MotoGP – Le GP d’Italie rouge Ducati avec un doublé de Pecco Bagnaia
Le champion en titre Francesco Bagnaia, pilote du team officiel Ducati, a décroché la pole, a gagné la course Sprint courte samedi, et s’est imposé avec autorité dans la course longue dimanche. Le podium de la 1ère course est complété par Marco Bezzecchi et Jorge Martin, celui de la seconde par Jorge Martin et Johann Zarco. Tous sur Ducati! En MotoE (championnat électrique), le Suisse Krummenacher, qualifié en 3ème position, finit 5ème et 8ème.
On le sait, le Mugello, autrement dit le Grand Prix d’Italie, c’est un peu la chasse gardée de Ducati toutes ces dernières années, avec un circuit qui favorise les grandes accélérations sur de longs rectilignes, et les freinages d’anthologie.
L’année dernière, le pilote du team d’usine Ducati Francesco Bagnaia s’était imposé, devant le champion du monde 2021 Fabio Quartararo (Yamaha), et le même Bagnaia est devenu à son tour champion. Jusqu’ici, en 2023, « Pecco » Bagnaia mène le championnat, même s’il a commis une grosse erreur au Grand Prix précédent, en France (lire notre article). Mais son avance sur son plus proche rival, Marco Bezzecchi (team privé Mooney VR46, Ducati) n’était plus que d’un point avant que les deux hommes ne viennent s’expliquer sur le circuit du Mugello!
Comme au GP de France, Pecco a été le plus rapide en qualifications au GP d’Italie, devant un Marc Marquez (Honda) qui a largement profité de l’effet d’aspiration de la Ducati de Bagnaia pour décrocher le deuxième temps. Et avec un trio de tête sur la première ligne de la grille de départ qui pour la première fois inclut un second Marquez, Alex, le frère cadet de Marc (team privé Gresini, Ducati). Bezzecchi, lui, comme en France, était septième.
Un Sprint remporté par Bagnaia
Pecco Bagnaia a fait le départ parfait lors de la course Sprint, samedi, devant Marc Marquez et Jorge Martin. Alex Martin est tombé après quelques virages, un peu aidé par Brad Binder (KTM, numéro 33). Ce dernier, qui n’avait pas trop le choix pour la ligne à suivre dans ce virage, s’est retrouvé sur la même trajectoire que le pilote Gresini. Ce que la direction de course a analysé comme un comportement irresponsable. Elle a infligé une pénalité Long Lap au numéro 33.
Le même Brad Binder a par contre établi un nouveau record de vitesse au Mugello dans cette course: 366,1 km/h!
A l’issue du premier tour, Jorge Martin a parfaitement négocié le virage à droite au sortir du zig-zag de San Donato, il a passé Marc Marquez par l’intérieur et lui a fermé la porte au freinage.
Puis Martin a passé Bagnaia, alors que les marshalls signalaient la présence de pluie sur le circuit. Et Jack Miller (KTM), qui s’étai défait de Marc Marquez, a brièvement fait de même, mais il n’a pas pu reserrer sa trajectoire, et le champion en titre a immédiatement repris la deuxième place.
Et Bagnaia a fait ce qu’il fallait pour revenir au contact et a profité d’un freinage un peu loupé de Martin pour reprendre le lead, tandis que derrière les deux pilotes Mooney VR46 Marco Bezzecchi et Luca Marini, qui avaient pu progresser grâce à des erreurs de Miller et à des dérives de Marquez (causée par Miller), se battaient pour la troisième place.
Un tour plus tard, au même endroit, Martin a à nouveau freiné un peu trop fort, ou il a peut-être été surpris par un effet d’aspiration. Il a perdu sa deuxième place au profit de Bezzecchi.
Mais Bagnaia a tenu bon jusqu’à la fin et s’est imposé avec trois dizièmes d’avance sur son rival pour le championnat. Martin a décroché la 3ème place, juste devant (3 centièmes) son coéquipier Johann Zarco, qui était parti de la 9ème place sur la grille de départ.
On souligne le fait que Bagnaia roulait avec un pied fracturé (astragale) à la suite de son crash au Mans dans la course du dimanche!
