Nouveau – Le trail routier d’entrée de gamme de Ducati, la Multistrada V2, perd des kilos et gagne en confort
Après avoir introduit un nouveau moteur V2 moderne sur un modèle de sportive (Panigale) et de roadster sportif (Streetfighter), la marque de Bologne présente une version toute nouvelle de son maxi-trail 900, toujours sous le même nom, avec une version différente du nouveau V2, un poids nettement en baisse et plein d’autres améliorations.
Le trail routier Multistrada V2 de Ducati est le troisième modèle du constructeur italien qui intègre le nouveau moteur V2, développé pour remplacer à la fois le précédent Superquadro de la sportive Panigale V2 et de la naked sportive Streetfighter V2, et le Testastretta 11 Evo de la naked Monster, de la Multistrada V2 et de l’enduro de voyage DesertX.
Ce nouveau moteur est fabriqué dans deux configurations un peu différentes; une plus sportive, délivrant 120 chevaux en pointe, et qui équipe les nouvelles Panigale V2 et Streetfighter V2 (lire notre présentation), et une plus routière, qui prend donc fort logiquement sa place dans la nouvelle Multistrada V2.
Cette dernière, bien que d’une cylindrée respectable, plus de 900 cm3 dans la version 2024, occupe de fait la place de maxi-trail d’entrée de gamme (lire notre test), aux côtés des modèles Multistrada V4, bien plus puissants et au moteur de plus grande cylindrée, qui se trouvent tout en haut de l’échelle.
Avec le nouveau V2, on descend quelque peu en cylindrée, passant de 937 à 890 cm3. On se trouve aussi avec un moteur bien plus léger, qui pèse à peine plus de 54 kg, qui renonce à la distribution desmodromique traditionnelle chez Ducati pour obtenir notamment des intervalles d’entretien plus longs et des services moins coûteux (on le suppose), et qui adopte par contre un système de distribution variable à l’admission pour satisfaire aux nouvelles normes européennes anti-pollution Euro 5+, qui entrent en vigueur début 2025 pour les véhicules sortant de l’usine.
Au lieu des 120 chevaux de la variante sportive, il en exprime 115 au maximum, qui sont atteints à 10750 tr/min. Le couple est encore plus présent bas dans les tours (et dans les mi-régimes) que sur la version plus sportive de ce nouveau V2. Pour la Multistrada V2, on a un maximum de 92 Nm à 8250 tr/min, et le 70% de cette valeur maximale est déjà présent à 3500 tr/min.
Et comme sur la nouvelle Panigale V2, ce bicylindre en V2 fait usage d’une distribution variable à l’admission. Sans entrer dans trop de détails, ce système fait varier la durée d’ouverture et l’ouverture des soupapes d’admission en fonction notamment du régime de rotation du moteur. Une astuce technique qui permet de rendre la combustion plus efficace sur l’ensemble de la plage des régimes, avec des avantages côté émissions polluantes, performances pures et même consommation de carburant.
L’embrayage est comme avant pourvu d’une fonction anti-dribble, et il est assisté. Les rapports de vitesse sont différents sur ce nouveau modèle. La première, en particulier, est plus courte, ce qui devrait améliorer l’expérience de conduite à basse vitesse, notamment dans les environnements urbains.
Un nouveau cadre avant monocoque en aluminium utilisant le moteur comme élément porteur a aussi permis de redessiner une bonne partie des structures de la moto par rapport au modèle précédent. Cela a des conséquences en termes de poids, le nouveau trail routier de Ducati déclarant seulement 199 kilos sur la balance, sans le carburant – le réservoir d’essence contient 19 litres.
Pour la variante S, nantie de suspensions semi-actives à réglage électroniques, on ajoute trois kilos, ce qui fait tout de même un trail routier relativement léger. Ducati annonce fièrement 18 kilos de moins que pour le modèle 2024.
Un autre effet de cette nouvelle conception est, selon Ducati, que l’on a plus de points d’appui et de contact entre les jambes et la moto. Le triangle selle-guidon-repose-pieds est lui aussi différent, les embouts de guidon étant plus proches en hauteur du ou de la pilote. Dans l’ensemble, il devrait donc être plus facile de bien contrôler cette Multistrada V2, et de la faire aller là où on veut.
Le bras oscillant, à l’arrière, est nouveau lui aussi, plus léger, tout comme les roues. Ces dernières restent cela dit dans les mêmes dimensions, avec un diamètre de 19 pouces à l’avant (et 17 à l’arrière). Un choix motivé par la possibilité de rouler sur des pistes non asphaltées, où une roue de 17 pouces à l’avant est un clair handicap.
Le freinage est plutôt sportif, comme sur le modèle précédent, avec deux disques de 320 mm de diamètre à l’avant, mordus par des étriers Brembo monoblocs M50 à fixation radiale, et un maître-cylindre radial lui aussi.
