Essai – Arnaud Tonus a testé pour nous la nouvelle YZ450 F de Yamaha
Ancien pilote du Grand Prix pour Yamaha, le Suisse a passé une journée au guidon de la toute nouvelle version de la machine de motocross de la marque japonaise. Ses impressions sur cette version plus légère, plus mince, et plus affûtée, avec laquelle il va disputer le championnat suisse 2023.
La Yamaha YZ450 F est une machine faite pour la course. Avec elle, Eli Tomac a remporté le championnat américain de motocross 2022, et en MXGP, le mondial motocross, le Suisse Jeremy Seewer a fini deuxième cette année, derrière le pilote Honda Tom Gajser. Comme les coéquipiers de Jeremy Maxime Renaux et Glenn Coldenhoff se sont classés 4ème, respectivement cinquième de ce même championnat, cela a permis à Yamaha de tout de même emporter le titre 2022 en tant que constructeur.
Mais comme le confirme Jeremy Seewer, rencontré en ce mois d’octobre au sud de la France à l’occasion du Test Ride organisé par Yamaha Europe avec la nouvelle version de l’ YZ450 F, « dans le monde de la course, si on ne progresse pas constamment, on recule ».
Et donc la marque japonaise a livré un travail conséquent pour améliorer sa machine de course et présenter une version 2023 qui franchisse un pas de plus (lire notre présentation). Nous étions précisément sur place dans la région de Nîmes pour aller tester cette nouvelle version. Et pas avec n’importe quel testeur: c’est le Suisse Arnaud Tonus, ex-pilote de MXGP, qui avait fait le déplacement, à l’invitation de l’importateur suisse hostettler.
Arnaud connaît bien l’ YZ450 F, puisqu’il a couru en MXGP au sein du team d’usine en 2019 (saison entière) et 2020 (fin de saison), aux côtés de Jeremy et d’un désormais autre retraité, le Français Gaultier Paulin. Il a même réussi à se classer au cinquième rang final du mondial la première année, avant de devoir faire une pause en raison de blessures. Et il a pris sa retraite du MXGP l’année d’après, après une saison dans un team privé suisse (lire notre portrait).
Lors de la présentation de la nouvelle moto, le soir de notre arrivée, une délégation du team responsable du développement du nouveau modèle était là, venu tout exprès du Japon. Dont le chef du projet, Ishino San. Qui a bien sûr mis en avant le slogan marketing choisi pour cette nouvelle moto par la marque japonaise: « Lighter, slimmer, sharper, faster ». En bon français: « plus légère, plus fine, plus tranchante, plus rapide ».
Ishino San est particulièrement fier de ce que son team a réussi à faire en termes de réduction de poids: moins 2,3 kilos sur l’ensemble de la moto, qui avoue à présent 109 kilos sur la balance. Avec les pleins.
Le lendemain, l’essai a lieu sur la piste de motocross du MC Costières, dans la région de Nîmes, toujours. Un magnifique circuit très vallonné, et une surface préparée aux petits oignons. Il n’y a pas qu’Arnaud qui est un ancien pilote de MXGP ici. On parle de son compère belge Clément Desalle, ex-pilote du team d’usine Kawasaki, mais qui a commencé sa carrière avec Yamaha et est à présent plus ou moins ambassadeur de la marque et d’un concessionnaire de longue date de la marque aux trois diapasons. Le premier à avoir soutenu le jeune Desalle.
Les bonnes choses ne s’arrêtent pas là. C’est carrément le trio des pilotes d’usine actuels de Yamaha, composé on l’a dit du Suisse Jeremy Seewer, du Français Maxime Renaux et du Hollandais Glenn Coldenhoff, qui est là. Un trio qui a déjà roulé avec la nouvelle moto YZ450 F et qui va le refaire avec nous cet après-midi!
Sans plus attendre, voici les impressions de roulage d’Arnaud après une journée passée en selle de cette nouvelle version de la Yamaha 450 de motocross.