Malheureusement pour lui, Alex Rins (team privé LCR, Honda) est tombé durant cette course Sprint et s’est fracturé la jambe. Un autre pilote Honda, Joan Mir, le coéquipier de Marc Marquez, était également absent, en raison d’une blessure à la main survenue durant les essais libres.
Pour les résultats complets de la course Sprint du GP d’Italie, c’est par ici.
Bagnaia prend le large au Mugello
La grille de départ du dimanche était légèrement différente. Alex Marquez a dû partir de plus loin que la troisième place, en raison d’une pénalité infligée pour un fait de course remontant au GP précédent.
C’est Jack Miller qui a viré en tête au premier virage, mais Bagnaia avait la vitesse de passage en courbe nécessaire pour reprendre la première place au prochain point de corde. Martin a aussi passé Miller et s’est mis en chasse de la Ducati rouge numéro 1.
Et pendant que l’Italien et l’Espagnol tentaient chacun de signer le tour le plus rapide, derrière, c’était la foire d’empoigne. Miller, Marini et Marc Marquez voulaient leur part du butin. Mais Alex Marquez s’est joint à la mêlée en réalisant un freinage un peu fou qui l’a fait passer au milieu du groupe. Il était trop large et n’a pas pu maintenir sa position, mais cela a déstabilisé l’ordre du groupe.
Marini et Marc Marquez ont pu prendre la troisième et la quatrième place, suivis par Miller et Binder. Puis Alex Marquez s’est mis à attaquer Binder et s’est mis derrière Miller, qu’il a prestement dépassé.
Puis c’est Johann Zarco qui s’est mis à attaquer, en trouvant des trajectoires au cordeau, qui lui ont permis tout d’abord de se défaire de Binder. Il a ensuite passé Miller et s’est mis à prendre de la vitesse.
A dix-huit tours de la fin, Marc Marquez a voulu élargir son virage derrière Luca Marini pour pouvoir prendre plus de vitesse à la ré-accélération. Mais le pilote Honda s’est probablement retrouvé sur une partie moins lisse et propre du circuit du GP d’Italie, et il a perdu l’adhérence. La course était terminée pour lui!
Son frère a pris trois tours pour réussir à dépasser Luca Marini, et il a ensuite mené la danse durant quelques tours, puis il a lui aussi perdu l’adhérence, dans le secteur un. Marini a ainsi retrouvé la troisième place.
C’était cependant sans compter sur Johann Zarco, qui avait le rythme le plus véloce de tous les pilotes encore sur leurs roues à ce moment-là – Miguel Oliveira (team privé Aprilia), enfin revenu de sa blessure au Portugal, était tombé un peu plus tôt dans cette course, après avoir fini douzième de la course Sprint la veille.
Zarco a pris le dessus sur Marini (pour qui la douleur consécutive à sa chute au GP précédent devenait difficile à supporter) à six tours de la fin. Et il s’est assuré que son adversaire ne puisse pas revenir sur lui. Bagnaia a donc remporté le GP d’Italie, devant Martin et Zarco.
Marini était 4ème. Le premier pilote à ne pas rouler sur une Ducati était Brad Binder, 5ème.
Alei Espargaro (Aprilia), blessé avant les qualifications en raison d’un accident … à vélo … et pas très bien placé après les qualifications, a terminé derrière Binder, après avoir pu prendre le meilleur sur Miller. Quant à Bezzecchi, mal parti et coincé durant toute la course, il a fini huitième, perdant ainsi de gros points sur son rival Bagnaia pour la course au titre.
Enea Bastianini, le coéquipier de Bagnaia, revenu lui aussi de blessure, a terminé en neuvième place (il était 12ème sur la grille de départ), devant les Yamaha de Franco Morbidelli et de Fabio Quartararo.
Pour les résultats complets de cette seconde course du GP d’Italie, c’est par ici.
Moto2: Acosta se rapproche d’Arbolino
En Moto2, Aron Canet (team Wegow Los 40, châssis Kalex – et toutes les motos ont le même moteur Triumph) a posté le meilleur temps des qualifications, mais il a lourdement chuté. Pedro Acosta (Red Bull KTM Ajo, Kalex), actuel deuxième du championnat, n’a pas pu faire un meilleur temps. Le troisième chrono est revenu à Sam Lowes (Elf Marc VDS, Kalex), tandis que le leader du championnat, son coéquipier Tony Arbolino, n’avait que le dixième temps.
