Le Suisse Paolo Di Mauro en équipe avec Stéphane Peterhansel au mondial d’Enduro vintage, et bien classé!
Le Vaudois (67 ans) a une nouvelle fois participé au championnat mondial de cette discipline qui permet de voir en action des motos d’un certain âge. Il était cette année au guidon d’une SWM 175, engagé comme pilote suisse pour un club italien, avec un autre Suisse, Christophe Germanier (moto Puch Frigerio) et d’un Français de renom, plusieurs fois vainqueur du Dakar, Stéphane Perthansel (Yamaha IT 250). Leur équipe s’est classée 9ème dans leur catégorie (76 équipes en tout).
Faire équipe avec un certain Stéphane Peterhansel, en enduro, pour un pilote suisse (Paolo Di Mauro), ce n’est pas rien. Le Français, que tout le monde appelle « Peter », peut se targuer, entre autres choses, d’encore détenir le record de victoires au célèbre rallye du Dakar, le plus difficile et le plus long au monde. Il en a quatorze à son actif, dont 6 en moto et 8 en voiture.
C’est avec un tel sportif, âgé aujourd’hui de 59 ans, que le Vaudois Paolo Di Mauro, 67 ans cette année et membre du Racing Motor Club de Suisse (Lausanne) a fait équipe au début du mois de septembre, à l’occasion du championnat mondial d’Enduro vintage. « Peter » portait le numéro 298 et pilotait une Yamaha IT 250 de 1978 (catégorie C2). Le troisième homme de l’équipe était un autre Suisse, le Valaisan Christophe Germanier (57 ans, numéro 205, Puch Frigerio 247 de 1978, catégorie B3).
La compétition se tenait cette fois-ci autour du village de Camerino, dans les Marches (centre-est). Un nom qui est associé à un tremblement de terre, en 2016. La ville ne s’est jamais vraiment relevée de cet événement catastrophique, et une bonne partie du centre historique est interdit d’accès, les bâtiments étant juste tenus debout par des structures en métal et bois.
Les années précédentes, d’autres emplacements avaient été choisis : l’île d’Elbe, en 2021, le Portugal en 2022, l’Espagne (Puigcerda) en 2023 (lire notre compte-rendu).
Les trois compères étaient réunis sous la bannière du club italien Gilera Arcore, dont le siège se trouve … à Arcore (province de Monza et de la Brianza, dans le nord du pays). Paolo (numéro 165, moto SWM RS GS 175 de 1978, catégorie B2) était au début inscrit en tant que pilote individuel. L’équipe s’est formée ensuite. On précise que le club en question n’avait pas moins de six équipes sous son aile lors de ce mondial 2024.
Paolo explique que la compétition consistait cette année en quatre journées de parcours dans la région de Camerino, suivant chaque jour des traces un peu différentes, avec aussi chaque jour des étapes spéciales chronométrées (vitesse) et des sections plus longues où il fallait « juste » suivre la trace selon les indications le long du parcours, dans une fenêtre de temps donnée, et dans tous les cas à un bon rythme.
La première journée proposait une vingtaine de kilomètres se finissant par un test d’accélération. Les jours suivants, les parcours étaient nettement plus longs, entre 70 et 75 km, parcourus deux fois par journée, avec à chaque des « Cross Tests » (sur une piste de type motocross) et des « Enduro Tests » (piste d’enduro, eh oui) chronométrés et contre la montre.
Le dernier jour se passait exclusivement sur le « Crossodrome » de San Severino Marche.
« C’est toujours un compétiteur, il vient pour gagner, raconte Paolo à propos de son équipier de haut rang. Chaque fois, il nous emmenait faire des reconnaissances à pied, sur une bonne partie du parcours du jour. Et il scrutait chaque mètre pour comprendre où il pouvait gagner quelques dixièmes ou même quelques secondes. Au final, il nous a tous tirés vers le haut! »
En tout seize nations (13 en catégorie Trophy, qui se joue pays contre pays) étaient représentées, et en comptant aussi les vases d’argent et les pilotes individuels, 430 compétiteurs et compétitrices étaient inscrits, un record – dont Andrea, la chère et tendre allemande de « Peter »! Il y avait 76 teams dans la catégorie vase d’argent, réservée aux clubs, plus une équipe féminine, 43 équipes en Vintage Club, et 53 individuels.
Paolo Di Mauro, Stéphane Peterhansel et Christophe Germanier ne concourraient dans la catégorie Trophy, réservée aux pilotes représentant un pays, mais dans celle du vase d’argent. Pour le premier jour, ils se sont classés 12èmes. Leur temps global les aurait placés dans les cinq premiers de la catégorie Trophy!
Le Jour 2, ils étaient 10èmes, puis 13èmes le Jour 3, et même chose le Jour 4. A la toute fin de l’épreuve, ils étaient neuvièmes, sur pas moins de 73 équipes. Un bel exploit. Bien sûr, au passage, Stéphane Peterhansel s’est payé le luxe de décrocher le meilleur temps toutes catégories confondues, les deuxième et troisième jours …
Paolo Di Mauro a pris la treizième place finale de sa catégorie (B2), Germanier la 12ème en catégorie B3, et Peterhansel la première de la catégorie C2!
Une équipe entièrement suisse était inscrite pour le Trophy, soutenue par la fédération suisse (Swiss Moto). Elle était composée de Christophe Bernard (Husqvarna 250 de 1973, numéro 13, catégorie A3, pilote âgé de 62 ans), Dany Wirz (Husqvarna 239 de 1983, numéro 26, catégorie C2, pilote âgé de 65 ans), et Roland Huguelet (Husqvarna 503 de 1983, catégorie C3, pilote âgé de 70 ans).
Le premier jour, ils ont terminé 10èmes sur 13 équipes. Puis septièmes le deuxième et le troisième jour. Et le dernier jour, ils ont pris la cinquième place, ce qui leur a donné la sixième position finale du Trophy, remporté par l’Italie (les tenants du titre), devant la France et la République tchèque.
Pour en savoir plus sur le motoclub de Camerino, c’est par ici. Et pour tout apprendre sur Stéphane Peterhansel, on peut lire la notice publiée par sa commune valaisanne de résidence, Crans-Montana, ici. Enfin pour se projeter dans le Dakar moderne (en Arabie saoudite), ce sera par ici.
Pour être complet, on note que Paolo ne s’est pas limité à participer au mondial d’Enduro vintage cette saison. Il a aussi couru dans le championnat italien et dans le championnat européen de cette discipline. Pour le premier, il peut se targuer de finir à la huitième place de sa catégorie, et pour le second, à la sixième place.
