Test Fantic

Essai Fantic – La nouvelle Caballero 700 s’impose sur le marché des Scrambler

Notre garage partenaire genevois, MRPS Racing, revendeur officiel de la marque Fantic, nous a mis à disposition la nouvelle Caballero 700.

Cette moto est un scrambler mid-size, polyvalent et facile d’utilisation. Le modèle fourni par le garage a été quelque peu customisé, mais cela n’a en rien changé notre expérience de conduite. Nous avons eu la possibilité de tester la belle italienne sur route comme sur terrain. Elle s’est avérée efficace dans ces deux types d’utilisation, et le terme Scrambler prend ici vraiment son sens.

La Fantic Caballero 700, c’est quoi ? Il s’agit d’un audacieux métissage plutôt intéressant. Prenez un châssis italien signé Fantic, implantez au cœur de ses entrailles le fameux CP2, bicylindre parallèle japonais de 689 cm³, très connu pour être le cœur, notamment, de la Yamaha MT-07. Équipez-le de ce qu’il faut d’assistances, agrémentez le tout d’un look réussi et de beaux matériaux et vous obtenez cette Caballero 700: aussi délicieuse à contempler que sensationnelle à piloter!

Un travail qualitatif

Caballero, c’est un look que l’on connaît maintenant depuis la résurgence de ce modèle en 2017, une référence à classer dans la catégorie «haut de gamme» pour son accastillage de luxe, et qui a été déclinée en 125, 250 et 500 cm³. Le nouveau vaisseau amiral bicylindre reprend ce look en intégralité. D’ailleurs, s’il n’y avait pas écrit 700 sur ses plaques latérales, on croirait se retrouver devant la 500 monocylindre.

La moto est fine, quelque peu haute, de l’avant en particulier avec sa longue fourche au débattement de 150 mm et sa roue de 19 pouces à rayons. La Caballero 700 se reconnaît à ses éclairages full LED, à sa selle située dans le prolongement de son réservoir oblong et qui nous assoit à 830 mm du sol. Cela signifie les deux pieds à plats pour notre pilote (1m76).

Il y a aussi ses deux sorties d’échappement et ses beaux matériaux, de l’aluminium notamment, que l’on retrouve sur les pièces latérales du cadre. Le té de fourche usiné dans la masse est une pièce maîtresse de l’élégance du poste de commande.

Ce type de pièce qui compose également les pieds de fourche nous rappelle l’attention portée aux détails par les Italiens. On trouve également des pare-chaleur en carbone pour camoufler la tubulure de l’échappement.

Bel effort, dommage maintenant que les vues sur le moteur soient un peu «brutes de décoffrage», côté gauche en particulier où la tripaille est mal cachée. À notre sens, la jonction entre la selle et le réservoir aurait également mérité un peu plus d’attention, idem pour la vision du vase d’expansion au liquide rose du système de refroidissement. Mais bon, la moto reste toutefois fidèle à une esthétique tendanciellement dépouillée. Et ce sont de petits détails qui n’enlèvent rien au soin apporté à plusieurs autres composants.

Prise de position sur le « gentleman »

On s’assoit sur la belle. La première chose que l’on remarque à son bord est son grand guidon. Joie de l’essayeur, car elle conditionne une conduite décontractée et qu’elle impose une posture buste droit avec les bras écartés.

Et ça braque! Les bras ne sont pas tendus toutefois. En la présence du petit réservoir de 13 litres, on se retrouve, en effet, assez proche de la direction. Au niveau des jambes en revanche, on se retrouve légèrement replié, car les repose-pieds sont hauts afin de ménager la garde au sol, par ailleurs très bonne.

Et le confort? Il est moyen dirons-nous. Parfais pour les petites ballades, les cols, les sentiers sauvages. Un peu moins pour les trajets autoroutiers. Certes, les suspensions Marzocchi progressives travaillent très bien, néanmoins la selle au revêtement « moëlleux » est composée d’un bois qui ne se marie pas à la perfection avec le délicat fondement de l’essayeur, pénible sur l’aspect du confort…

Sur une Caballero d’origine, on trouve un système d’articulation des bras des rétroviseurs qui permet de vraiment adapter la vision arrière à la morphologie de chacun. Celle entre nos mains est équipée de rétroviseurs en embout de guidon. Petite touche perso de notre partenaire. Dans le même esprit, on trouve également des leviers réglables en écartement.

Alors on démarre. C’est avec sérénité que l’on arpente les rues et les routes de campagne, mis en confiance par l’équilibre et le poids maîtrisable de cette machine dont la prise en main est instantanée. Le fait de disposer d’assistances à l’accélération comme au freinage est l’assurance de rester droit sur ses roues en toutes circonstances.

Cela rassure, sachant que le CP2 peut se montrer joueur par moment mais n’est pas indomptable pour autant. Quant aux dos d’âne, aux ralentisseurs et autres coussins berlinois, ils sont digérés avec brio par le système de suspension très progressif et la garde au sol conséquente. Cette moto nous prouve avec assurance son affiliation à la catégorie scrambler. Elle absorbe aisément les impuretés de la route tout en nous proposant une conduite dynamique et agréable.

