Endurance – les Suisses Suchet et le team National Motos sur la première marche Superstock à Spa!
Les deux pilotes vaudois Sébastien et Valentin Suchet sont allés jusqu’au bout des 24 heures de Spa avec leur coéquipier français Guillaume Raymond. Mieux, leur équipe finit première de sa catégorie (Superstock). Le podium en catégorie EWC est occupé dans l’ordre par le team Yamaha officiel (le YART), devant le F.C.C. TSR Honda et le team d’endurance mondiale BMW Motorrad. Le team suisse Bolliger a dû abandonner. Les autres Suisses ont tous fini la course.
Suspens jusqu’au bout en Endurance samedi 17 et dimanche 18 juin sur le circuit belge de Spa-Francorchamps, où se tenait la deuxième manche du championnat mondial 2023. La victoire s’est jouée dans les dernières heures de la course, sur fond de pépins mécaniques et de persévérance, avec au final un vainqueur qui ne s’était plus imposé depuis 14 ans!
Lors de la manche précédente en Endurance, au Mans, l’équipe championne du monde en titre, le F.C.C. TSR Honda (et donc numéro 1 sur la machine), s’était imposée devant le team officiel Yamaha (le YART, numéro 7, lire notre article). Comme d’habitude, les premières places étaient toutes occupées par des équipes concourant dans la catégorie EWC, où il y a beaucoup moins de restrictions sur ce que l’on peut modifier sur la moto, et où les motos sont donc en général plus performantes que pour la deuxième catégorie du championnat, le Superstock.
La couronne Superstock était revenue au team Tecmas BRP BMW (numéro 9), tandis que le team français National Motos Honda, qui compte depuis quelque temps deux pilotes suisses, Sébastien et Valentin Suchet, et un français, Guillaume Raymond, s’était battu pour le podium. Mais une chute dans la nuit et de gros dégâts sur la Fireblade RR-R du team avaient mis fin à leurs espoirs.
A Spa, le YART a remporté une première bataille vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi en signant le meilleur temps des qualifications, sur la moyenne des temps postés par ses quatre pilotes: l’Italien Niccolo Canepa, l’Allemand Marvin Fritz, le Tchèque Karel Hanika, et le Suisse Robin Mulhauser, qui est double champion du monde d’Endurance en catégorie Superstock (avec bien sûr un autre team) et depuis deux ans pilote remplaçant au YART.
Les places au départ pour 14 heures samedi après-midi étaient donc dans l’ordre le YART, puis le team BMW Motorrad (numéro 37), le team Suzuki (SERT, numéro 12), le F.C.C. TSR Honda, le team indépendant Viltaïs Honda, un autre team indépendant, le KM99 (Kawasaki) …
Il fallait attendre la douzième place pour trouver le premier team ayant dans ses rangs un pilote suisse (Marcel Brenner), à savoir le Team Bolliger Switzerland (Kawasaki, c’est aussi un team suisse, numéro 8, en catégorie EWC). Et la treizième pour le premier team Superstock, le Tecmas.
Dans cette catégorie, National Motos était troisième, derrière le team 33 Louit April Moto (Kawasaki). Et donc en assez bonne position pour la course.
Le Suisse Robin Mulhauser, qui n’était plus demandé par son équipe le YART, a pu servir de remplaçant sur une autre Yamaha, celle du team polonais Wojcik (en Superstock, soit le numéro 777, à ne pas confondre avec l’autre équipe du team Wojcik, en EWC, le 77). Son team s’est classé 20ème des qualifications.
Le team EWC Mana’Au Compétition – Ligue contre le Cancer (Yamaha 53, EWC) alignait lui deux pilotes suisses, les frères fribourgeois Samuel et Kevin Trüeb, et un français, Cyriac Gevaux. Ce dernier n’a pas réussi à sortir un temps le plaçant dans les 108% des résultats des autres pilotes, et il a donc été éliminé! Le team lui a trouvé un remplaçant, Kevin Kaut, et il était 33ème sur 36 classés pour le départ.
Enfin le team italien Aviobike (Superstock, 101, Yamaha), comme au Mans, alignait le Suisse-allemand Yves Lindegger dans son groupe de trois pilotes. Il se trouvait juste derrière la Yamaha numéro 53 sur la ligne de départ. Le team Falcon Racing (Superstock, numéro 121, Yamaha), avec le Vaudois David Chevalier, était par contre absent en Belgique.
Duel d’endurance entre le YART, le F.C.C. TSR et le SERT
Samedi à 14h, Marvin Fritz, le pilote du YART, a un peu loupé son départ et s’est fait passer par ses concurrents du SERT, du F.C.C. et du team BMW Motorrad. Mais l’Allemand a vite fait oublier son erreur en faisant la démonstration de l’agilité de sa Yamaha et en se replaçant au bout de quelques tours dans le groupe de tête.
Les pilotes du YART se sont ensuite retrouvés tour après tout en première ou en deuxième place, en duel soit avec leurs homologues du F.C.C. TSR, soit avec ceux du SERT.
Le team officiel Ducati, l’ERC (numéro 6, EWC), quatrième au Mans, était onzième des qualifications à Spa. Il a pris un bon départ, mais au bout de quatre heures il a dû abandonner sur un problème mécanique.
Le même genre de problème a frappé l’équipe Wojcik de pointe, la 77 (dixième des qualifications), au bout de sept heures et demies.
Au bout de huit heures, c’est le team Honda champion du monde qui menait la course. Mais au bout de 16 heures, le YART était en tête. Et à quelques heures de la fin, le F.C.C. TSR, jusque là épargné par les réparations, a dû faire face à un problème d’échappement qui l’a forcé à s’arrêter plus longtemps au box.
