Nouveau – trois Triumph Street Triple, avec des assistances sensibles à l’angle
La marque britannique revoit son roadster mid-size fétiche, en augmentant les performances du moteur tricylindre (jusqu’à 130 chevaux), en faisant faire un saut quantitatif à l’électronique, et en revoyant l’ergonomie et la géométrie, pour un meilleur contrôle. Et pour la première fois, il y a une Street Triple Moto2 Edition, avec des guidons bracelets!
Depuis son apparition en 2007, la Triumph Street Triple a redéfini le monde des motos naked de moyenne cylindrée, par son tempérament à la fois sportif et joueur, son agilité, sa légèreté et sa réactivité. LA moto pour aller se faire une petite route pleine de virage et y prendre son pied.
Aujourd’hui, et après de nombreuses évolutions, Triumph annonce une nouvelle génération de cet icônique modèle – dont le moteur tricylindre en ligne est par ailleurs utilisé depuis 2019 dans le championnat mondial de vitesse en catégorie Moto2.
Comme ou pouvait s’y attendre, ce sont les développement moteur réalisés notamment dans le cadre de ce championnat qui trouvent leur traduction sur le modèle de série. On ne parle ici que du moteur, parce que les machines du mondial Moto2 utilisent des châssis qui sont des prototypes et que les teams, contrairement au propulseur, sont libres de choisir où ils veulent.
Sur route, et sur les Street Triple, ce moteur, passé de 675 cm3 à 765 en 2017, permet d’avoir une moto qui se situe au sommet de sa classe pour ce qui est de la puissance et du couple délivrés, non seulement en pointe, mais sur une grande plage de régimes.
La dernière évolution, pour l’année 2020, n’a pas fondamentalement modifié cela, mais elle a passé au contraire l’écueil des nouvelles normes anti-pollution Euro 5 sans perte de performances (lire notre test).
Et pour 2023, Triumph annonce une nouvelle évolution du tricylindre homologué pour la route de la Street Triple, en suivant la voie ouverte en compétition: taux de compression plus élevé (passant de 12,5 : 1 à 13,25 : 1), chambre de combustion revue, nouveaux pistons, bielles…
Le résultat ne se fait pas attendre, avec une croissance de la puissance sur toutes les variantes de ce modèle. Elles sont trois pour 2023: la Street Triple R, qui est la moins chère et la moins performante, mais qui délivre tout de même 120 chevaux à 11500, et un couple maxi de 80 Nm à 9500 tr/min. A comparer aux 118 chevaux (atteints à 12000 trs/minute) et aux 77 Nm (à 9400 révolutions) de la déclinaison précédente de la Street Triple R.
La nouvelle Street Triple RS, toujours un cran au dessus de la R en termes de de sportivité, va encore plus loin avec ce moteur et en extrait 130 chevaux à 12000 tr/min, pour la même valeur de couple. Cela en fait la Street Triple la plus puissante dans toute l’histoire de ce modèle. Et aussi la naked de cylindrée moyenne à moyenne supérieure la plus puissante du marché.
Les concurrentes auxquelles Triumph se réfère sont ici notamment la Ducati Monster, la Yamaha MT-09, la KTM 890 Duke ou la Kawasaki Z900. Parce que la Street Triple se situe clairement une catégorie au dessus des Yamaha MT-07, Kawasaki Z650, etc, qui représentent la partie inférieur du marché des naked de cylindrée moyenne.
On ne pinaillera pas en citant les MV Agusta Brutale RR, Dragster RR et Superveloce 800, qui atteignent 140 chevaux aux dires de leur constructeur. On va dire que pour des motos destinées à un large public, les nouvelles Triumph Street Triple se trouvent bel et bien au sommet de leur catégorie.
Triumph nous dit aussi que les nouveaux modèles sont plus vifs et plus réactifs côté propulsion. Pas seulement à cause des courbes de couple et de puissance plus costaudes, mais aussi par la grâce de démultiplications revues pour offrir une meilleure accélération dès les bas régimes.
Ce qui différencie la nouvelle Street Triple R de la nouvelle RS, à part la puissance de pointe, ce sont les équipements et la partie-cycle. Nous allons y venir. Après avoir dit qu’il y a encore une troisième variante pour 2023, qui est un modèle produit en série limitée: 756 (comme la cylindrée) pour chacune des deux couleurs disponibles. Elle s’appelle Street Triple Moto2 Edition. La référence est limpide.
