Essai – Kawasaki Versys 1100 (et SE), la voyageuse haute sur pattes se renforce
La cylindrée, la puissance et le couple sont en augmentation sur cette nouvelle mouture de la Kawasaki Versys qui atteint maintenant 1100 cm3. Nous l’avons essayée en Espagne dans sa version SE, avec des suspensions électroniques semi-actives. Verdict…
Fini le temps des railleries concernant le look de la grande Kawasaki Versys. Elle est apparue en 2012 dans sa version 1000 cm3, (dès 2005 il y avait une 650 du même nom). Ce n’est qu’en 2015 qu’elle a commencé à prendre soin de son apparence. Et dès 2018 elle s’est présentée sous un tout nouveau jour avec une tendance «Sugomi», propre à Kawasaki que l’on connaît sur d’autres modèles.
On qualifiera maintenant le look de cette nouvelle Versys 1100, de «Sugomi design en Touring Edition à inspiration Ninja!». Bien sûr je rigole… Mais, en regard de ses débuts, il faut lui reconnaître du beaucoup, beaucoup mieux!
La Kawasaki Versys a pourtant des fans inconditionnels. Parmi ceux-ci, le directeur européen du marketing et relations presse chez Kawa, Martin Lambert, qui nous faisait la présentation du véhicule. N’y voyez pas un conflit d’intérêt. Le bonhomme a roulé 300000 kilomètres au guidon des Versys 1000 Standard, S et SE, pour «travailler et jouer», dit-il et «rider» à travers le Royaume-Uni et toute l’Europe.
C’est dire si nous avons affaire à un connaisseur. Lors de la présentation de la nouvelle version 2025 (lire notre présentation), Martin Lambert nous en a donc parlé avec enthousiasme et son humour «So British».
On peut dire que le millésime 2025 (lire notre test de la version précédente) est d’une cuvée « primeur ». Et, maintenant, à nous d’en parler…
Une précision: la Versys 1100 standard est un peu moins bien équipée que la Versys 1100 S et que la Versys 1100 SE. Ces dernières adoptent notamment un écran en couleurs premium (technologie TFT) donnant plus d’infos, un pare-brise large, des poignées chauffantes et des protège-mains. La SE ajoute des suspensions semi-actives à réglage électronique. Nous avons roulé exclusivement avec une SE.
Avant de partir, il faut se familiariser avec le cockpit et les commandes. Tout d’abord, on essaie de manipuler le pare-brise coulissant qui se monte et se descend sans l’aide d’outils, juste avec l’action des doigts sur des molettes situées de part et d’autre du pare-brise. Facile!
Sur un bout d’autoroute à vitesse «extra réglementaire», la position haute montre que l’air passe au-dessus du casque mais descend fort sur les épaules. Cet effet sera agréable pour les long voyages et la stabilisation de la tête!
Le régulateur de vitesse est réglable. Une fois qu’on a choisi une vitesse, on peut l’augmenter ou la réduire avec les commandes au guidon. Cela se fait de manière fluide et efficace. On désactive le système soit en pressant sur un bouton (il faudra represser sur le bouton pour le réactiver), soit en freinant ou en changeant de rapport de vitesse. Dans ce dernier cas, un appui sur le bouton « Reset » réactive le régulateur, à la vitesse que l’on avait choisir. Quand on fait appel à la « mémoire » du régulateur, l’accélération est un peu poussive jusqu’à ce qu’on atteigne à nouveau la vitesse enregistrée.
Le cockpit est un classique de la marque japonaise. Sur la gauche se trouve un conte-tours analogique, avec dans son pourtour tous les voyants de sécurité. Pris à l’intérieur de ce cercle se trouve l’écran digital LCD couleur de 5 pouces nécessaire pour recevoir ou sélectionner les infos «vitales» à la conduite, au paramétrage et au fonctionnement de la Kawasaki Versys 1100.
Sur notre modèle SE, avec les suspensions électroniques semi-actives, un pictogramme montre un pilote avec bagages. Le bouton «Preload» ensuite permet de varier les plaisirs tels que: solo, solo et bagages, duo et duo avec bagages.
Pour les autres réglages, il faut rentrer dans les menus (avec un appui long sur la touche Select). Sur la photo ci-dessous, on distingue les boutons permettant de changer les modes de conduite, modes qui sont au nombre de trois (Rain, Road et Sport).
Chacun de ces modes correspondent à des réglages différents des modes moteur (qui définissent la réponse à la commande d’accélération et la puissance maximale disponible), du contrôle de traction sensible à l’angle, du système de freinage combiné avec anti-blocage de virage, et, sur la SE, de l’amortissement procuré par les suspension.
