallu rentrer au box à cause d’une crevaison lente sur le pneu avant! Puis, encore durant la nuit, la Kawasaki numéro 4 a souffert du même problème qui avait contraint la numéro 111 à l’abandon: soupape cassée!!
Le team Tati a cependant pris la courageuse décision de changer la culasse et de repartir. Cela les a placés tout en bas du classement, en 20ème position, avec un nombre impressionnant de tours à reprendre sur les 19èmes. Avec quelque dix heures encore à courir, ils ont réussi leur pari, qui était d’arriver au bout, et ont même progressé jusqu’à la 17ème place.
Quant à Moto Ain, constants durant les 24 heures, ils ont roulé à deux pilotes, Rolfo et Mulhauser, durant la nuit. Et les abandons successifs des ténors du championnat, dont le YART qui avait réussi à passer en tête avant une casse moteur, leur avaient permis de se placer au deuxième rang. Mulhauser a soudain chuté lui aussi, sans que le pilote puisse expliquer ce qui s’était passé. « C’est arrivé d’un coup, ma roue avant s’est bloquée, commente Robin. On a réparé, et on a continué, sans le shifter, qui ne fonctionnait plus. Et en diminuant le rythme dans la ligne droite, pour que le moteur ne lâche pas. » Il leur était quasiment impossible d’aller titiller le SERT, alors en tête, car ce dernier avait une avance de 15 tours.
Au final, l’équipe Suzuki, avec Gregg Black, Sylvain Guintoli et Xavier Siméon a gagné l’épreuve, au bout de 24 heures presque sans faute (une petite chute sous la pluie). Robin Mulhauser et son team Moto Ain sont deuxièmea, leur meilleur résultat cette année, et c’est un team Superstock, BMRT 3D Maxxess Nevers (Kawasaki numéro 24) qui occupe la troisième marche du podium.
Il faut saluer l’excellent résultat du Falcon Racing Team, qui a livré une course très solide, David Chevalier franchissant la ligne au huitième rang! La Métiss (avec le Suisse Kevin Trüeb parmi ses trois pilotes), seule machine dans la catégorie « Experimental », est arrivé au bout elle aussi, finissant 15ème de la course.
On compte pas moins de 21 équipes qui ont jeté l’éponge, contre 20 qui ont terminé le Bol d’Or 2021, dont Robin Mulhauser et son team. Et 11 de ces 20 équipes étaient dans la catégorie Superstock. Pour le classement complet, c’est par ici. On souligne aussi que le circuit du Castellet a pu accueillir le public pour ces 24 heures, soit pas loin de 48000 personnes.
Le SERT mène désormais le mondial d’Endurance, devant le VRD Igol, avec le F.C.C. TSR en troisième place. Robin Mulhauser et son team Moto Ain sont 6ème. En Superstock, c’est le BMRT 3D qui mène le bal devant National Moto (Honda) et No Limits (Suzuki), le Falcon Racing étant septième.
Le prochain et dernier rendez-vous de la coupe mondiale d’endurance moto est agendé au 9 octobre en République tchèque, sur le circuit de Most, pour une course de 8 heures.
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