« Mon premier ressenti, c’est que cette nouvelle moto est plus joueuse, il y a vraiment une différence au niveau du poids. Au niveau de la finesse aussi. Et elle est plus compacte. On le ressent assez rapidement. Je me suis presque retrouvé avec les sensations que j’avais à l’époque où je roulais sur une 250. Et c’est aussi un peu moins agressif à bas régime par rapport à ce que j’ai connu sur le modèle des années précédentes. »
« J’avais pris l’habitude de rouler dans le troisième rapport avec l’ancien modèle, justement parce qu’il y avait beaucoup à bas régime et que donc la deux était un peu agressive, mais là, ils sont partis vraiment sur un autre type de moteur, avec des rapports différents, où l’on se sent à l’aise en utilisant plus la deuxième, en la faisant plus monter dans les tours. Et du coup, la moto est non seulement plus joueuse, elle est aussi plus accessible pour par exemple un amateur qui veut se faire plaisir sans forcément vouloir aller chercher la grosse performance. »
« J’ai aussi pu essayer la map moteur qui a été mise en place avec et par le pilote d’essai de Yamaha. Ils l’ont installé comme map numéro 2, à laquelle on accède simplement en pressant sur un bouton au guidon. L’idée, c’était d’adoucir encore un peu plus les bas régimes, d’avoir quelque chose de plus linéaire encore par rapport à la map standard, et de réduire un peu la puissance disponible à haut régime. Ca la rend effectivement encore plus accessible. »
« Mais même pour moi, c’était la meilleure façon de rouler aujourd’hui, j’ai eu l’impression qu’il y avait paradoxalement en fait plus de coffre dans les bas et mi-régimes avec cette deuxième map, et en tout cas on n’a plus l’arrivée brusque de la puissance quand on rouvre les gaz en grand pour accélérer, qui peut surprendre. Mais il y a beaucoup de manières possibles de régler le caractère de ce moteur. Perso je prendrais cette map numéro 2, en lui redonnant la puissance en haut dans les tours. Ils ont fait une moto qui est en fait plus exploitable, par plus d’utilisateurs. »
« J’ai été un peu surpris par la boîte de vitesses, sans doute parce que je me suis retrouvé en deuxième dans des régimes dont je n’avais plus l’habitude sur cette moto dans ce rapport. Le contrôle de traction est efficace, j’ai essayé avec et sans. S’il est activé, on peut le régler. C’est bien de pouvoir choisir. »
« Ca c’était pour le moteur, et pour la partie-cycle, je l’ai dit, elle est plus fine, plus compacte, on est plus proche d’une 250. J’étais agréablement surpris par la facilité avec laquelle je pouvais changer de trajectoire à n’importe quel moment. Et aussi par la stabilité au freinage et quand les suspensions sont vraiment mises à contribution. Niveau position de conduite, rien à signaler, tout tombe sous la main. »
« Bien sûr, pour la course à haut niveau, il faudra raffermir les suspensions, trouver les bonnes cartographies, etc, conclut Arnaud. Mais on a une nouvelle base qui est nettement plus facile à utiliser par un plus grand nombre de pilotes, amateurs comme professionnels. Et une moto qui demande de toutes façons moins d’efforts, sans pour autant renoncer à sa puissance. »
On ajoute, et c’est une bonne nouvelle pour le sport moto, qu’Arnaud va pouvoir utiliser cette nouvelle moto dès l’an prochain (2023) dans le championnat suisse Inter de motocross. Il sera soutenu, comme il l’a déjà été, par l’importateur Yamaha suisse, hostettler.
Et il participera à la catégorie MX Open, où ce sont les 450 qui font la loi. Arnaud continuera à proposer des stages aux pilotes de cross, pour les faire profiter de son expérience, tout en s’alignant sur les différentes manches du championnat.
Et puisque nous avions à disposition un autre pilote suisse d’exception, à savoir Jeremy Seewer, voici son verdict à lui sur la nouvelle YZ450 F, verdict forcément un peu plus laconique.
« Je dirais que c’est une toute nouvelle moto. Elle est plus légère, et pas seulement en poids statique. Ca se sent clairement aussi au niveau dynamique, en roulant. Il va falloir prendre l’habitude de cette nouvelle moto, trouver les bons réglages pour la course. Elle est en tout cas clairement plus joueuse. »
Le nouveau modèle est disponible en Suisse dès le mois de novembre 2022, au prix de 10790 frs pour le coloris bleu Yamaha, et de 10990 frs pour la livrée Monster Energy Replica en noir. De nombreux composants racing (sous la dénomination GYTR) ou accessoires seront disponibles, dont un embrayage hydraulique.
Pour en savoir plus sur la nouvelle YZ450 F, vous pouvez consulter le site suisse de Yamaha, ou vous adresser notamment à nos partenaires de l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, 3D Motos à Bretigny-sur-Morrens (VD), Chevalley Motos à Saint-Légier (VD), MCM Moto à Lausanne, Facchinetti Motos à Crissier (VD), Moto Bolle à Morges (VD), Badan Motos à Genève, ou hostettler moto Fribourg.
Bonjour,
On dirait un publi-reportage ? Cette machine n’aurait donc aucun défaut !?
Ce n’est pas un publi-reportage, non. Mais Arnaud n’est pas du genre à donner des ressentis faussés par son amour d’une marque. C’est un pilote très honnête. Si vous lisez tout, vous verrez qu’il est un peu dubitatif sur l’embrayage. Mais cela peut aussi s’expliquer par le fait qu’il peut rouler en tirant beaucoup plus la deuxième que sur l’ancien modèle. Et puis certains amateurs vont peut-être regretter la poussée brutale à bas régime.
Une toute bonne journée et merci pour votre intérêt
Jérôme Ducret, rédacteur responsable