MotoGP – Bastianini s’impose et Bagnaia craque au Grand Prix de France
Au Mans, le pilote du team satellite Gresini (Ducati), actuel troisième du championnat, a tenu bon jusqu’au drapeau à damiers, au contraire du pilote Ducati officiel « Pecco » Bagnaia, qui a chuté. Deuxième place pour Jack Miller (Ducati), devant Aleix Espargaro (Aprilia). Le champion en titre et leader du championnat, le Français Fabio Quartararo (Yamaha) finit 4ème. En Moto2, victoire d’Augusto Fernandez (Red Bull KTM Ajo), et en Moto3 de Jaume Masia (KTM).
Le Grand Prix moto de France n’a pas couronné un pilote tricolore en MotoGP. Le champion du monde en titre Fabio Quartararo (Yamaha), qui mène le classement de la saison 2022 (lire notre compte-rendu du Grand Prix précédent, en Espagne), avait pourtant montré qu’il avait pas mal de vitesse sur le circuit du Mans, notamment lors des essais libres numéro 4. Et même s’il n’a pas réussi à obtenir la pole position samedi, qui est revenue à Francesco Bagnaia (Ducati).
La première ligne sur la grille de départ comprenait aussi le coéquipier de Bagnaia, Jack Miller, et le pilote Aprilia Aleix Espargaro, actuel deuxième du championnat. Puis venait Quartararo, sur la deuxième ligne, devant le troisième du classement général provisoire, le pilote du team Ducati satellite Gresini, Enea Bastianini. Initialement sixième sur cette grille le Français Johann Zarco (Pramac Ducati) a perdu trois places pour avoir – selon la direction de course – gêné Pol Espargaro dans une de ses tentatives de poster un tour rapide en qualification samedi.
C’est donc Joan Mir, le pilote Suzuki officiel et champion du monde 2020, qui occupait la place, devant son coéquipier Alex Rins. Les deux pilotes, on le rappelle, ne savent absolument pas de quoi sera fait 2023 pour eux, Suzuki ayant décidé de se retirer du MotoGP à la fin de 2022 (lire notre article).
Jack Miller est parti comme une fusée à l’extinction des feux, suivi par Francesco « Pecco » Bagnaia, qui s’est bientôt vu déposséder de sa position par Enea Bastianini et un très véloce Alex Rins. Mais Pecco a pu reprendre son bien quelques virages plus tard. Fabio Quartararo, lui, n’avait pas du tout pris le départ qu’il espérait et qu’il lui fallait pour se porter aux avant-postes de ce Grand Prix de France. Il était huitième après le premier virage!
Miller a semblé prendre de l’avance dans les premiers tours de ce GP, devant son coéquipier, avec Rins, Bastianini, Mir, Aleix Espargaro, Takaaki Nakagami (Idemitsu Honda) et Marc Marquez (Honda) suivant Bagnaia de plus ou moins près.
Il y a eu pas mal de mouvement au milieu du peloton, avec notamment un contact entre Zarco et le pilote KTM Brad Binder qui a eu pour conséquence que ce dernier a perdu l’un des deux ailerons aérodynamiques qui ont pour fonction de stabiliser la moto à haute vitesse.
Puis un groupe de tête s’est formé, emmené par les deux Ducati officielles, suivies d’Alex Rins, de Bastianini et de l’Aprilia d’Espargaro. Avec Mir un peu plus loin, et Marquez entre-temps passé devant Quartararo. Malheureusement pour Suzuki, Rins a chuté peu après, après avoir fait une excursion façon rodé dans le bac à gravier (il est tombé quand sa moto a retrouvé l’asphalte!), et il a dû se retirer de la course. Le même malheur allait frapper son coéquipier, bien plus tard dans la course.
Puis Bagnaia s’est emparé des commandes de la course, et Miller s’est fait peu à peu rattraper par leurs poursuivants. Le premier d’entre eux, Bastianini, a donné du gros gaz avec une régularité de métronome et il a sorti le meilleur tour en course. Il a fini par passer l’Australien, puis tour après tour s’est rapproché du leader, le mettant de plus en plus sous pression. Bagnaia a réagi et la situation s’est stabilisée durant quelques tours. Puis « Bestia » a placé un dépassement imparable sur « Pecco », qui ne s’est pas rendu et a répliqué deux virages plus loin.