L’instrumentation, moderne et élégante, comprend un écran TFT de 3,5 pouces de diagonale, qui rappelle le design des compteurs de certaines motos classiques, tout en offrant des fonctionnalités modernes comme la connectivité Bluetooth. L’affichage est clair et adaptable à la luminosité ambiante, facilitant la lecture des informations essentielles sans détourner l’attention du conducteur de la route.

Petit bémol: l’inclinaison du tableau de bord a tendance à fortement refléter le soleil par beau temps. En fonction de votre position sur la moto, cela peut s’avérer… éblouissant.

Les commandes au guidon de la Caballero 700 sont intuitives et très simples, permettant une navigation facile dans les menus et un accès rapide aux fonctions principales, telles que l’ABS et l’antipatinage. Deux modes de pilotage sont paramétrés de base sur la console. Le mode STREET, qui active l’ABS et le contrôle de traction, et le mode OFFROAD, qui les désactive. Ce sont les deux seules assistances électroniques au pilotage présents sur cette moto.

L’ABS est piloté par une centrale inertielle et, par conséquent, sensible à l’angle (eh oui !). Le contrôle de traction fait également office de contrôle de cabrage. Si vous êtes donc adapte de l’économie de pneu avant, il vous faudra désactiver cette assistance.

Après essai dans plusieurs terrains, les assistances prouvent leur efficacité. Elles ne sont pas intrusives et nécessitent que l’on applique certaines contraintes à la moto pour en sentir le déclenchement.

En tout cas, grâce à Fantic nous bénéficions aujourd’hui d’un Scrambler moderne, plutôt bas, léger et maniable, doté d’une centrale inertielle, basique puisqu’elle n’est associée qu’à l’anti-blocage des roues, afin de bénéficier de l’ABS de virage. Que l’on peut désactiver de l’arrière ou totalement. On trouve avec ça un anti-patinage qui lui aussi peut être mis en veille.

Un troisième mode est disponible, qui selon notre essayeur n’était pas un ajout nécessaire de la part de Fantic, mais il est là. On parle ici du mode « Custom » qui est ni plus ni moins un mode permettant de choisir laquelle de ces deux assistances on souhaite conserver. La navigation est très simple puisqu’il s’agit de presser un simple bouton, à l’arrêt, pour naviguer d’un mode à l’autre.

Du plaisir, peu importe la vitesse

Le twin parallèle de 689 cm³ calé à 270°, est le bloc CP2 de Yamaha, on l’a dit, même si les indications CP2 et Yamaha ont logiquement disparu des carters moteurs de la Fantic.

Ok, sauf qu’au guidon, on ne le reconnaît pas vraiment. Il y a sa sonorité tout d’abord, très singulière avec la patte Fantic, ce petit plus apporté par la fameuse double sortie biseautée full Inox de toute beauté et qui change la signature sonore de ce moteur. Un ronronnement particulièrement apprécié de notre essayeur.

Ensuite, il y a le travail apporté au niveau de l’admission et de la cartographie moteur, qui change quelque peu les données techniques de ce moteur ainsi que son comportement. Au final, on se rapproche de la configuration de la Ténéré, plus que de la MT-07, mais on ressent encore plus de couple et une certaine constance dans sa distribution.

Le moteur de cette Caballero 700 ne vous laisse jamais tomber. Peu importe le terrain et la situation, il a du répondant et est loin d’être insipide. Et il est parfaitement équilibré et adapté a cette moto. Plus de pêche que ça, c’est trop. Moins de pêche, on ressentirait un léger manque.

Bref, il a du gras ce moulin de 74 ch à 9 000 tr/min, qui propose 70 Nm de couple à 6 500 tr/min. La conduite est fluide et la réponse au gaz est précise. Le moteur se montre docile en toute situation. On roule sans difficulté à des vitesses de croisière raisonnables, dans nos belles routes de vignobles.

Mais quand les courbes se montrent, il ressort son côté taquin et son couple nous offre de beaux enchaînements. Ici, nous regrettons que la poignée d’accélération soit un peu dure à actionner. Mais c’est une question de nuance.

Grand-mère offre un excellent thé, Fantic offre un excellent châssis.

Le châssis est également très bon. La moto est agile et offre un bon retour d’information. Les suspensions travaillent bien sur route comme hors-piste. En revanche, sur les chemins, l’italienne montre ses limites « structurelles ». Malgré une bonne garde au sol et des suspensions adéquates, elle manque de protection moteur et pare-carter pour les escapades offroad. On note d’ailleurs une exposition inquiétante du filtre à huile, à la merci d’une pierre belliqueuse.

En revanche, la souplesse des suspensions est agréable et ne génère aucune fatigue, quel que soit le terrain. La moto, dans son ensemble, répond bien au traitement que l’on peut lui infliger. Elle est très plaisante à piloter et sa facilité et sa légèreté séduiront plus d’un/e pilote.