Le débattement des suspensions demeure à 170 mm aux deux extrêmités, avec une fourche télescopique inversée entièrement réglable à l’avant et un nouvel amortisseur à l’arrière, lui aussi pourvu de réglages tant en précharge qu’en compression et détente. Sur la version standard du trail routier, les réglages se font « mécaniquement » avec un outil (compression et détente) ou même à la main directement sans outil (précharge arrière). La Multistrada V2 S confie le réglage d’amortissement et de précharge (arrière) à l’électronique.
La selle, tant pour le pilote que pour le passager, a été repensée dans sa forme – plus de place à disposition des jambes et du torse du passager, malgré une poupe plus fine visuellement sur le nouveau modèle.
Il y a aussi des hauteurs de selle (la selle standard est réglable d’origine sur deux hauteurs) permettant de mieux adapter le trail routier à la morphologie de son ou de sa propriétaire. 830 ou 850 mm, donc, pour la selle d’origine, et on peut descendre à 790 mm sur la version S, grâce aux suspensions électroniques, ou monter à 870 mm sur les deux versions, via le catalogue des accessoires.
Esthétiquement, la face avant du trail routier a aussi changé, adoptant un « bec » moins long. Et électroniquement, on progresse, avec un algorythme agissant de manière prédictive pour et plus seulement réactive, sur l’anti-patinage. Lee contrôle de traction ne va pas attendre que la roue arrière commence à déraper pour entrer en action et limiter le couple, et il va le faire de façon plus fluide et progressive.
Sur ce modèle, Ducati ajoute aussi des modes moteurs, des modes de pilotage configurables, un contrôle de wheelie ajustable, et un contrôle de freinage à trois degrés d’intervention. Du plus conservateur au plus permissif (seulement sur la roue avant). A part dans ce dernier degrés, il intègre la fonction d’anti-blocage efficace en virage.
Un quickshifter bidirectionnel revu (meilleur retour d’information) complète cette dotation, de même qu’un contrôle de frein moteur. Il y a même un régulateur de vitesse ajustable dont les commandes se trouvent sur la guidon. L’entier des fonctions et réglages est d’ailleurs pilotable depuis les deux commodos, avec des boutons au design revisité, dans leurs fonctionnalités.
Les suspensions électroniques de la nouvelle Multistrada V2 S ajustent automatiquement l’amortissement en roulant. Mais on peut sélectionner trois modes de fonctionnement qui le font chacun à sa manière, avec plus ou moins de confort, de précision et de soutien. On peut sélectionner les modes de suspension indépendamment des autres réglages électroniques. Ce système évite dans tous les cas que l’avant ne « plonge » au freinage, et de même empêche que l’arrière ne se tasse à l’accélération.
Comme sur la grande soeur V4, une fonction dite « Minimum Preload » abaisse d’une pression d’un bouton la précharge de l’amortisseur arrière au minimum (- 8 mm): on peut alors plus facilement poser pied à terre, à basse vitesse ou à l’arrêt, si on est petit de jambes.
Dans les petits plus pratiques, le trail routier est équipé d’une prise de recharge USB-A à l’avant. Ducati a aussi pris soin de retravailler l’aérodynamique pour assurer une meilleure pénétration dans l’air et en même temps une meilleure protection à l’avant, et a ajouté des conduits dirigeant de l’air frais sur les jambes du conducteur, histoire de ne pas les rôtir avec la chaleur dégagée par le moteur.
On note au passage que les indicateurs de direction ont été intégrés au carénage avant.
Le tableau de bord en couleurs de 5 pouces de diagonale propose trois modes graphiques à choix, et son interface graphique est nouvelle elle aussi. La connectivité multimédia avec les smartphones est en option, sauf sur la Multistrada V2 S où elle est « offerte » dans le prix.
Les pneus d’origine sont des gommes routières permettant un certaine dose de tout-terrain, des Pirelli Scorpion Trail II, dans les dimensions 120/70-19 devant et 170/60-17 derrière. Dans les accessoires, on trouve toujours des roues à rayons, plus robustes, pour des passages offroad plus éprouvants. On recommandera dans ce cas de changer la monte pneumatique pour un profil plus orienté tout-terrain.
Ces deux nouveaux modèles devraient être disponibles dès le mois de janvier 2025. La Multistrada V2 standard, en rouge, sera à 17190 francs. La Multistrada V2 S rouge sera à 1990 francs, et en vert foncé (« Storm Green »), à partir de 20490 francs. Dans le pack Travel (avec notamment les valises et la béquille centrale), c’est 21390 francs en rouge er 21890 francs en vert foncé.
Des versions bridables à 35 kW de puissance de ces deux modèles sont disponibles, pour les besoins du permis A limité (jeunes permis, catégorie A2). Elles coûtent 1000 francs de moins que les modèles non bridables. Comme pour tous les membres de la famille Multistrada élargie (avec les V4 et la DesertX), le constructeur offre une garantie de 4 ans. Et, dans le cas de cette nouvelle Multistrada V2, des intervalles de service (soupapes) de 30000 km.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de Ducati, ou contacter nos partenaires de notre Annuaire suisse des pros de la moto: Ares Motors à Echandens (VD), Ducati Genève à Vernier, Compétition Park à Neuchâtel, ou hostettler moto à Sion (VS).