L’édition Moto2 adopte des guidons bracelets au lieu du guidon d’un seul tenant de la R et de la RS. En en cela, elle se rapproche le plus des machines de Moto2 ou des Triumph Street Triple des championnats Supersport, qui en sont pourvues en plus d’un carénage complet.
Les suspensions de la Street Triple Moto2 Edition sont du Öhlins à l’avant comme à l’arrière, alors que la Street Triple RS adopte une fourche Showa et un amortisseur Öhlins, et que la R se contente d’éléments Showa devant comme derrière. Le débattement arrière est plus important sur la R, qui offrira du coup probablement plus de réserve, et donc potentiellement un peu plus de confort sur la route.
Même chose pour les pneus, qui sont des Pirelli Diablo Supercorsa SP V2, plus sportifs sur la RS et la Moto2 Edition, et des Continental ContiRoad, plus polyvalents, sur la Street Triple R 2023.
Il y a aussi une différence notoire pour ce qui est des freins, à l’avant: étriers M4.32 radiaux à 4 pistons de Brembo pour la Street Triple R, et pour les deux autres modèles, on a des étriers Brembo Stylema monoblocs (toujorus à 4 pistons), plus un levier de frein réglable non seulement en écartement, mais également pour la position du point d’attaque. Le freinage est dans les trois cas couplé électroniquement entre l’avant et l’arrière.
A la question de savoir si Triumph propose le genre de carénage utilisé en Moto2, ou même un semi-carénage dans les accessoires de ces nouvelles Street Triple, la réponse est non. Et pendant qu’on y est, on peut aussi dire que le constructeur affirme ne pas avoir en ce moment de projet de produire une nouvelle sportive Daytona partageant le moteur de la Street Triple.
La Daytona tricylindre était apparue en parallèle de la Street Triple, et elle a existé pendant plusieurs années dans la gamme anglaise, mais Triumph a abandonné ce modèle au vu de l’évolution mondiale du segment des machines Supersport dotées de hautes performances. En clair, il n’y a plus que très peu de monde qui en achète, pour un usage notamment sur la route.
Pour revenir aux nouvelles Triumph Street Triple, l’échappement est aussi nouveau, et il est censé, outre maximiser les performances du moteur révisé, offrir une sonorité encore plus distinctive. Tout en restant en dessous de la limite imposée dans certaines régions d’Autriche (le Tyrol) en termes de bruit stationnaire homologué.
On rappelle que l’embrayage de la Street Triple 765 est assisté et anti-dribble. Cela ne change pas pour ces nouvelles versions de la moto.
Nouveau: les assistances assistées par une centrale de mesures inertielle
Il y a une autre évolution au moins aussi importante que celles qui touchent au moteur pour 2023, et qui concerne l’électronique.
Jusqu’ici les Street Triple bénéficiaient de plusieurs modes de pilotage, d’un ABS (obligation légale) et d’un contrôle de traction faisant office d’anti-wheelie. Ces deux dernières assistances au pilotage fonctionnaient par le biais d’algorythmes prenant en compte les vitesses de rotation des deux roues, la position de la poignée d’accélération, le rapport de vitesses engagé… mais pas l’inclinaison de la moto.
On sait que le système anti-blocage au freinage a tendance à redresser le deux-roues quand il est actionné en virage. Or certains ABS récents utilisent les données récoltées par des centrales de mesures inertielles (IMU, en anglais abrégé), ce qui permet d’avoir une intervention différente selon l’angle pris en virage. Et ainsi de pouvoir dans une certaine mesure continuer sur la trajectoire choisie en début de virage, tout en freinant efficacement, et en empêchant le blocage des roues.
Le même processus peut être appliqué au contrôle de traction, qui est un anti-patinage à l’accélération. Et c’est précisément ce que Triumph introduit sur ses nouvelles Street Triple pour 2023: une IMU qui est utilisée par les assistances au pilotage. Un plus au niveau non seulement de la sécurité, mais aussi de la finesse de régulation de l’ABS et du contrôle de traction.
Triumph se met ainsi au niveau d’une partie de la concurrence dans ce segment. Et le constructeur précise que les Street Triple nouvelles ont un réglage de l’ABS et de l’anti-patinage qui convient à un usage sur circuit. Ou en tout cas mieux que le réglage de base utilisable sur la route. Mais comme sur le modèle actuel, si on peut désactiver le contrôle de traction, on ne peut pas le faire avec l’ABS. Pour des raisons légales.