Un quatrième mode, Rider, est encore paramétrable. On peut choisir entre deux modes de puissance, trois degrés d’intervention du contrôle de traction (couplé à un contrôle de cabrage) plus la désactivation de cette assistance, et trois modes d’amortissement (plus ou moins sportif)
D’abord, on monte sur la selle (vraiment confortable et ergonomique à l’entre-jambes). Sur la Kawasaki Versys 1100 SE, on est assis à 840 mm du sol. Pour mes 172 cm, il faut penser à positionner les jambes immédiatement devant les cale-pieds, sous peine de perdre de l’équilibre, car ceux-ci accrochent les mollets.
Une fois bien installé, le plat du bout des bottes me rassure! J’apprends qu’il existe une selle culminant à 820 mm, mais en accessoire. Me voilà doublement rassuré! Pour un meilleur équilibre à l’arrêt, on peut encore compter sur la largeur de guidon de 950 mm. Cette importante largeur a un autre effet lors de la conduite. Elle permet au pilote de gagner en maniabilité, car il faut aussi dompter le poids conséquent (259 kg en ordre de marche) de notre SE.
Un petit appui sur le bouton Select et l’écran passe du fond noir au fond blanc.
Avant la traditionnelle séance photos, nous avons pu rouler pendant une heure et demie sur des routes au bon revêtement, et parfois avec une surface nettement moins lisse.
Quelques vibrations ressenties avec un engourdissement des mains polluent un peu ma balade sportive. Pour d’autres de mes camarades il n’en est rien. Je mettrai ce côté désagréable sur le compte de gants peu adaptés.
L’augmentation de la cylindrée (de 1043 cm3 à 1099 cm3), de la puissance qui passe de 120 chevaux à 135 chevaux et surtout du couple qui gagne 12 Newton-mètres se font sentir.
La Versys 1100 SE et sa vocation de voyageuse sait se rendre maintenant un peu sportive. Les accélérations en sorties de courbes adoptent une tendance rageuse et ceci sur tous les rapports et dès les bas régimes.
On a véritablement gagné en confort et en sportivité avec ce nouveau modèle. Dans ce genre de pilotage, on aime jouer du quickshifter bidirectionnel (revu pour l’occasion, et de série), qui peut être utilisé dès 1500 tr/m. Le bruit sec fourni lors de chaque mouvement du pied lorsque l’on «avoine» réjouit forcément les oreilles. Tout comme le son émis par le quadricylindre Kawasaki!
L’après-midi, nous avons roulé une bonne partie du parcours sur une route mouillée, ce qui a permis de juger de la bonne facture des pneumatiques Bridgestone Battlax Sport Touring T31.
Bien sûr quelques glisses interviennent (on connaît les routes grasses espagnoles), mais rien de méchant. La gestion combinée du contrôle de traction sensible à l’angle, du freinage combiné avec fonction de virage et des suspensions semi-actives permet de rester serein.
Nous avions à disposition sur notre Kawasaki Versys SE (voir les photos) le Pack Tourer+ qui ne sera pas livrable en Suisse. Seuls les pack Tourer et Grand Tourer le seront.
Ces packs comprennent, pour le Tourer: 2 valises de 28 litres chacune avec le système de montage inclus, les « valises » intérieures étanches et un protège réservoir. Pour le Grand Tourer: on ajoute 2 protège-cadre, 2 phares additonnels anti-brouillard, 1 support de navigateur (TomTom en l’occurence), 1 top case de 47 litres avec le plateau de montage et le dosseret passager sur ce top case.
Nous ne connaissons pas encore le prix de ces accessoires. Nous vous les indiquerons dès leur apparition. Si on se réfère à ceux de 2024, ils ne devraient que très peu varier. Pour le Pack Tourer: 1100 fr. Pour le Pack Grand Tourer: 2600 fr. En revanche, nous connaissons le prix approximatif des motos. 16000 francs pour la version S et 18000 francs pour la version SE. Pour rappel, la version standard ne sera pas importée en Suisse.
Les premiers exemplaires de cette Kawasaki Versys 1100 devraient arriver dans notre pays dans le courant de l’automne.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de Kawasaki, ou vous adresser à nos partenaires de notre Annuaire suisse des pros de la moto, 100% 2-Roues (cpc2r) à Genève, K-Motos à Carouge (GE), Tricana Motorcycles à Corseaux-sur-Vevey, ou Compétition Park à Neuchâtel.
