Endurance – Le team BMW remporte les 24 heures de Spa
Au terme d’une course mouvementée ponctuée par des abandons (teams SRC-Kawasaki, YART-Yamaha, ERC-Ducati, notamment), l’équipe BMW Motorrad a pu franchir la ligne d’arrivée dimanche vers 13h avec 7 tours d’avance sur la Kawasaki du team privé Tati Beringer. La troisième place a été remportée de peu par le team F.C.C. TSR Honda, devant l’équipe championne du monde en titre, le SERT (Suzuki). Et sous la pluie. Bonne neuvième place du Bolliger Team Switzerland (sans pilote suisse). C’est le team LH Racing (Yamaha) qui a remporté la mise en catégorie Superstock. Abandon technique dans la même catégorie pour le team National Motos Honda, avec les deux pilotes suisses Sébastien et Valentin Suchet.
Le week-end du 4-5 juin, le circuit belge de Spa accueillait pour la première fois depuis 19 longues années une course mondial d’endurance moto. Et pas une petite, puisqu’il s’agissait d’une course de 24 heures!
Pas moins de 38 équipes avaient fait le déplacement et s’étaient qualifiées avant le départ de l’épreuve, samedi à 13h tapantes. La pole position revenait à l’équipe d’usine Yamaha, le YART (numéro 7), qui avait ses pilotes habituels Niccolo Canepa, Karel Hanika et Marvin Fritz.
Le Suisse Robin Mulhauser, 4ème pilote, là pour un éventuel remplacement, n’a pas eu à intervenir.
La pole pour le team Yamaha officiel
La deuxième position de ces qualifications était occupée par le BMW Motorrad World Endurance Team (numéro 37), devant l’équipe Yoshimura SERT Motul (Suzuki officielle).
L’équipe la plus rapide de la catégorie Superstock (motos avec moins de modifications, moins performantes que celles de la catégorie EWC) était le Junior Team Wojcik polonais (Yamaha, numéro 777), qui était 12ème du classment toutes catégories confondues et devançait d’une position le team BMRT 3D Maxess Nevers (Kawasaki, 24), et de trois positions le team français National Motos Honda (numéro 55). Ce dernier a la particularité de faire courir les deux Vaudois Sébastien Suchet (pilote ActuMoto!) et son frère Valentin Suchet.
Le Bolliger Team Switzerland, team suisse EWC privé, mais sans pilote suisse, mené par le manager suisse Kevin Bolliger, était 22ème sur la « grille » de départ. Même si les départs en endurance ne se font pas sur une grille, mais en faisant traverser la piste en courant aux pilotes pour aller démarrer leur machine, les motos des teams étant placées dans l’ordre des qualifications.
Trois autres pilotes helvétiques prenaient part à ces 24 heures de Spa: l’Yverdonnois David Chevalier, dans le Falacon Racing Team (Superstock, Yamaha 121, 31èmes des qualifications), le Suisse Yves Lindegger dans le team Aviobike (Superstock, Yamaha, 101, 34èmes) et le Fribourgeois Samuel Trüeb, chez Manau-Au Compétition-Ligue contre le cancer (Superstock, Szuki 53, 36èmes).
A noter: le Suisse Randy Krummenacher, champion du monde Supersport 2019, annoncé comme l’un des trois pilotes du team polonais Wojcik (numéro 77) en EWC, qui avait déclaré forfait à l’épreuve précédente (les 24 heures du Mans) en raison des suites d’un Covid long, était aussi absent à Spa. Cette fois-ci en raison d’une fracture à la jambe subie dans le deuxième round du championnat italien de vitesse!
Lors du départ, la Yamaha du YART a bien démarré, contrairement à ce qui est arrivé à la course précédente, aux 24 heures du Mans (lire notre compte-rendu). Mais Marvin Fritz a donné un peu trop de gaz et sa machine a levé la roue avant, ce qui a fait perdre plusieurs mètres à la Yamaha numéro 7 par rapport à ses concurrentes.
C’est au final la Suzuki du SERT qui a viré en tête, suivie de très près par la Honda officielle du F.C.C. TSR (numéro 5), et à peine plus loin par la BMW numéro 37, la machine du YART et la Kawasaki du team officiel SRC (numéro 11).
La Honda de National Motos, avec aux commandes Sébastien Suchet, s’est placée à une excellente 8ème place!
La Ducati officielle du team ERC (numéro 6) elle, a fait un départ assez moyen. Et elle a vite connu un souci technique, de pompe à essence, qui l’a forcée à rentrer au stand et lui a fait perdre pas mal de temps.
Abandon de la Kawasaki officielle
Au fur et à mesure que les heures passaient, c’est aussi la Kawasaki numéro 11 qui a eu des soucis, de plus en plus sérieux. Avec d’abord la chute d’un de ses pilotes lors d’un accrochage dans la célèbre chicane du début du circuit. Puis, moto réparée, une seconde chute, cette fois-ci sans qu’un autre pilote soit impliqué, est venue en rajouter une couche. Un des trois pilotes Kawasaki était souffrant et a u faire un ckeck-up médical, et la moto a fini par devoir rentrer une fois encore au stand. Et dans ces conditions, le manager du team s’est résolu la mort dans l’âme à jeter l’éponge.
Jusqu’à la tombée de la nuit, la tête de la course a été successivement occupée par le SERT, le team F.C.C. TSR, le team BMW et le YART. National Motos a connu un souci d’éclairage qui retardé le team, mais ses trois pilotes se sont appliqués et la Honda est revenue en direction du top 10.
