Mondial d'Endurance

Cinquante deux motos au départ des 24 Heures du Mans, et cinq pilotes suisses

Il y aura du beau monde dans les boxes et sur la piste des prochaines 24 heures du Mans, en France, la course qui ouvre en cette année 2022, comme le veut la tradition, le mondial d’endurance moto.

Exactement 52 motos – et 51 teams – se sont inscrits pour cette célèbre course du Mans. Ils sont répartis, comme les années passées, en trois catégories.

Il y a d’abord l’EWC, la classe la plus performante, là où l’on trouve notamment les équipes d’usine ou soutenues par les constructeurs, avec 17 entrées.

Et là, on constate fort logiquement que les protagonistes de la saison passée sont à nouveau présents. Le SERT Yoshimura, l’équipe franco-japonaise qui roule sur les Suzuki d’endurance officielles, numéro 1, et qui a obtenu le titre mondial une nouvelle fois l’an dernier (lire notre compte-rendu de la dernière course de la saison 2021, à Most). Mais aussi le F.C.C. TSR Honda France (numéro 5), soutenu par la maison mère au Japon, qui a elle aussi décroché le titre, mais il y a 4 ans (saison 2017-2018). Et encore le YART, le team Yamaha officiel, basé en Autriche (numéro 7), qui a souffert d’abandons l’an dernier mais pourrait être un prétendant au titre pour cette nouvelle saison, et qui comprend pour la première fois en son sein un pilote suisse, Robin Mulhauser.

Robin a quitté le team français Moto Ain, avec qui il avait notamment obtenu deux titres en catégorie Superstock (SST), où les machines sont moins performantes et où il faut logiquement moins de moyens pour concourir, et une deuxième place l’an drenier lors de la course de 24 heures du Bol d’Or, au sud de la France.

Le Suisse est passé cette année dans une équipe plus professionnelle, mais il est pilote remplaçant (lire notre article). On ne sait donc pas s’il devra prendre part à la course. Il faudrait pour cela qu’un problème touche un des trois autres pilotes, Marvin Fritz, Karel Hanika ou Niccolò Canepa. Ce que l’on ne souhaite bien sûr pas. Mais il sera des essais, dans tous les cas.

Parmi les prétendants au sacre, on compte bien sûr à nouveau cette année le team officiel Kawasaki français, le Webike SRC Trickstar, numéro 11, et l’équipe BMW officielle, numéro 37.  Ducati engage également un team avec soutien de la maison mère, la Panigale numéro 6. Mais cette équipe n’a probablement pas encore amassé assez d’expérience pour espérer pouvoir l’emporter à l’issue du championnat.

On ajoute encore l’équipe suisse Bolliger, la Kawasaki numéro 8, qui est un team présent de longue  date dans ce mondial, mais qui n’a plus dans ses rangs de pilote suisse, et le Wojcik Racing Team. Ce dernier aligne en fait deux équipes: une – c’est nouveau – en Superstock, et une en EWC, avec l’expérimenté pilote sud-africain Sheridan Morais et avec pour la première fois le Suisse Randy Krummenacher, ex-champion du monde Supersport (2019), qui fera cette année sur le circuit du Mans les premiers tours  en Endurance qu’il était censé déjà effectuer en 2021. Mais  la pandémie avait bouleversé le calendrier. Les deux hommes se relaieront au guidon de la Yamaha numéro 72.

En dehors des pilotes, il y a un Suisse qui joue un rôle important dans une équipe d’usine (F.C.C. TSR), en tant que chef mécano, et c’est le Genevois Simon Dubouloz, connu aussi pour son activité de sellier moto!

En Superstock, pas moins de 34 équipes sont annoncées. Pour le public suisse, on citera la Yamaha numéro 121 du Falcon Racing Team français, avec comme pilotes le Vaudois David Chevalier. Il courra aux côtés de Theo Eisen et Loïc Millet, avec en plus Tanguy Zaepfel comme pilote remplaçant. Cette équipe a livré une solide prestation l’an dernier, déjà avec David Chevalier, en finissant 4ème de sa catégorie à la fin de la saison.

National Motos (Honda, numéro 55), un des teams les plus anciens du paddock d’endurance mondial, passé l’an dernier d’EWC en SST, et qui avait remporté les 24 heures du Mans dans sa catégorie et fini deuxième de l’épreuve, accueille carrément deux petits Suisses en son sein cette saison. Les frères Valentin et Sébastien Suchet, qui n’en sont pas à leur coup d’essai dans ce championnat.

Sébastien, qui est soutenu par ActuMoto.ch, s’est trouvé « éjecté » du Tati Team Beringer Racing (EWC, Kawasaki numéro 4) en début d’année 2022, pour des raisons un peu obscures. Pas à cause de mauvaises performances en course, en tout cas, le Vaudois ayant régulièrement été parmi les pilotes les plus rapides et les plus constants. Il se réjouit bien sûr de courir pour National Motos, une équipe dont il pense qu’elle a un grand potentiel (lire notre article).

Il existe toujours une troisième catégorie, appelée simplement Expérimental, et qui comprend depuis plusieurs année un seul team et une seule moto, le team MétisS (JBB, numéro 45), qui fait courir une moto prototype arborant notamment deux triangles à l’avant placés en gros à 90 degrés l’un par rapport à l’autre, et qui séparent sur des dispositifs découplés les forces de guidage de la roue et celles suspension-amortissement.

On l’a dit, cette année, le mondial d’endurance commence par l’épreuve des 24 heures du Mans, les 16 et 17 avril. Et du 4 au 5 juin, le circuit belge de Spa-Francorchamps revient dans le calendrier, après des années et des années d’absence, et une refonte conséquente de la piste et des infrastructures. Ce sera une course de 24 heures.

Puis le championnat quittera l’Europe pour se rendre au Japon, et retrouver le circuit de Suzuka pour les 8 heures du même nom – 8 heures qui n’avaient pu avoir lieu ni en 2020, ni en 2021. Et pour finir le mondial se conclura par une nouvelle épreuve de 24 heures, et pas des moindres, le Bol d’Or, sur le circuit du Castellet, au sud  de la France.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site du championnat FIM EWC.