On a de bonnes sensations, d’un ressenti plus précis de la route, avec des pneus qui ne mettent pas une plombe à monter en température, puisque cette Caballero est équipée d’origine de Pirelli Scorpion Rally STR. Des pneus à l’efficacité largement acceptable pour le type d’utilisation que nous faisons de cet engin. Bien sûr, il ne faut pas se montrer trop gourmand sur route comme sur les chemins, tout n’est pas parfait.

Cette nouvelle Caballero 700 offre un agrément certain au quotidien. On profite de ce twin d’exception sous un angle nouveau, nous qui le connaissons bien en particulier sur les Yam’, et on se dit qu’il a bien sa place ici. Les assistances sont en plus là pour rassurer. On préférera tout de même un usage sportif et de loisir pour cette engin qu’un usage au quotidien ou en voyage. Mais cet avis n’engage que notre essayeur.

Si vous vous retrouvez un peu enthousiaste sur la conduite, pas de problème. Bien qu’on ne trouve qu’un seul disque de frein de 330 mm à l’avant de cette 700, à aucun moment nous ne nous sommes retrouvés à la peine avec le système de freinage.

Il faut dire que l’étrier radial Brembo à 4 pistons assure une bonne puissance d’arrêt. Même le ressenti au levier est bon, de quoi doser ses interventions avec précision. Certes, à la prise de frein appuyée, la Caballero 700 plonge sensiblement, mais beaucoup moins qu’un trail. Et en outre, elle reste parfaitement en ligne.

Le seul bémol ici est la prise du frein avant sur l’angle, qui relève facilement la moto. On privilégiera l’arrière pour corriger une trajectoire, voire un excès de confiance, ce qui ne pose pas de difficulté tant la pédale est accessible. L’ABS ne nous a jamais dérangés, dans la mesure où l’assistance, bien paramétrée, ne s’est jamais déclenchée!

Puisque qu’on parle de ce qui se trouve sur les bas de la moto: les cale-pieds de la Caballero 700 sont d’une adhérence remarquable. Leur dessin est bien plus proche de celui que l’on peut trouver sur un repose-pied de trail. Une fois votre botte calée, plus rien ne bouge ! Et la distance avec les commandes permet de rouler cette Caballero avec de grosse bottes d’enduro. Plutôt cocasse, pour un scrambler, n’est-ce pas?

Rien de particulier à signaler au niveau de l’étagement de boîte, c’est très homogène. Les passages sont fluides, la commande d’embrayage n’est pas trop dure. Au vu de la santé du moteur, on regrette de ne pas avoir de quickshifter d’origine, mais celle que nous avions en était équipée. Il avait été installé par le garage.

Une technologie pas en reste

Le tableau de bord rond avec un petit écran TFT de 3,5 pouces pouvant être connecté au smartphone via Bluetooth est une touche vintage mais moderne agréable. L’accessoire est très bien fait et rappelle le compteur de certaines Indian, la Chief en particulier, mais sans fonction tactile.

Il propose plusieurs agencements et s’adapte en fonction de la luminosité. Il est en outre complet avec la palanquée d’informations proposées. Quant à l’évolution dans les menus, elle est facilitée par un bouton dédié au commodo gauche, bouton déjà rencontré sur nombre de machines. Guidon côté droit maintenant: il est appréciable de disposer de boutons dédiés aux changements de mode rapide. Une pression, à l’arrêt du véhicule, et vous voilà en mode Offroad, ou vice-versa.

Un dernier mot sur les poignées Domino de cette Scrambler 700, qui sont sculptées comme celles d’une machine d’enduro. C’est bien pour la préhension, moins pour le confort sur la durée. Mais avec une bonne paire de gants en cuir, aucun problème.

Conclusion

En résumé, la Fantic Caballero Scrambler 700 est une très belle moto polyvalente et bien équilibrée, offrant un excellent compromis entre style, performance et confort. Son moteur CP2 dérivé des Yamaha, associé à un châssis et des suspensions de haute qualité, en font une option attrayante pour les amateurs de scramblers modernes. Que ce soit pour une utilisation quotidienne en ville ou pour des escapades sur des chemins moins fréquentés, cette moto promet une expérience de conduite agréable et mémorable. Elle reste à la portée de tout niveaux de pilotage.

Pour avoir la qualité de construction qui caractérise cette Caballero 700, ainsi que les suspensions performantes et les assistances électroniques présente, il faut débourser 10990 francs.

Ce modèle Cabellero 700 est une alternative moderne, au look vintage, qui n’a rien à envier à ses concurrentes. Elle bénéficie de matériaux nobles, d’une excellente qualité de construction, de suspensions performantes et d’un châssis optimisé pour une conduite plaisante.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’importateur suisse de Fantic, ou vous adresser à nos partenaires dans notre Annuaire suisse des pros de la moto, MRPS Racing à Satigny (GE, spécialiste Fantic Offroad), Rock & Road à Genève, Tricana Motorcycles à Corseaux-sur-Vevey (VD), et Rost Motos à Collombey-Muraz (VS).

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