Entre-temps, Quartararo s’était défait de Marc Marquez, Zarco avait fait de même, Mir, on l’a déjà dit, avait chuté, tout comme le coéquipier de Zarco, Jorge Martin, et Aleix Espargaro était toujours à sa place, devenue donc la quatrième place, devant le champion du monde en titre.
Puis Bagnaia a commis une première erreur, en freinant trop tard et en ne réussissant pas à faire tourner sa Ducati. Bastianini n’ a pas demandé son reste et il a pris le lead. Et à six tours de la fin, l’officiel Ducati est parti à la faute, cette fois-ci en tombant. Miller a pu défendre sa deuxième place jusqu’au bout, et Espargaro a fait de même avec la troisième, malgré un gros effort de la part de Quartararo, dont la Yamaha n’avait pas les armes en ce jour pour inquiéter vraiment l’Aprilia.
On note que les autres pilotes Yamaha étaient loin derrière: 15ème place (un point) pour Franco Morbidelli, le coéquipier de Fabio, 16ème et 17ème positions pour les deux équipiers de l’équipe satellite, Andrea Dovizioso et Darryn Binder.
Il n’y avait plus d’autres pilotes KTM, du fait des chutes! Binder a été une fois encore le meilleur pilote KTM, et cette fois-ci le seul à franchir la ligne d’arrivée, Miguel Oliveira, Raul Fernandez et Remy Gardner ayant tous chuté.
Pour les résultats complets de la course MotoGP, c’est par ici!
A l’issue de ce GP de France, Quartararo n’ a plus que 4 points d’avance sur le deuxième au classement général provisoire, Aleix Espargaro, qui lui-même devance Bastianini de 4 points supplémentaires.
Et en Moto2 …
La course Moto2 a été marquée par la première pole position du rookie Pedro Acosta, du team Red Bull KTM Ajo (rappelons que les moteurs de cette catégorie sont tous fournis par Triumph, et que les châssis sont des prototypes, mais qu’il n’y a pas de châssis KTM en Moto2). Pas exactement un inconnu, c’est le champion en titre du mondial Moto3. Et il semble s’adapter très vite à la nouvelle catégorie (pour lui).
Elle a aussi été marquée par la chute du même Acosta au milieu de la course, alors qu’il menait les débats devant son coéquipier Augusto Fernandez! Cette péripétie a permis à Fernandez de décrocher sa première victoire en mondial Moto2, à une confortable distance de ses plus proches poursuivants. Le reste du podium a été plus disputé: c’est finalement Aron Canet (Flexbox HP 40), 4ème du championnat, qui a pris la deuxième place, devant Somkiat Chantra (Honda team Asia). Et avec Ai Ogura, le deuxième du championnat, au pied du podium.
On note aussi la belle remontée du leader actuel du championnat, Celestino Vietti (Mooney VR46), mal placé sur la grille de départ – 19ème, puis 18ème après le forfait de Sam Lowes avant la course. Dans un premier temps, il a fait un bel effort et est revenu pas loin du top 10, puis il a commis un erreur et s’est retrouvé pour la seconde fois au delà de la 15ème position. Mais il ne s’est pas découragé et, ayant manifestement enfin trouvé de bonnes sensations sur sa Kalex, il a réussi à finir la course au huitième rang!
Pour les résultats complets de la course Moto2, c’est par ici. Après le GP de France, Vietti a 108 points, Ogura 92 et Canet 89.
Drapeau rouge en Moto3 au GP de France
Pour le Moto3, c’est le pilote Honda (Leopard) Dennis Foggia, deuxième du championnat, qui a pris la pole, devant son coéquipier Tatsuki Suzuki, avec comme troisième homme Jaume Masia (Red Bull KTM Ajo).
Le début de la course a été perturbé par la pluie, et plusieurs pilotes qui pouvaient jouer le podium du GP de France ont chuté, avant que la direction de course ne fasse sortir les drapeaux rouges et fasse rentrer tout le monde au paddock. Il a été procédé à un nouveau départ, avec 14 tours au lieu du nombre total habituel.
Jaume Masia a su s’imposer dans les derniers tours, avec Ayumu Sasaki (Sterilgarda Husqvarna) et Izan Guevara complétant le top 3. Foggia est arrivé 4ème, et Sergio Garcia, leader du championnat, mais parti de la 7ème place, a fini à la 7ème place. Il mène toujours le mondial, de 17 points sur le deuxième, qui est désormais Masia – égalité de points avec Foggia.
Pour les résultats complets de la course Moto3, c’est par ici.
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