De nuit, la plupart des chronos se sont abaissés de manière significatives, une bonne partie du circuit étant pue éclairée. Les teams avaient la possibilité d’équiper leurs machines de phares supplémentaires, mais la tâche des pilotes n’en était pas moins difficile. Au moins la pluie, prédite par la météo, se tenait-elle à distance.
Mais des avaries mécaniques sont venues jouer les trouble-fêtes. Un problème de capteur de roue défectueux chez le YART, qui a sorti l’équipe du top 10, puis, pour le F.C.C. TSR, un bras oscillant et une chaîne qui étaient en train de lâcher. Avec là aussi des conséquences sur le classement.
Abandon aussi du YART
Et puis vers la fin de la nuit, la moto du YART s’est mise à émettre une grosse fumée, signe que le moteur de la Yamaha était à la peine. Ce fut l’abandon pour le team autrichien, qui avait pu tout de même rouler sur les deux-tiers de la distance totale de l a course, et donc engranger quelques points pour le championnat.
Entre-temps, les problèmes techniques de la Ducati numéro 6 étaient réapparus et ont aussi poussé ce team à l’abandon.
Et c’est malheureusement le team National Motos qui a été victime, au petit matin, du même malheur que celui qui avait forcé le team BMW officiel à abandonner la course au Mans: un caillou qui perce le radiateur, et le moteur qui chauffe et qui casse.
Sébastien Suchet: « Jamais facile d’accepter un abandon après tant d’investissement dans une compétition. La chance n’était pas avec nous… il faut retenir que nous étions dans le rythme pour se battre pour la victoire! »
La course a dû être neutralisée plusieurs fois par le biais de voitures de sécurité. Cela a eu pour effet parfois de réduire des écarts entre certains teams, ou au contraire de les agrandir. Dimanche matin, la pluie est enfin tombée, de plus en plus fort. Certaines équipes ont choisi de continuer encore un ou deux tours avec les pneus pour la chaussée sèche, tandis que d’autres n’ont pas voulu prendre de risque et ont fait immédiatement rentrer leur pilote au box pour changer de monte pneumatique. Même si toutes les parties du circuit n’étaient pas encore touchées par la pluie à ce moment-là.
Chutes aux Combes
Mais il y a eu plusieurs chutes, tout particulièrement dans la montée du virage des Combes, où les traces de nombreux pneus en détresse ont bientôt sillonné l’herbe en direction du mur de pneus du bord de piste. C’est précisément ce qui est arrivé à Gregg Black, l’un des trois pilotes du SERT, qui a juste réussi à rentrer aux stands avec une machine dont le carénage faisait peine à voir, avec un bout de gazon qui pendouillait sur un côté et un guidon en très mauvais état.
La Honda numéro 5 est aussi partie à la faute, avec un peu moins de réparations à effectuer. Mais ces péripéties ont surtout eu pour résultat de faire progresser la BMW numéro 37, qui s’est solidement installée en tête et qui a pris jusqu’à sept tours d’avance sur ses rivales les plus proches. Dont la Kawasaki (EWC) numéro 4 du team privé Tati Beringer. Le SERT et le F.C.C. TSR se trouvaient eux à quelques tours de la Kawasaki numéro 4, à l’issue de leurs remontées respectives.
Une autre Kawasaki, celle du team Bolliger, a fait une belle progression à Spa, sans commettre de faute ni connaître de problème sérieux. Elle finira la course en neuvième position, huitième de sa catégorie.
Puis, vers la moitié de la matinée de dimanche, les responsables à Spa ont pris la décision de suspendre la course afin de laisser du temps aux équipes pour nettoyer la piste. La Yamaha du team Falcon avait elle aussi subi une casse, et pas mal d’huile s’était répandue sur la piste détrempée. Dans ce cas de figure, toutes les machines sont parquées au même endroit et les teams n’ont pas l’autorisation de les toucher.
Quant au team Falcon, dont la machine était alors pilotée par Theo Eisen, il a travaillé d’arrache-pied pour réparer son YZF-R1. C’est déjà cette machine dont le moteur avait lâché juste avant la fin des 24 heures du Mans 2022!
L’interruption a duré assez longtemps, et la course n’a repris à Spa qu’un peu après midi. Mais l’emploi de voitures de sécurité, à nouveau, a faussé la donne. A la reprise effective de la course, Xavier Siméon (SERT) s’est fait surprendre par le pilote de la Honda numéro 5, qui l’a tout de suite dépassé. Il ne restait plus que quelques tours pour départager les deux teams. Et après quelques dépassements et contre-dépassements, c’est la numéro 5 qui a décroché la troisième et dernière place sur le podium, derrière le team BMW et le team Tati Beringer.
Le team LH Racing (Yamaha, numér0 94), huitième, est le mieux classé en Superstock, devant le team Bolliger. Le team Sapeurs Pompiers (Yamaha, numéro 18), et le team OG Motorsport (Yamaha, numéro 66) complètent le podium pour cette catégorie.
Les Suisses Yves Lindegger et le team Aviobike ont fini la course, en 18ème position, une de mieux que le Falcon Racing Team et David Chevalier. Et de même pour Samuel Trüeb et le team Manau-Au Compétition, 24ème. On ne peut que les féliciter!
Pour le classement complet de ces 24 heures de Spa (en anglais), c’est par ici.
Au classement général du mondial d’endurance, le SERT est toujours en tête, de 15 points devant désormais le F.C.C. TSR Honda France, qui prend un rang au YART. Le prochain rendez-vous de ce mondial, en catégorie EWC, est fixé au week-end du 6-7 août, pour les 8 heures de Suzuka, au Japon…
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