La Street Triple R est livrée avec quatre modes de pilotage: Rain (pluie), où la puissance est limitée à 100 chevaux et où tout est plus doux, Road (route) et Sport, où l’on dispose de toute la puissance, et qui se distinguent par le côté plus ou moins direct de la réponse au gaz et par l’înterventionnisme plus ou moins marqué des filets de sécurité électroniques. Le quatrième est un mode entièrement personnalisable.
La Street Triple RS et la RS Moto2 ajoutent un cinquième mode, appelé « Track » (piste).
Les trois modèles sont de plus nouvellement équipés d’un quickshifter. Il est bidirectionnel: on peut s’en servir pour monter ou pour descendre les rapports sans devoir utiliser le levier manuel pour débrayer et rembrayer. Et qui plus est, il n’est pas nécessaire de couper les gaz pour le faire, et Triumph affirme qu’il est rapide.
La position de conduite, enfin, évolue par rapport aux modèles précédents. C’est le fait principalement d’un nouveau guidon, qui est plus large que l’ancien, de 12 mm. Une remarque qui ne concerne bien sûr pas la Street Triple Moto2 (guidons bracelets).
Les hauteurs d’assise sont différentes entre les trois modèles. La plus basse, 826 mm, est celle de la Triumph Street Triple R. La RS est à 836 mm du sol, et la RS Moto2 Edition à 839 mm. Une nouvelle selle basse en option, disponible pour les trois variantes, rabaisse l’assise de 28 mm. Il est encore possible de faire rabaisser l’arrière des Street Triple RS et RS Moto2 Edition, de 10 mm. En combinant les deux, selles basse et surbaissement via la suspension arrière, on arrive à une hauteur de selle qui va varier selon le modèle entre 798 mm (Street Triple R) et 801 mm (Moto2 Edition). De quoi convenir à un large panel de pilotes.
La nouvelle Street Triple R sera disponible soit dans le coloris , soit en « Silver Ice et Storm Grey » (blanc et gris), soit en « Yellow » (jaune), soit en « Crystal White » (blanc) avec motifs « Storm Grey » et « Lithium Flame ».
On pourra commander la Street Triple RS 2023 en Silver Ice avec motifs Baja Orange et Storm Grey, ou en « Carnival Red » (rouge) avec motifs « Carbon Black » (noir) et « Aluminium Silver » (argenté). Ou encore en « Cosmic Yellow » avec motifs Carbon Black et Aluminium Silver.
Pour la RS Moto2 Edition, on aura le choix entre un coloris spécial jaune ou blanc. Avec plusieurs pièces en fibre de carbone apparente, dont le garde-bous avant et les caches sur les flancs.
Les trois variantes adoptent de plus un nouveau réservoir d’essence moins volumineux, qui totalise 15 litres, et des panneaux en plastique redessinés sur les côtés et sur les « épaules » des motos, qui font la jonction entre le réservoir et le cadre. Les phares sont entièrement à LED, et esthétiquement ils bougent un peu, tout comme le masque de phare, qui encadre à présent mieux l’entrée d’air. Mais sans perdre le côté distinctif qui fait qu’on reconnaît une naked tricylindre de Triumph au premier coup d’oeil.
L’interface homme-machine de ces nouvelles motos passe par un écran TFT en couleur tout nouveau sur la variante RS (et donc la RS Moto2 Edition, qui en plus vous gratifie d’un écran de départ mentionnant le Moto2!), avec fonction chronomètre.
Pour la R on a une configuration du tableau de bord qui rappelle clairement les Triumph Trident 660 et Tiger Sport 660: une partie haut à cristaux liquides, et une petite fenêtre centrale vers le bas qui utilise la technologie TFT. Et les boutons de commande sur la partie gauche du guidon de la R sont différents.
La marque promet enfin de nombreux accessoires et options pour personnaliser ces nouvelles Street Triple. Cela inclut la connectivité avec les smartphones, ou même avec une caméra GoPro (une exclusivité Triumph), mais aussi un régulateur de vitesse (pas sur la R), des bagageries, etc.
Les premiers exemplaires des nouveaux modèles arriveront dans notre pays entre la mi-février 2023 et la fin du même mois.
La Street Triple R est disponible dès 11290 frs pour la R (la R 2022 est actuellement vendue 11700 frs) et la Street Triple RS dès 13795 frs (la RS 2022 s’échange contre 13700 frs).
La Street Triple 765 « Moto 2 Edition » est pour sa part affichée dès 16495 frs.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de Triumph Motorcycles, ou vous adresser notamment à nos partenaires de l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, Triumph Lausanne (Moto Evasion) à Crissier (VD), ou Triumph Neuchâtel Facchinetti Motos.
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