Aron Canet a perdu le lead au premier virage, tandis que Pedro Acosta s’est emparé des rênes de la course, devant Sam Lowes et Alonso Lopez (Lightech Speedup, Boscoscuro). Mais une manoeuvre inconsidérée de de Lopez a envoyé Lowes dans le bac à gravier. Et la direction de course a donné une pénalité Long Lap au même Lopez.
Ce dernier l’a mal exécutée, et a dû la refaire! Arbolino, lui, a pris un excellent départ, et il a même réussi à s’emparer de la deuxième place aux dépens de Canet. Enfin, dans le dernier tour, Jake Dixon (Autosolar GasGas, Kalex) a pris le dessus sur Canet et s’est emparé de la troisième place du podium.
Pour les résultats complets de cette course Moto2 au GP d’Italie, c’est par ici. Arbolino mène toujours le championnat, mais il n’a plus que 20 points d’avance sur Acosta.
Moto3: Öncü loupe la victoire pour
C’est Deniz Öncü (Red Bulle KTM Ajo) qui a pris la pole position en Moto3, devant Joel Kelso (CFMOTO, team Prüstel), Ayumu Sasaki (Liqui Moly Intact, Husqvarna), Diogo Moreira (MT Helmets MSI, KTM) et le leader du championnat Daniel Holgado (Red Bull KTM Tech3).
Mais Kelso, Moreira et d’autres pilotes ont été forcés à partir du fond de la grille, pour avoir roulé trop lentement et avoir gêné leurs concurrents durant les qualifications.
La première ligne de départ était donc composée d’Öncü, Sasaki et Holgado.
Le pilote du team Ajo n’a pas réussi à garder suffisamment d’avance pour contre-carrer l’effet d’aspiration au bout de la première grande ligne droite. Un groupe de 5 s’est formé, avec encore Jaume Masia (Leopard, Honda) et David Alonso (Valresa GasGas).
Au final, Holgado, deuxième au dernier virage, a battu Öncü sur la ligne, avec Sasaki en troisième.
Pour les résultats complets de la course Moto3 du GP d’Italie, c’est par ici.
MotoE: le retour de Granado
Dans le championnat électrique – où tout le monde roule sur des Ducati – l’Italien Matteo Ferrari (Felo Gresini) s’est adjugé la pole, devant son compatriote Mattia Casadei (HP Pons Los40). Eric Granado (LCR e-team), maintes fois vainqueur de course dans les éditions passées de la coupe mondial MotoE, qui jouait ses premières courses à ce Grand Prix d’Italie après avoir loupé celui de France pour cause de blessure, a vu son troisième temps devenir le quatrième. La direction de course l’a pénalisé pour pression de pneus hors-réglement. La troisième place sur la première ligne de départ est donc revenue au Suisse Randy Krummenacher (Dynavolt Intact).
Dans la course 1, Andrea Mantovani (team RNF), cinquième des qualifications, l’a emporté de justesse sur Ferrari et Casadei, avec Hector Garzo qui a remporté son duel contre son coéquipier Krummenacher pour la 4ème place, et Granado sixième.
La seconde course électrique de ce GP d’Italie a débuté avec du retard, et sous la pluie. Casadei a viré le premier, suivi par Ferrari et Krummenacher. Puis Granado et Kevin Manfredi (Ongetta Sic58) se sont mêlés au groupe de tête. Casadei est tombé dans le premier tour, et Mantovani s’est lui aussi crashé, plus tard dans la course.
Granado a méthodiquement progressé et il a fini par prendre le lead, et à mettre ses adversaires à une certaine distance. Manfredi a fini deuxième, devant Ferrari. Nicholas Spinelli, le coéquipier de Casadei, était 4ème, devant le leader du championnat Jordi Torres (Openbank Aspar). Garzo et Krummenacher étaient sixième et septième.
Ferrari n’est plus qu’à deux points de Torres, et Krummenacher est 4ème, 14 points derrière son coéquipier.
Pour les résultats complets de ces courses MotoE, c’est par ici.
Le prochain rendez-vous du mondial est fixé au week-end du 17-18 juin prochains en Allemagne, sur la piste du Sachsenring.
Commentaires1 commentaires
1 commentaires