Le team YART a assuré sa fin de course, en réduisant un peu la cadence, et il a franchi la ligne d’arrivée au bout des 24 heures, remportant, on l’a dit, une épreuve de 24 heures pour la première fois depuis 2009. En 2022, il avait abandonné à Spa.
La deuxième place est revenue au F.C.C. TSR, et la troisième au team BMW Motorrad officiel.
Les équipiers du SERT, eux, ont fait mentir la réputation de fiabilité de leur machine Suzuki. Ou du moins ils ont joué de malchance, car un contact entre leur pilote Etienne Masson et un pilote d’un team hollandais Superstock les a contraints à exécuter une pénalité (passage par le stand). Et lors de la première heure, leur pilote Sylvain Guintoli s’est carrément trompé de stand lors du ravitaillement!
Puis, au bout de six heures, un souci technique pas très clair les a forcés à passer cette fois-ci dans le box. Enfin, et surtout, à un peu plus de trois heures de la fin, ils ont dû changer une pompe à eau, perdant à ce moment-là leurs chances de victoire, ou même de podium.
Toujours dans les équipes EWC, le team Bolliger était bien placé dans les premiers tours. Puis il a dû faire face lui aussi à un souci mécanique, et au bout de 19 heures un problème technique plus conséquent l’a finalement contraint à l’abandon. Le premier en Endurance depuis le Bol d’Or en 2021.
Dans le box de Mana’Au Compétition, une équipe qui vient de passer en catégorie EWC, et qui a aussi changé de moto (de Suzuki à Yamaha), on pensait que le plus dur était fait. Mais à une heure de l’arrivée, et alors que le team était aux alentours de la 17ème position, le moteur a cassé! Mais ils marquent quand même des points au championnat mondial d’endurance, tout comme le team Bolliger.
Au championnat d’Endurance 2023, le YART devance le F.C.C. TSR Honda d’un seul point, tandis que le team BMW Motorrad est troisième, et le SERT 4ème.
La persévérance de National Motos enfin récompensée en Superstock
En Superstock, la lutte a été encore plus serrée. Elle s’est jouée durant en gros la première moitié de la course entre National Motos, RAC41-Chromeburner (Honda, numéro 41) et 33 Louit April Moto (Kawasaki, numéro … 33).
Le National Motos a fait un excellent départ qui l’a placé dans le top 10. La moto n’a pas connu de ratés d’éclairage à la tombée de la nuit, contrairement à l’an passé, ses trois pilotes ont fait tour rapide sur tour rapide, mais en gardant une petite marge de sécurité.
Leurs adversaires ont fait de même. Mais au bout de seize heures de course, Chris Leesch (Honda 41) est tombé et il a fallu ramener la moto au box pour des réparations.
A partir de là, il y avait surtout deux autres teams qui pouvaient convoiter la première place de la catégorie, à savoir le 33 Louit April Moto, et le Honda No Limits (numéro 44).
Sébastien, Valentin, Guillaume et tout le team ont continué à rester concentrés tout au long de la nuit. Personne n’est tombé, et les relais se sont enchaînés, la fatigue grandissant, mais la motivation étant intacte.
Le team numéro 33 s’est approché de la Honda rouge et jaune de National, mais pas à moins de 40 secondes. Et vers la toute fin de la course, l’écart était remonté à un peu plus d’une minute. Ce qui fait tout de même moins d’un tour à Spa, le circuit le plus long du championnat, avec plus de 6 kilomètres.
C’est Guillaume Raymond qui a fait les derniers tours. Il était attendu avec excitation, mais aussi avec soulagement, par Valentin et Sébastien, et par tout le team, qui est une petite structure privée se basant sur une concession Honda, mais qui participe au mondial d’Endurance depuis des décennies. Il y a trois ans de cela, National Motos a décidé de quitter la catégorie EWC, pour aller se battre en Superstock.
Et jusqu’à présent, la Honda numéro 55 Superstock a récolté une victoire et des podiums, mais elle a aussi souvent dû abandonner à la suite d’un souci mécanique ou d’une chute.
33 Louit April Moto a donc fini huitième, devant Honda No Limits. Ce qui donne le podium pour la catégorie, avec la première place au team de Séb’ et Valentin Suchet!
Et voici le commentaire de Sébastien, qui est par ailleurs l’un des pilotes suisses soutenus par ActuMoto.ch: « C’est un circuit très différent de ceux dont nous avons l’habitude, mais la vraie difficulté dans cette course, c’étaient nos concurrents. Ils ne nous ont jamais lâchés, ils n’ont jamais renoncé. »
« On a gagné des dizièmes et des secondes ici et là pour atteindre ce résultat, continue le Vaudois. Il n’y avait pas de marge pour l’erreur, mais nous avons fait ce qu’il fallait. Nous avions des consignes claires, et cela a payé! »
On note l’abandon du team Tecmas, pour problème mécanique, la seizième place finale du Wojcik Superstock, le team ayant dû passer du temps à réparer la moto après une chute, et la 22ème du team Aviobike. Sur 23 équipes classées, du fait des abandons.
Quant à la Yamaha numéro 53, elle a malheureusement dû se résoudre à abandonner. Le moteur a lâché à seulement une heure de la fin!
Pour les résultats complets de ces 24 heures de Spa 2023, c’est par ici.
En catégorie Superstock, National Motos est à présent troisième du mondial, à moins de dix points du leader RAC 41.
Les teams de la catégorie EWC (une bonne partie d’entre eux) ont à présent rendez-vous au Japon, le 3 août prochain, pour les 8 heures de Suzuka. Les teams Superstock ne participent pas à cette course.
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