Politique genevoise

Genève – Les candidats aux élections cantonales sondés par « G2M » sur leur vision de la moto

Dans la République et canton de Genève, l’association Génération 2 Motards (en abrégé, « G2M ») prend à parti la classe politique.

2023 est en effet une année d’élections cantonales à Genève. En avril de cette année, les électeurs et électrices devront donc élire leurs représentants et représentants tant au parlement (Grand Conseil) qu’au Gouvernement (Conseil d’Etat).

Le premier tour est fixé au 2 avril. Et le second, notamment pour départager les candidats et candidates au Conseil d’Etat qui n’auraient pas obtenu la majorité nécessaire lors du premier, aura lieu le 30 avril.

G2M en a profité pour envoyer un questionnaire en onze points à tous les candidats et candidates, afin de jauger leur attitude sur la pratique de la moto, et plus généralement du deux-roues motorisés, dans la ville et le canton de Genève.

A l’origine de cette démarche, il y a un constat, de la part de l’association: toute une série de mesures sont prises ces dernières années qui rendent cette pratique plus difficile, voire la découragent carrément.

Cela va de la restriction du nombre de places de parc 2-roues gratuites au projet (bloqué par des recours, lire notre article) de limiter la vitesse partout et en tout temps à 30 km/h.

Les questions posées par le questionnaire de G2M abordent justement  ces thématiques: « Etes-vous favorable au 30 km/h généralisé en ville », « Quelle importance accordez-vous à l’article 190 (libre choix du moyen de transport) de la constitution genevoise? », ou « Etes-vous favorable à la circulation des 2RM (ndlr: 2 roues motorisés) sur certaines voies du bus/taxi? » – un test avait été mené durant plusieurs mois sous le « règne » du Conseiller d’Etat Luc Barthassat. Mais son successeur PDC n’avait pas poursuivi.

D’autres questions portaient sur les vignettes Stick’Air, que l’on est censé porter sur sa moto pour entrer au centre-ville genevois, et qui distingue les véhicules selon leur année de fabrication et les normes anti-pollution qu’ils respectent.

Il y a même une question demandant si le ou la candidate est favorable à la course de côte de Verbois, qui a joué gros en 2022 en raison d’une pétition demandant son interdiction. Pétition rejetée grâce à une contre-pétition favorable à la course (lire notre article).

Sur l’ensemble des destinataires, seuls 179 candidats et candidates au Grand Conseil ont répondu à ce questionnaire. Pour l’élection au Conseil d’Etat, ils et elles sont 13 à avoir répondu à toutes les questions, alors que deux candidates se sont contentées d’écrire leur nom et la liste et parti auxquels elles appartiennent.

En pourcentage du nombre de candidats et candidates, les listes ayant généré le plus de réponse sont, dans l’ordre décroissant, le PLR (libéral-radical, plus de 60% de réponses), CIVIS (liste ayant comme inscrit phare l’ancien conseiller d’Etat Luc Barthassat), le Centre (ex-PDC), et l’UDC, puis le MCG, le PS, les Vert’libéraux, et pour finir la liste Libertés et justice sociale (en abrégé LJS, autour de l’ex-Conseiller d’Etat Pierre Maudet, moins de 14% de réponses).

Ce qui signifie que les candidats des autres listes, dont les Verts, n’ont tout simplement pas jugé bon de répondre.

G2M a ensuite compilé les réponses, et attribué un classement, fonction d’un nombre de points récoltés. Les réponses possibles n’étaient pas ouvertes: on pouvait être « très opposé », « opposé », « sans avis », « favorable » ou « très favorable ».

Une personne se déclarant très favorable à la circulation des deux-roues motorisés sur les voies de bus et taxis récoltait par exemple 2 points. Une personne très défavorable en perdait 2.

Pour certaines (deux) questions, l’échelle était exactement à l’inverse. Quelqu’un de très favorable au 30 km/h généralisé en ville récoltait ainsi moins deux points, alors qu’à l’inverse quelqu’un de très défavorable en gagnait deux.

Aux yeux de G2M, tout candidat obtenant plus de 15 points est jugé soutenable par l’association. En ne prenant bien sûr en compte que son positionnement par rapport à la pratique de la moto.

A ce petit jeu, pour l’élection au Grand Conseil, ce sont des candidats des listes PLR, MCG (Mouvement Citoyon Genevois), UDC (Union Démocratique du Centre), du Centre, de Civis, et de Liberté et Justice sociale qui récoltent le plus de points favorables. A deux exceptions près: Jean-Charles Rielle, chez les socialistes, qui décroche 17 points, et Jérôme Fontana, chez les Vert’Libéraux, avec 15 points.

A l’opposé, il y a toute une série de candidats PS et Vert’Libéraux qui récoltent la mention « défavorable » (entre 1 et 9 points), « très défavorable » (zéro point) ou carrément « hostile à la pratique de la moto » (score négatif).

On note qu’il y a des PLR, UDC, MCG, membres du Centre qui se retrouvent dans la catégorie « préavis défavorable ». Plus un UDC et trois représentants du Centre avec zéro points (« très défavorable), et encore une UDC avec moins 5 points (« hostile à la pratique de la moto »). Comme quoi il ne faut pas généraliser.

Ceux et celles qui ont obtenu entre 10 et 14 points sont considérés comme « neutres », et G2M estime donc n’avoir aucun avis favorable ou défavorable à leur sujet.

La situation est semblable pour l’élection au Conseil d’Etat. Mais là, ce sont des individus qui se présentent, même s’ils sont sur une liste, et il y a plus de listes que pour le Grand Conseil. Et comme pour le Grand Conseil, certains candidats et candidates n’ont tout simplement pas répondu.

Pour ceux et celles qui ont répondu, G2M donne un préavis favorable (même système de points que pour le Grand Conseil) au candidat MCGG, à deux UDC, à une des deux PLR (pas la sortante!), à l’électron libre de la liste Révolte populaire, à l’autre outsider d’Evolution suisse, et au chef de file de la liste Civis.

Le candidat LJS, l’autre PLR et un des deux candidats du Centre, avec 12, 11 et 10 points, ne sont pas assez marqués dans leurs opinions pour G2M, qui déclare n’avoir aucun avis à leur sujet.

Pour le candidat Vert’libéral, le préavis est par contre défavorable, et les deux PS sont qualifiés d’hostiles.

Restent les cas de Delphine Bachmann (Centre) et de Marie-Claude Sawerschel (vert’libérale), qui n’ont pas répondu au questionnaire. Et le candidat du « Réveil radical », ancien soutien de Pierre Maudet (qui était l’un des magistrats PLR avant l’épisode du voyage dans la péninsule arabique), n’a manifestement pas répondu non plus.

Pour en savoir plus, vous pouvez notamment consulter le site web de Génération 2 Motards.